Ce travail de thèse se propose d’analyser la question identitaire dans un corpus de films d’Afrique des années 2000. Echappant à la définition monolithique du "cinéma africain" comme genre à part, ces récits de fiction transnationaux reflètent la pluralité des appartenances culturelles des cinéastes. À partir de la notion de paraphrase, théorisée par Jean-Pierre Esquenazi dans son livre La vérité de la fiction. Comment peut-on croire que les récits de fiction nous parlent sérieusement de la réalité? nous étudions de quelle manière les fictions choisies exemplifient certains aspects des réalités complexes et des parcours de leurs auteurs. Il s’agit de parcours – personnels et collectifs – marqués par l’histoire de la colonisation, par des représentations initiales déformées des Africains et par l’expérience et les déchirures de la migration, celle-ci plaçant les cinéastes en position de minorité dans leur pays de résidence. Nous montrons que ce statut en marge, qui oblige à une redéfinition de soi, peut devenir source de créativité artistique et générer un style cinématographique original. Les fictions étudiées, tout en partant de contextes socioculturels spécifiques, touchent à des problématiques humaines universelles. Elles produisent des énonciations collectives qui prennent aussi une valeur politique. Grâce à des formes narratives et à des esthétiques sobres la plupart du temps, mais capables d’exprimer l’hybridité culturelle et la pluralité, ce sont des personnages complexes, aux identités composites, qui sont mis en scène dans leur devenir. Les notions de cinéma accentué d’Hamid Naficy et de mineur développée par Deleuze et Guattari nous aident à explorer comment le regard décentré, interstitiel et multifocal des cinéastes transnationaux offre des points de vue différents et novateurs. / The aim of this thesis is to analyze the identity issues in a corpus of African films made in the 2000's. These transnational films escape from the monolithic definition of "African cinema" as a genre, and translate the plural belongings of filmmakers. Using the concept of paraphrase theorized by Jean-Pierre Esquenazi in his book La vérité de la fiction. Comment peut-on croire que les récits de fiction nous parlent sérieusement de la réalité?, we study how these fictions illustrate some aspects of their authors' complexe realities and paths. Their personal and collective experiences are marked by initial misrepresentations, by colonization, by migration and cultural ruptures, which place the filmmakers in a marginal position within their countries of residence. It will illustrate how the exilic condition, requiring a redefinition of oneself, could also become a source of artistic creativity, and could encourage one to invent an adequate cinematographic style. These fictions, even starting from specific socio-cultural contexts, expand to some larger human issues. Expressing collective statements, they become political movies. Through often sober narrative forms and aesthetics, but able to express cultural hybridity and plurality, complex characters, with shifting identities, are shown in their becoming process. The ideas of accented cinema by Hamid Naficy and of minor by Deleuze and Guattari help us to explore how the "off-centered", interstitial and multifocal perspective of the transnational filmmakers offer us different and innovatory points of view.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2013LYO30061 |
Date | 29 November 2013 |
Creators | Ricci, Daniela |
Contributors | Lyon 3, Esquenazi, Jean-Pierre, Pfaff, Françoise |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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