L’adaptation psychosociale des enfants issus de la guerre représente un enjeu pour l’établissement scolaire et pour les familles. Souvent abordés dans une perspective d’apprentissage global, les processus d’adaptation scolaire spécifiques aux enfants traumatisés de guerre sont peu analysés. La variabilité de l’adaptation psychosociale de ces enfants invite à considérer le rôle des facteurs internes qui leur sont spécifiques et les autres facteurs externes qui dépendent de leur entourage, à savoir la famille et le milieu scolaire. Les points de vue de ces enfants sur leur bien-être psychosocial et l’opinion des éducateurs sur leur situation scolaire reflètent des caractéristiques susceptibles d’expliquer cette variabilité dans le contexte d’une résilience ainsi définie suite aux travaux de Boris Cyrulnik (1999, 2001, 2002, 2003) comme « la capacité d’une personne, d’un groupe, de se développer bien, de continuer à se projeter dans l’avenir en présence d’événements déstabilisants, de traumatismes sérieux, graves, de conditions de vie difficiles. » Dans le contexte de la guerre dévastatrice de juillet 2006 entre Hezbollah et Israël, cette étude vise à rechercher les facteurs internes et externes qu’adoptent les élèves des classes primaires, se trouvant dans des écoles à la frontière avec Israël, pour faire face à un agent stressant brutal et souvent répétitif ou à un traumatisme prolongé. Cette étude cherche à évaluer les contributions respectives de ces facteurs à leur adaptation scolaire. La dynamique de scolarisation de ces élèves a été appréhendée à travers les opinions des éducateurs et leur regard vis-à-vis de ces enfants qui reprennent le chemin de l’école pour suivre et terminer à temps un même cursus conçu pour toutes les écoles sur le territoire libanais. Leurs perceptions des attitudes éducatives, de la structuration des pratiques éducatives vont influencer les conduites des élèves. Les analyses de corrélations entre les ressources internes des enfants et les ressources sociales, à savoir une résilience familiale et scolaire élevée, nous amènent à postuler que le soutien de toute la communauté (famille, école, réseau social) semble constituer des facteurs protecteurs pour les enfants ayant vécu le traumatisme de la guerre. L’enfant protégé par sa famille aura également besoin d’une protection par son école, lieu de scolarisation et carrefour de socialisation, pour compléter le processus de résilience et empêcher un décrochage scolaire précoce. / The psycho-social adaptation of children of war represents a challenge for the school and their families. Often addressed from a perspective of global learning, school adaptation processes specific to traumatized children in war are shortly analysed. The variability of the psychosocial adaptation of children invited the present research to consider the role of factors internal and specific to the children and external factors that depend on others, namely the family and the school environment. The views of children on their psychosocial well-being and the opinion of educators on their school situation reflect characteristics that may explain the variability in the context of fortitude as well defined as Boris Cyrulnik (1999, 2001, 2002, 2003). Researched in the context of the devastating July 2006 war between Hezbollah and Israel, this study will identify the internal and external factors adopted, by 313 students in primary classes in schools on the border with Israel, to face a stressful, brutal and often repetitive or prolonged trauma. This study will also assess contributions respective of these factors to their school adaptation. The dynamics of education of these students was apprehended through the views of educators and of these children who, when back to school, follow and finish in time the same curriculum designed for the entire Lebanese territory. Perceptions of educational attitudes, the structuring of educational practices will influence the lives of students. Our analysis shows correlations between internal resources. It leads us to postulate that the support of the Community (family, school, social network) appears to offer protective factors for children who have experienced the trauma of the war. The child protected by their family will also need protection by the school, the place of schooling and socialization crossroads, to complete the process of resilience and to prevent an early school drop-out.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2012BOR30001 |
Date | 07 April 2012 |
Creators | Chelala, Hilda |
Contributors | Bordeaux 3, Rigal-Cellard, Bernadette |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
Page generated in 0.0023 seconds