Beckett donne à la littérature du XXe siècle, suite au traumatisme langagier induit par Auschwitz, une dimension nouvelle, en plaçant au cœur du texte un silence profondément positif, moteur, centre et point de départ de tout événement. Dès lors, le silence devient élément structurant, constructeur. La dialectique traditionnelle entre silence et parole est donc repensée, et les limites entre ces deux instances, gommées. Le silence forge alors une tension palpable, creusant le texte ainsi soumis à un devenir. Or dans l’esthétique beckettienne, la tension devient le socle de l’identité : l’être se constitue en sujet du fait de la tension qui le traverse. Mu par une poussée désirante, le sujet se tient à la limite mais résiste encore au processus de disparition qui l’assaille. / Following the linguistic trauma induced by Auschwitz, Beckett gives to twentieth-century literature a new dimension, placing at the heart of his text a silence that is profoundly positive, motivating, and which serves as the center and point of departure for every event. From this point forward, silence becomes constructive, taking its place as a structuring element. The traditional dialectic between silence and speech is thus rethought, as the limit between these two poles is rubbed away. Silence forges a palpable tension that digs within a text in the process of becoming. Yet, in the Beckettian aesthetic, tension becomes the base of identity: being constitutes itself as a subject because of the tension that traverses it. Impelled by desire, the subject teeters at its limit, yet continues to resist the threat of disappearance that plagues it.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2010PA040088 |
Date | 05 July 2010 |
Creators | Siboni, Julia |
Contributors | Paris 4, Guénoun, Denis |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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