Comment concilier le récit d’une expérience personnelle qui met le “moi” écrivain au coeur de l’entreprise auctoriale avec le désir d’intervenir dans la chose publique et politique ? Et comment réunir ces deux dimensions dans l’espace poétique de la fiction afin que ni la biographie ni l’idée ne prennent le pas sur le romanesque ? C’est ce que nous nous sommes proposé d’étudier à travers les exemples de cinq oeuvres : La Maison du peuple de Louis Guilloux, L’Espoir d'André Malraux, La Conspiration de Paul Nizan, Les Mandarins de Simone de Beauvoir et Le Premier Homme d’Albert Camus. Il est apparu que nos auteurs n’ont pas seulement leur amitié ou leurs conflits en commun, mais également une vision convergente sur la manière de conjuguer leur vécu et les causes de leur temps, avec çà et là, les particularités propres à chacun, que nous avons tenté de mettre en lumière. La période que couvre le corpus allant de la fin des années 1920 jusqu’à la fin des années 1950, sa confrontation avec des théories littéraires qui ont fleuri à partir des années 1970 manifeste la pertinence des questions que continue à soulever une littérature engagée dont on a sonné le glas, et pas seulement sur le plan formel. Prenant ce corpus pour matériau d’analyse sans nous y restreindre, nous détaillons les questions de poétique et de genres littéraires que soulève la désignation “roman autobiographique”, les techniques de représentation et de transposition ainsi que la part de subjectivité qui préside à une écriture en situation, afin de déterminer comment une expérience personnelle se transforme en exercice esthétique pour aboutir à une éthique de l’action. / How do authors reconcile the desire to share their personal experience — where the “I” is the heart of the work — with the desire to participate in public and political life ? And how can they bring together these two dimensions in the poetic space of fiction, so that neither their biography nor their main thesis end up of overshadowing the work’s novelistic qualities? These are the questions we proposed to examine through five novels: La Maison du Peuple by Louis Guilloux, L’Espoir (“Man’s Hope") by André Malraux, La Conspiration (“The Conspiracy”) by Paul Nizan, Les Mandarins (“The Mandarins”) by Simone de Beauvoir, and Le Premier Homme (“The First Man”) by Albert Camus. We found that, beyond their friendship and their shared battles, these authors also shared similar views on how to reconcile their personal experiences and the causes of their time — with, here and there, their own particularities, which we examined. The confrontation of these works, which range from the 1920s to the late 1950s, with the literary theories that emerged starting in the 1970s attests to the pertinence of questions raised by this socially-conscious literature (and not only on the formal level). Using this corpus for analysis, but without restricting ourselves to it, we examined the questions of poetics and genre raised by the term “autobiographical novel”, techniques of representation and transposition, and the subjectivity inherent to engaged writing. This will lead us to understand how a personal experience can be transformed into an aesthetic exercise and result in an ethics of praxis.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2018USPCA017 |
Date | 19 January 2018 |
Creators | Grira, Sarra |
Contributors | Sorbonne Paris Cité, Guérin, Jeanyves |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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