Le 21 octobre 2010, l'ex-colonel David Russell Williams, alors colonel des Forces aériennes et commandant de la base militaire de Trenton en Ontario (la plus importante base aérienne canadienne), a été reconnu coupable du meurtre de deux femmes, assassinées à leur domicile respectif, d'agressions sexuelles et de 82 accusations de vols et entrées par effraction dans les villes de Tweed, Belleville, Orleans. David Russell Williams représente un cas emblématique de masculinité hégémonique militaire. Cette recherche s'intéresse ainsi au mécanisme de construction de la masculinité hégémonique militaire et utilise les événements liés à l'ex-colonel nous servent de porte d'entrée pour explorer les violences perpétrées contre les femmes par les agents de l'État canadien. Cette recherche remémore, en premier lieu, différents cas de violence contre les femmes perpétrés par des militaires afin de dresser un portrait général, mais non exhaustif, de la problématique. Ce mémoire s'attarde dans un second temps à la perception des médias par rapport aux événements et, par le fait même, à la perception que le public en a eu. Nous procédons à une analyse des médias, précisément des quotidiens La Presse, Le Devoir, The Globe and Mail, et The Belleville Intelligencer. Les événements ont largement marqué l'année médiatique. Bien que David Russell Williams soit reconnu comme un des pires meurtriers de l'histoire du Canada, nous avançons que la couverture médiatique, notamment par la mise en scène des événements, a participé à maintenir le tueur sériel à caractère sexuel comme un modèle de masculinité hégémonique militaire et à occulter les violences contre les femmes et la misogynie sous-jacente aux crimes. L'occultation se fait à travers quatre tactiques (personnification, psychologisation, séparation d'une même personne, évitement). À travers cette analyse, nous émettons l'hypothèse que les médias sont restés sourds à la socialisation militaire et ont ainsi été la voix des institutions étatiques. Finalement, cette recherche propose une réflexion féministe des événements. Basé sur les écrits féministes matérialistes, ce mémoire permet de voir les fondements de l'identité masculine militaire, les effets de la violence sur les femmes en termes de contrôle et les impacts sur les rapports sociaux de sexe. Nous défendons l'idée selon laquelle Williams a retenu l'attention médiatique, non pas parce qu'il a volé, violé puis tué des femmes, mais bien parce qu'il a transgressé les normes de la masculinité hégémonique militaire en se travestissant.
______________________________________________________________________________
MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Masculinité, masculinité hégémonique militaire, David Russell Williams, violences, Forces canadiennes.
Identifer | oai:union.ndltd.org:LACETR/oai:collectionscanada.gc.ca:QMUQ.5575 |
Date | 05 1900 |
Creators | Beauchesne, Émilie |
Source Sets | Library and Archives Canada ETDs Repository / Centre d'archives des thèses électroniques de Bibliothèque et Archives Canada |
Detected Language | French |
Type | Mémoire accepté, NonPeerReviewed |
Format | application/pdf |
Relation | http://www.archipel.uqam.ca/5575/ |
Page generated in 0.0017 seconds