Return to search

Les réseaux sociothechniques dans la formation des portails des Universités de Grenoble (1998-2008) / Sociotechnical networks of the design process of portals at Universities of Grenoble (1998 - 2008)

L'objet de cette thèse est d'analyser l'émergence d'un objet technique, un portail numérique de produits de formation, en identifiant tous les actants qu'un tel projet a mobilisés et en tentant de saisir la logique de leurs interactions pour en dégager les différentes configurations sociotechniques qui se succèdent, les lois ou les régularités qui les rendent représentatives d'un processus d'innovation technique. À partir d'une enquête de terrain fortement inspirée d'une démarche ethnographique, cette recherche dresse l'inventaire de douze portails numériques qui se sont succédés entre 1998 et 2008 dans les Universités de Grenoble et décrit dans le même mouvement les acteurs, leurs positions (convergentes ou contradictoires), les différents points de vue en présence et les enjeux politiques, techniques, économiques, etc.Empruntant le concept d'objet-frontière pour englober cet ensemble d'environnements numériques successifs et communs à un territoire universitaire, l'étude donne une importance aux objets dans l'action et offre une méthode de compréhension des points d'association et de rupture entre les différents actants mobilisés. L'objectif est de modéliser les interactions qui s'établissent à chaque nouveau « prototype » de portail et qui traduisent des chaînes d'associations (techniques, économiques, politiques et d'utilisation) faisant apparaître différents réseaux.En référence à la théorie de l'acteur-réseau, l'analyse des processus de fabrication des portails consiste à identifier les mécanismes à l'œuvre dans les mouvements générateurs de ces réseaux. Cette sociologie conduit à porter un regard particulier sur le portail, considéré comme la résultante d'une combinaison d'associations entre des actants humains et non-humains. Le portail est alors une mise en forme des relations d'entités hétérogènes sociales et techniques. Pour comprendre ces mécanismes de construction, d'ajustement ou de stabilisation des liens entre les entités du réseau, la démarche consiste, dans un premier temps, en partant de l'historique des douze portails, à transposer l'ensemble des données observées dans un espace topographique (schémas, tableaux) et d'y faire figurer les relations qui se nouent entre les différents actants par la médiation de l'objet technique.Cette mise en scène des douze réseaux, à partir de l'objet technique en tant que point de repère des transformations successives de l'objet-frontière, permet dans un second temps de réaliser une analyse de la structure des réseaux, c'est-à-dire de l'ensemble des données et des agencements entre ces données qui structurent un espace. L'analyse consiste alors à interpréter la structure obtenue pour rendre compte des agencements particuliers. Pour chacun des douze portails, cette recherche met en lumière des structures particulières de réseaux et des propriétés spécifiques de constitution, de déformation et de disparition auxquelles sont soumis ces collectifs hybrides. Le rapprochement itératif et méthodique entre ces structures permet de les classer en trois ensembles distincts : les réseaux autocentrés, les réseaux coopératifs et les réseaux ouverts. Ces derniers révèlent des propriétés spécifiques, notamment : - que la compétition symbolique ou économique est une force structurante du réseau ; – que l'objet technique est un composant dont la plasticité dépend davantage de la structure du réseau que de ses caractéristiques techniques ; – que le potentiel d'action d'une entité (c'est-à-dire sa capacité à créer de la différence au sein du réseau) est lié à sa capacité à établir des associations. L'ensemble de ces propriétés traduit des processus d'innovation qui amènent à questionner le modèle de l'innovation de P. Flichy quant à la distinction des deux cadres dans l'objet-frontière et le modèle de la traduction quant à son principe de symétrie. / The purpose of this thesis is to analyze the emergence of a technical object - a digital portal for training products - by identifying all actors that such a project has mobilized and trying to grasp the logic of their interactions to define the various socio-technical configurations laws or regularities that make them representative of a technical innovation process. From a field survey strongly inspired by an ethnographic approach, this research provides an inventory of twelve digital portals that succeeded between 1998 and 2008 at the Universities of Grenoble while describing actors and their positions (converging or contradictory), the different point of view, and the political, technical and economic stakes.Borrowing from the boundary object concept to include this set of successive digital environments common to a university territory study gives importance to objects in action and provides a method of understanding of the association and breaking points between mobilized actors. The objective is to model the interactions established for each new "prototype" portal, which represent chains of associations (technical, economic, political and usage) thus revealing different networks.With reference to the theory of the actor-network, this analysis of the design process of portals aims to identify the mechanisms at work in generating these networks. This sociology implies taking a particular look at the portal, considered as the result of a combination of associations between human and non-human actors. The portal is there by shaped by the heterogeneous social and technical relationships of the actors who designed it.To understand these mechanisms of construction, adjustment or stabilization of the links between network entities, the approach starts with an historical overview of the twelve portals in order to transpose all of the observed data into a topographical space (diagrams, tables) and to include the relationships established between actants through the mediation of the technical object.This presentation of the twelve networks, which considers the technical object as a landmark of successive transformations of the boundary object, then makes it possible to perform an analysis of the network structure, that is say of the set of data and and how the relationships between this data structure a space. The analysis then consists in interpreting the resulting structure to account for special relationships. For each of the twelve portals, this research highlights specific network structures and specific properties of the constitution, deformation and loss that these hybrid collectives are subject to. The iterative and systematic connection between these structures can be classified into three distinct groups: self-centered networks, collaborative networks and open networks. These groups reveal specific properties, including: - symbolic or economic competition is a structuring force of the network; - the technical object is a component whose plasticity depends more on the structure of the network than on its technical characteristics; - the action potential of an entity (that is to say its ability to create difference within the network) is related to its ability to establish associations.All of these innovation processes lead us to question the P. Flichy model of innovation regarding the distinction of the two boundary object frameworks and in the model of the actor-network in its principle of symmetry.

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2013GRENL024
Date16 December 2013
CreatorsClouaire, Pascal
ContributorsGrenoble, Miège, Bernard
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

Page generated in 0.003 seconds