Cette thèse porte sur une étude des œuvres et des fragments de l’écrivain romain Varron et vise à examiner les intentions dans lesquelles et la façon dont cet érudit se rapportait au passé et à la mémoire collective romaine. Ses recherches sur le passé de Rome semblent motivées et poussées par un contexte de bouleversements socio-politiques et par la révolution culturelle qui eut lieu à la fin de la République (IIe-Ier siècles av. J.-C.). Dans ce moment-là le mos maiorum n’était plus unanimement accepté comme modèle à imiter. Nous avons mis en évidence le conséquent effort de l’auteur pour démontrer l’importance des valeurs civils et moraux, contenus dans le passé ancien de Rome et comparables, selon lui, aux principes éthiques développés par la réflexion philosophique grecque. Son étude du passé visait à rappeler ces valeurs, les boni mores, aux citoyens dont la crise morale avait un reflet dans la crise de la res publica.Comme Cicéron, il semble trouver les causes de cette décadence dans une crise de la mémoire et l’oublie des Romains, qui avec le temps (vetustas) avaient commencé à connaitre seulement superficiellement leur tradition, sans être plus capables d’en mettre en pratique les exempla. Par conséquent, Varron, en ayant examiné les mécanismes du temps et de la mémoire, concevait sa pratique « antiquaire » sur l’histoire et sur les institutions politiques et religieuses de Rome comme réponse à la crise (ruina) de son époque. Grâce à ses compétences étymologiques-antiquaires mais aussi philosophiques, l’érudit arriva à se présenter et à être présenté comme fin connaisseur, interprète et même porte-parole de l’antiquitas. En dépit de la conscience d’être considéré démodé par ses contemporaines, Varron s’efforçait de redéfinir la tradition afin qu’il puisse créer des lieux de mémoire qui auraient toujours rappelés les mores antiqui et l’identité romaine. / The thesis studies Varro’s works in connection with the contemporary crisis of tradition, the mos (maiorum), which at the end of the Roman Republic was not perceived anymore unanimously as a model to imitate. The purpose is to stress how the author attempted to give evidence of the importance of civil and moral values which were contained in Roman ancient past and which were allegedly equal to the ethics principles developed by Greek philosophy. Thus the past is studied by Varro in order to remind these values to his citizens, whose moral crisis reflects the crisis of the respublica. Like Cicero, he seems to hold responsible for this decadence a crisis of memory and the consequent oblivion: with the passing of time (vetustas) Romans have kept just a superficial notion of their traditions, without being able to follow their exempla in practice. Therefore, after considering the functioning of time and memory, Varro seems to conceive his own antiquarian erudition, applied to Roman history and to its civic and religious institutions, as a response to the ruin (ruina) of his age. The object of the thesis is thus to analyze this antiquarian attitude attested in almost every varronian work and its political meaning. Thanks to his ability to rediscover and prove many philosophical and religious truths through etymology, the author seems to proclaim him-self (and eventually to become) a spokesman and a witness of the antiquitas. Despite his awareness of being regarded by many of his contemporaries as antiquated and quaint, Varro strives to redefine tradition in order to create some lieux de mémoire that would always evoke the mores antiqui and roman identity
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2016PA080041 |
Date | 21 July 2016 |
Creators | Leonardis, Irene |
Contributors | Paris 8, Università degli studi Roma Tre, Moatti, Claudia, De Nonno, Mario |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French, Italian |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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