Return to search

Promouvoir à la fois le bien-être et la performance des athlètes, est-ce possible? : le rôle du style interpersonnel des entraîneurs et des parents

Thèse de doctorat présenté en vue de l'obtention du doctorat en psychologie - recherche intervention, option psychologie clinique (Ph.D) / Par leur façon d’interagir avec les athlètes, les parents et les entraîneurs contribuent à la création d’un environnement social plus au moins favorable à leur développement sportif. La théorie de l’autodétermination (TAD) propose qu’en adoptant un style interpersonnel composé de soutien à l’autonomie, de structure et d’implication, jumelés à peu de comportements contrôlants, ces figures d’autorité favoriseraient le bien-être et la performance des athlètes. Or, un nombre restreint d’études s’est intéressé au rôle simultané de différentes figures d’autorité. De plus, les façons dont il est possible d’aider les entraîneurs à adopter un style interpersonnel favorisant le développement sportif des athlètes demeurent peu étudiées. En effet, bien que quelques programmes de formation, dont le programme reROOT, existent, ceux-ci comportent certaines limites ou en sont à leurs premières validations. Les objectifs de la présente thèse étaient donc de (1) vérifier si le soutien à l’autonomie des entraîneurs et des parents permettent de prédire le bien-être et la performance des athlètes de manière indépendante ou en interaction (article 1), (2) tester l’impact du programme de formation reROOT sur le style interpersonnel des entraîneurs ainsi que sur le développement sportif des athlètes à l’aide d’un essai pilote contrôlé randomisé (article 2) et (3) évaluer l’appréciation et l’utilité perçue de ce programme par les entraîneurs à l’aide de groupes de discussion (article 3).
L’article 1 incluait deux études par questionnaire : l’une menée auprès de 143 athlètes de sports et de niveaux variés et l’autre, auprès de 109 joueurs de soccer masculin de haute performance. Cet article suggère que les parents et les entraîneurs auraient des rôles indépendants dans le développement sportif des athlètes. En effet, les résultats des deux études montrent que le soutien à l’autonomie des parents et des entraîneurs étaient associés au bien-être des athlètes. Or, contrairement aux résultats des études antérieures, ces effets étaient additifs plutôt qu’interactifs. Quant à la performance des athlètes, seul le soutien à l’autonomie des entraîneurs y était associé.
L’article 2 présente les résultats de l’essai pilote contrôlé randomisé testant l’efficacité du programme de formation reROOT un programme visant l’enseignement d’un style interpersonnel propice au développement sportif des athlètes, tel que défini par la TAD. Les entraîneurs et athlètes de 23 équipes sportives universitaires ont été distribués aléatoirement à deux conditions : la condition expérimentale, où les entraîneurs étaient invités à suivre le programme immédiatement, et la condition témoin, où ils étaient plutôt placés sur une liste d’attente. Les résultats montrent un niveau plus élevé du style interpersonnel auto-rapporté chez les entraîneurs ayant participé au programme un an après la fin du programme. De plus, les athlètes de la condition expérimentale rapportaient davantage de motivation autonome et tendaient à avoir de meilleures performances deux mois après la fin du programme, contrairement aux athlètes de la condition témoin. Or, aucune différence significative n’a été trouvée entre les deux conditions en ce qui concerne la perception des athlètes du style interpersonnel de leurs entraîneurs ou au niveau de leur bien-être et de leur motivation contrôlée. Les analyses de modérations suggèrent enfin que le programme pourrait s’avérer plus efficace dans certains contextes, soit lorsque les entraîneurs avaient initialement un style interpersonnel moins optimal, lorsqu’ils étaient moins stressés et pour les sports individuels.
L’article 3 documente l’appréciation et l’utilité perçue du programme par les entraîneurs (ceux ayant participé à l’essai pilote contrôlé randomisé déjà mentionné). L’analyse de contenu des groupes de discussion suggère que les entraîneurs ont apprécié le contenu et la structure du programme, qu’ils étaient en mesure de mettre en pratique les habiletés apprises et qu’ils ont observé des effets bénéfiques du programme sur eux-mêmes (p. ex., connaissance de soi) et pour leurs athlètes (p. ex., engagement). De plus, des obstacles à l’utilisation des habiletés ont été nommés, dont la pandémie et les contextes de groupe. Enfin, les entraîneurs ont mentionné différents facteurs facilitant l’implantation des habiletés, dont leurs expériences passées, le fait que plusieurs entraîneurs d’une même équipe participent au programme en même temps et l’inclusion d’aspects théoriques de la TAD dans le programme.
Mis ensemble, les résultats de la présente thèse suggèrent qu’il est possible de créer des environnements sportifs dans lesquels les athlètes peuvent performer tout en ayant un niveau élevé de bien-être. En soutenant l’autonomie (tout en offrant une structure, en étant impliqués et en évitant l’utilisation de comportements contrôlants), les entraîneurs pourraient, en effet, contribuer positivement au développement sportif des athlètes. Davantage d’études demeurent toutefois nécessaires afin de mieux comprendre le rôle simultané du style interpersonnel de différentes figures d’autorité et l’efficacité du programme reROOT. / Through their interactions with athletes, parents and coaches contribute to the creation of social environments that may benefit (or thwart) their sport development. Self-Determination Theory (SDT) proposes that by adopting an interpersonal style that includes autonomy support, structure, and involvement, paired with few controlling behaviors, these authority figures could promote athletes' well-being and performance. However, few studies have examined the simultaneous role of different authority figures. In addition, the ways in which it is possible to help coaches adopt an interpersonal style that promotes athletes’ sport development remains understudied. Indeed, although a few training programs exist, such as the reROOT program, these are limited in scope or are in their early stages of validation. The objectives of this thesis were thus to (1) verify whether coach and parent autonomy support predict athlete well-being and performance jointly or independently (article 1), (2) test the impact of the reROOT training program on coaches’ interpersonal style and on athlete well-being and performance using a pilot randomized controlled trial (article 2), and (3) assess coaches' appreciation and perceived usefulness of this program using focus groups (article 3).
Article 1 included two questionnaire studies: one with 143 athletes from a variety of sports and levels and the other, with 109 high-performance men's soccer players. This article suggests that parents and coaches have independent roles in athletes’ sport development. Indeed, results of both studies show that parent and coach autonomy support were associated with athlete well-being. However, contrary to results of previous studies, these effects were additive rather than interactive. In addition, only coach autonomy support was associated with athlete performance.
Article 2 presents the results of a pilot randomized controlled trial testing the effectiveness of the reROOT program  a training program teaching an interpersonal style favorable to athlete sport development, as defined by SDT. Coaches and athletes from 23 varsity sports teams were randomly assigned to two conditions: the experimental condition where coaches were invited to attend the program immediately, and the control condition where they were rather placed on a waiting list. Results revealed higher levels of self-reported interpersonal style among coaches who participated in the program, one year after the program ended. In addition, athletes in the experimental condition reported more autonomous motivation and tended to perform better two months after the end of the program compared to athletes in the control condition. However, no significant differences were found between the two conditions in terms of athletes' perceptions of their coaches' interpersonal style or in terms of their well-being and controlled motivation. Finally, moderation analyses suggest that the program may be more effective in certain contexts, namely when coaches initially had a less optimal interpersonal style, when they were less stressed, and for individual sports.
Article 3 documents coaches' appreciation and perceived usefulness of the reROOT program (those who took part in the previously mentioned pilot randomized controlled trial). Content analysis of the focus groups suggests that coaches appreciated the content and structure of the program, were able to apply the skills they had learned, and observed benefits of the program for themselves (e.g., self-awareness) and their athletes (e.g., commitment). In addition, obstacles to skill implementation were named, including the pandemic and group settings. Finally, coaches mentioned various facilitating factors for skills implementation, including past experiences, having multiple coaches on the same team participating in the program at the same time, and the inclusion of SDT theory in the program.
Taken together, results of this thesis suggest that it is possible to create sport environments in which athletes can perform while having a high level of well-being. By supporting autonomy (while providing structure, being involved, and avoiding the use of controlling behaviors), coaches could indeed contribute positively to athletes’ sport development. However, more research is needed to better understand the simultaneous role of different authority figures’ interpersonal style and the effectiveness of the reROOT program.

Identiferoai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/32129
Date03 1900
CreatorsLemelin, Emilie
ContributorsMageau, Geneviève
Source SetsUniversité de Montréal
Languagefra
Detected LanguageFrench
Typethesis, thèse
Formatapplication/pdf

Page generated in 0.0038 seconds