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IKEA, prémices d'une œuvre d'art totale ? : histoire d’une mise en lien, du théâtre de l’avenir à l’utopie du quotidien

Cette thèse vise à répondre à la question L’entreprise d’ameublement IKEA peut-elle être envisagée comme les prémices de réalisation d’une œuvre d’art totale ?

La réflexion est menée en deux grandes parties distinctes. La première se concentre sur le concept wagnérien d’œuvre d’art totale. Grâce à la littérature scientifique sur le sujet, il est montré l’importance du wagnérisme pour la culture occidentale du XXe siècle et l’intérêt du concept au sein du champ des études intermédiales. Puis, l’exposition des origines du concept et de plusieurs applications ou réappropriations, telle que celle du Bauhaus, permet d’en souligner la nature socioesthétique et d’en distinguer deux dimensions : une purement idéaliste, celle de l’utopie sociétale en devenir (l’œuvre d’art totale accomplie) ; et une dimension plus concrète, visant l’atteinte de cet idéal grâce aux arts, ce que je nomme les amorces partielles de l’œuvre d’art totale (outil de mise en place de l’œuvre d’art totale).
Enfin, en vue de l’étude d’IKEA, l’attention se concentre sur la dimension concrète du concept et est ainsi proposée une liste de caractéristiques propres aux amorces partielles permettant d’évaluer l’objet d’étude. Celle-ci concerne : l’impact massif des actions de l’objet étudié, l’expression d’ambitions sociales, voire utopiques, par celui-ci, et sa capacité à représenter un « commun » du peuple.

La seconde partie entièrement dédiée à IKEA vise à vérifier la correspondance entre l’entreprise (les actions de ses acteurs, ses produits et ses effets) et les trois caractéristiques identifiées des amorces partielles de l’œuvre d’art totale. Ceci est réalisé à partir de trois recherches différentes : une étude stylistique comparative entre certaines icônes du design du Bauhaus et du design scandinave avec les produits IKEA ; l’exposition du storytelling mis en place par l’enseigne et l’observation des déclarations de son fondateur, Ingvar Kamprad ; une étude des mises en scène d’aménagements intérieurs au sein des catalogues et des showrooms de la marque.

Les résultats de l’ensemble semblent indiquer qu’IKEA est un élément socioculturellement structurant de notre rapport aux objets du quotidien et de notre domesticité . Et que, sous condition d’une authenticité des valeurs exprimées par l’entreprise et d’une correspondance de celles-ci avec les actions mises en place par ses acteurs, elle pourrait peut-être atteindre ses ambitions de créer « a better everyday life for the many people ». En ce sens, IKEA pourrait être considérée comme une manifestation d’une amorce partielle, tout en étant porteuse d’une évolution conceptuelle bien plus fondamentale qu’il n’y paraît. / This thesis aims to answer the question Can the IKEA furniture company be seen as the beginnings of a total work of art?

The reflection is carried out in two main parts. The first part focuses on the Wagnerian concept of the total work of art. Through the scientific literature on the subject, the importance of Wagnerism for twentieth-century Western culture and the interest of the concept within the field of intermedial studies are shown. Then, the exposition of the origins of the concept and of several applications or reappropriations, such as that of the Bauhaus, allows us to underline its socio-aesthetic character and to distinguish two dimensions: a purely idealistic one, that of the societal utopia to become (the accomplished total work of art); and a more concrete one, aiming at the attainment of this ideal thanks to the arts, what we call the amorces partielles (partial triggers) of the total work of art (a tool for fulfillment of the total work of art).
Finally, in view of the study of IKEA, attention is focused on the concrete dimension of the concept and a list of characteristics of the amorces partielles is proposed to evaluate the object of study. This concerns: the massive impact of the actions of the object studied, its expression of social, even utopian, ambitions, and its capacity to represent a "commun" (common) of the many people.

The second part, entirely dedicated to IKEA, aims to verify the correspondence between the company (the actions of its agents, its products and its effects) and the three characteristics identified as amorces partielles of the total work of art. This is achieved through three different research projects: a comparative stylistic study between certain Bauhaus and Scandinavian iconic design objects and IKEA products; the exposition of the storytelling set up by the brand and the observation of the statements of its founder, Ingvar Kamprad; a study of the staging of interior design in the brand's catalogues and showrooms.

The results of all these studies seem to indicate that IKEA is a socio-cultural element shaping our relationship with everyday objects and our domesticity. And that, provided that the values expressed by the company are authentic and correspond with the practices adopted by its agents, it could perhaps achieve its ambitions to create "a better everyday life for the many people". In this sense, IKEA could be seen as a manifestation of an amorces partielles, yet at the same time as the bearer of a much more fundamental conceptual shift than it appears.

Identiferoai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/26811
Date08 1900
CreatorsGeffroy, Erwan
ContributorsLarrue, Jean-Marc
Source SetsUniversité de Montréal
Languagefra
Detected LanguageFrench
Typethesis, thèse
Formatapplication/pdf

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