L’histoire des expansions européennes est peuplée d’ethnonymes dont l’évocation seule suffit à figurer les confins de la civilisation et à résumer les espoirs déçus des empires coloniaux. Autant de noms exotiques que l’on prononce, tels des emblèmes de la résistance indigène opposée à tout effort de conquête. Caraïbes est de ceux-là qui, sitôt entrés dans les chroniques européennes, ont été érigés en légende. Or, au-delà des discours hérités et convenus, que savons-nous de ces Indiens, de leurs logiques, de leurs pratiques, de leurs représentations sociales, ou des relations qu’ils entretiennent avec les Français au XVIIe siècle ? À dire vrai, fort peu de choses. Ces questions, bien que sorties des mortes-eaux de l’histoire coloniale, n’ont suscité que peu d’intérêt. Elles n’ont été qu’effleurées dans des monographies insulaires, ou dans des ouvrages consacrés à l’occupation archéologique de l’archipel. C’est en écho à ce constat un peu trop vite entériné qu’a pris forme le projet d’écrire une histoire de la cohabitation entre Français et Caraïbes au XVIIe siècle. La présente recherche aspire donc non seulement à apporter un éclairage sur ce chapitre, mais également à désenclaver des histoires généralement séparées dans la production scientifique. Aussi, souhaitons-nous que cette enquête, à l’intersection des histoires coloniales et indigènes, conduise à revoir nos grilles d’analyse, en tenant compte des réflexions développées par l’ethnologie et l’archéologie, afin d’éviter les écueils de l’histoire-récit. Les circulations et les échanges entre Indiens, Européens et Africains, où prime le facteur humain, seront par conséquent au cœur de l’intrigue. / In the stories of European expansion, many ethnonyms are synonymous with barbarism (as opposed to civilization) or with the failure of the colonial empire. These “exotic” demonyms became the symbols of the resistance of the natives against any attempt of conquest. “Caraïbes” (Caribs) is one of the names which became legendary as soon as it appeared in the European chronicles. But beyond the inherited and agreed discourses, what do we know about these Caribs, their logics, their practices, their social representations, or their relations with the French settlers during the seventeenth century? It must be acknowledged we know next to nothing about these Indians, despite the historiographical revival in the field of colonial history over the last decades. The Caribs have only been touched upon in monographs concerned with such or such island, or in books focusing on archaeological occupation of the archipelago. On the basis of these observations, this doctoral thesis explores the history of the cohabitation between the French and the Caribs in the seventeenth century. It also attempts to open up stories which have generally been studied separately although they all belong to the same scientific field. Such project, at the intersection of colonial and native history, will therefore take into account archaeological and ethnological research in order to avoid the pitfalls of story-telling. As a consequence, the circulation and exchanges between Amerindians, Europeans and Africans, in which the human factor prevailed, will be an essential field of investigation.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2019REIML005 |
Date | 13 September 2019 |
Creators | Roux, Benoît |
Contributors | Reims, Grunberg, Bernard |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | English |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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