Il existe de plus en plus d’enfants en état d’obésité dans le monde et un grand pourcentage le restera à l’âge adulte. Un déséquilibre de la balance énergétique entre les apports et les dépenses semble responsable de cet état pour 90% d’entre eux. La traduction de ce déséquilibre consiste à « manger plus que ses besoins » par méconnaissance de ses propres sensations alimentaires comme la faim et par une réponse alimentaire pour des ressentis autres qu’alimentaires depuis la naissance. Naitre ou venir au monde c’est entrer dans le champ des représentations de celle ou celui qui accueille et nourrit le nouveau-né, dans une hétéronomie. L’autonomie revêt la capacité à se gouverner et se réguler par ses propres lois et son développement est à notre sens la voie pour approcher sa propre homéostasie en mettant les forces de l’hétéronomie à leur juste place. Comment contribuer à l’acquisition de l’autonomie alimentaire de l’enfant en état ou en grand devenir de surcharge pondérale, telle a été notre question. Notre recherche a consisté à mettre en place une médiation par un dispositif associant le conte oral de tradition populaire, le conteur et la chercheure et à en analyser ses effets, ses mobilisations auprès de deux enfants, l’une en état de surcharge pondérale, l’autre en haut potentiel de le devenir. L’approche méthodologique a été celle de la recherche-action en raison de son but social, de la production de connaissance dans la compréhension du potentiel de la médiation et de la production d’un changement de la situation. Les principaux acquis de cette thèse mettent en lumière la place dans la famille et le contenant à l’œuvre dans le « manger plus que ses besoins », la transgénérationnalité de la surcharge pondérale inscrite dans le corps de génération en génération dans un silence, un non-dit, un indicible et le thème de la dévoration très présent dans les contes et son pouvoir évocateur. La médiation par le dispositif conte, conteur, chercheure ainsi que les évocations analogiques et l’espace de projection qu’offrent le conte, nous ont permis de voir la mobilisation des deux enfants et même des parents dans les « donner à » voir et à vivre, à penser etc. Pour l’un des deux enfants, ce fut plus dans un « donner à » penser, à repenser, à ressentir et à nommer la sensation de faim ainsi que sa disparition. Pour l’autre, il lui a été « donner à » se centrer dans son éprouvé intime, à se séparer de ce qui l’envahit dans le corps, à dire qu’il a mobilisé ses ressources, à résoudre et nommer la résolution du problème de la dévoration.
Identifer | oai:union.ndltd.org:usherbrooke.ca/oai:savoirs.usherbrooke.ca:11143/8014 |
Date | January 2015 |
Creators | Eon, Marie-Line |
Contributors | Larouche, Hélène, Hétier, Renaud |
Publisher | Université de Sherbrooke |
Source Sets | Université de Sherbrooke |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Thèse |
Rights | © Marie-Line Eon |
Page generated in 0.0024 seconds