Return to search

Étudiants singuliers, hommes pluriels : orientations et socialisations masculines dans des formations "féminines" de l’enseignement supérieur / Singular students, plural men : male study choices and socialisations in “female” higher education programmes

Portant sur les étudiants hommes de formations dites « féminines » de l’enseignement supérieur, cette thèse s’intéresse à la production de l’atypisme et aux socialisations sexuées. Elle repose sur une double étude de cas des filières sage-femme et assistance de service social dans lesquelles une enquête alliant entretiens, observations et analyses statistiques a été menée. Alors que la littérature sur les trajectoires atypiques des femmes insiste sur le rôle des dispositions, cette étude de dominants en situation de minorité numérique montre le poids des contextes. Nombre d’hommes « atypiques » ne sont pas les plus disposés à opter pour une formation « féminine » : ce sont avant tout des logiques institutionnelles, relationnelles et économiques qui encouragent ce choix, même si les schèmes d’action individuels – de classe et de genre notamment – sont aussi déterminants. Une analyse articulant ces variables révèle quatre logiques à l’origine des choix atypiques : la souplesse, l’ouverture, le pragmatisme et la stratégie. Une fois en formation, les hommes font l’objet de processus de singularisation mais sont aussi enjoints au respect d’une forte norme d’égalité des sexes. Selon les situations, on attend d’eux d’alterner entre différentes pratiques genrées, c’est-à-dire de jongler avec le « féminin » et le « masculin ». La maîtrise de cette souplesse de genre procure de nombreux bénéfices mais dont tous les hommes ne savent pas ou ne peuvent pas tirer profit. La thèse montre ainsi les fonctionnements de l’ordre du genre : elle éclaire la hiérarchie entre les sexes, mais aussi celle qui ordonne les hommes entre eux dans un contexte de valorisation de la mixité et de l’égalité. / Focusing on male students in so-called “female” study paths in higher education, this thesis investigates the production of atypical trajectories and gendered socialisations. It is based on a double case study of midwifery and social work training programmes in France that combines interviews, observations and statistical analyses. While the literature on atypical trajectories of women emphasises the role of dispositions, this study of dominants in a situation of numerical minority shows the importance of contexts. Many “atypical” men are not the most disposed to opt for a “female” study path: it is above all institutional, relational, and economic logics that encourage this choice, even though individual action patterns – particularly in terms of class and gender – also play a decisive role. An analysis articulating these variables reveals four logics at the root of these atypical choices: flexibility, openness, pragmatism, and strategy. Once in training, the few men who do choose this path are subject to singularisation processes, but are also required to respect a strong norm of gender equality. Depending on the situation, they are expected to alternate between different gendered practices, i.e. to juggle with the “feminine” and the “masculine”. Mastering this gender flexibility has many benefits, but not all men know how to or can take advantage of them. This thesis thus highlights the workings of the gender order: it sheds light on the hierarchy between the sexes, but also on the hierarchy that organises men among themselves in a context of valuing diversity and equality.

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2018IEPP0015
Date30 November 2018
CreatorsOlivier, Alice
ContributorsParis, Institut d'études politiques, Van Zanten, Agnès
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

Page generated in 0.002 seconds