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Au-delà des limites du temps et de l’espace. La prose autobiographique de Marina Cvetaeva / Beyond the limits of space and time. Marina Cvetaeva’s autobiographical prose

Les récits d'enfance de Marina Cvetaeva écrits entre 1933 et 1937, de part leur style fragmenté et une ligne narrative constamment obscurcie par différentes réminiscences, digressions, citations ou autocitations, constituent un genre unique d'autobiographie. Ils reflètent la quête de nouvelles formes littéraires propre à l'Âge d'Argent et l’intérêt grandissant vis-à-vis du monde de l’enfance dans le modernisme russe. Alors que Mandel’štam et Pasternak s’attachent à aborder la conscience historique et la mémoire culturelle dans leurs œuvres autobiographiques, Cvetaeva à l’instar de Belyj, préfère se plonger presque exclusivement dans sa mémoire individuelle et mythique pour tenter de dégager la source de sa vocation poétique. L'espace environnant dans les récits de Cvetaeva, qui s'articule autour des mythes cosmogoniques fondateurs, a pour fonction de faire le pont entre le monde réel et le monde de l'au-delà. Bien que clos et isolé, cet espace est vivant et dynamique. L'imagination de l'enfant rend anthropomorphe l'espace alentour dans un but d'appropriation et d'une recherche de l'essence des choses qui reflète une véritable conscience artistique chez l'enfant. Enfin, la structure temporelle des récits fait directement écho aux conceptions de Cvetaeva sur le temps; son rôle en tant que poète est d'immortaliser chaque moment vécu ou imaginé par elle enfant, de rendre éternel chaque proche disparu par différents procédés stylistiques qui dilatent l'espace temps et rompent le cours linéaire du temps. / Marina Cvetaeva's prose essays on her childhood, written between 1933 and 1937, form a unique autobiographical cycle. It reflects the search of new literary forms and the enhanced interest towards the childhood world during the Siver Age in Russia. Her fragmented style and her narration constantly obscured by various reminiscences, digressions, citations or self citations depart from the canonical autobiographical prose. While Mandel’štam and Pasternak are more concerned by their historical and cultural consciousness in their autobiographical writings, Cvetaeva, like Belyj, prefers to immerse herself in her individual and mythical memories to extract the origins of her poetic vocation. The surrounding space inside these childhood essays, which is mainly organized by the principles of the cosmogonical myths, makes the bridge between the real and after-life worlds. Although enclosed and isolated, it is a lively space actively participating in the narration. The imagination of the young Marina renders the space and the surrounding elements anthropomorphic in an attempt to capture their essence that reveals the child’s artistic consciousness. Finally, the temporal structure of these essays reflects Cvetaeva's conceptual thoughts about time; her role as a poet consists of making everlasting each moment which has been really lived through or imagined by herself when she was a child. She also aims at immortalizing each of her nearest through various stylistic processes that dilate the space-time and break the linear evolution of the time.

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2011PA040143
Date20 June 2011
CreatorsRivière, Irina
ContributorsParis 4, Troubetzkoy, Laure
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

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