Les crises sanitaires touchent tous les pays du monde, mais l’impact est plus grand sur les États fragiles (Flahault, 2009) en raison de l’inefficacité des institutions, d’un manque de résilience ou encore des économies précaires (OCDE, 2016). Le cas d'Ebola en Guinée, est un exemple des lacunes dans les préalables de la résilience ayant mené à des difficultés dans la gestion de la crise (Boozary et al.,2014 ; Kekulé, 2015; Kruk et al.,2015). Depuis que la crise est terminée, des acteurs du terrain ont affirmé qu’il importe qu’un État fragile, comme la Guinée, puisse renforcer la gestion des crises et clarifier le rôle de tous les acteurs et partenaires impliqués afin de mieux coordonner la réponse (Diakité, 2016). La recherche qualitative s’appuie sur un cas empirique pour proposer un modèle de gestion résiliente des crises sanitaires pour les États fragiles. L’étude de cas cible les acteurs internationaux, nationaux et locaux, ayant participé à la gestion d’Ebola en Guinée, et analyse leurs méthodes d’intervention par rapport aux variables de la résilience sanitaire (conscience, diversité, auto-régulation, intégration et adaptabilité) proposées par Kruk et al. (2015). L’analyse triangulée des données a été réalisée grâce à 41 entretiens semi-dirigés réalisés, 36 événements observés, et une analyse documentaire approfondie. Depuis l’épidémie d’Ebola en Guinée, les acteurs sont conscients des insuffisances et des besoins à combler en vue d’avoir un système résilient. Avant l’épidémie, il y avait des faiblesses dans toutes les dimensions de la gestion des crises en Guinée. Depuis, l’État a mis en place divers mécanismes de renforcement du système de santé et du système de gestion des crises. Étant donné les déficiences en termes de résilience avant Ebola, il faut s’attendre à ce que la Guinée prenne encore beaucoup de temps avant de mettre en place un système résilient. Elle est encore trop dépendante des partenaires techniques et financiers. Par contre, il est possible de dire qu’elle dispose désormais de certains mécanismes, qu’on peut lier aux variables de la résilience sanitaire, qui permettraient de mieux organiser la réponse face aux crises. Grâce à l’étude empirique de la façon dont la Guinée a géré Ebola entre 2014 et 2016, nous avons développé un modèle théorique de gestion résiliente des crises sanitaires adapté aux États fragiles qui prend en compte la complexité inhérente aux contextes.
Identifer | oai:union.ndltd.org:uottawa.ca/oai:ruor.uottawa.ca:10393/39855 |
Date | 19 November 2019 |
Creators | Maltais, Stéphanie |
Contributors | Yaya, Sanni, Brière, Sophie |
Publisher | Université d'Ottawa / University of Ottawa |
Source Sets | Université d’Ottawa |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Thesis |
Format | application/pdf |
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