La nation s’est affirmée à partir de la fin du 18e siècle comme l’un des grands paramètres de la modernité. Sa remise en cause, tout spécialement dans les dernières décennies du siècle dernier, est à la fois partie prenante et symptomatique de l’actuel phénomène d’effritement des identités collectives. Le Québec n’échappe pas à ce courant de fond, comme en témoigne l’œuvre du vidéaste et cinéaste Robert Morin, qui propose une galerie de personnages en manque d’attaches et souvent réduits à leur propre subjectivité. Dans un contexte de questionnement généralisé des concepts de nation et de collectivité, ces individualités se sentent isolées et tentent désespérément de réactualiser les liens qui les unissent à leurs semblables, mais sans grand succès. La communauté revêt ainsi une dimension nostalgique, parcourant l’œuvre de Morin dans son entièreté et se manifestant de différentes manières, tant à l’écran qu’à travers son approche du médium qui reste grandement tributaire des pratiques filmiques et vidéographiques des années ’60 et ’70. Écartelé entre la prise de conscience de son isolement et son désir d’appartenir à une entité collective, qu’elle soit nationale ou autre, le sujet délié que l’on retrouve chez Morin, comme cette thèse tente de le démontrer, subit ce phénomène de déliaison et lutte simultanément pour l’enrayer. / Since the end of the 18th century, the nation has asserted itself as one of the cornerstone institution of modernity. Its questioning, especially in the later decades of the last century, is at the same time symptomatic and partly responsible for the present erosion of the sense of collective identity. In Quebec, this phenomenon is also discernable, as the works of the filmmaker Robert Morin seem to suggest, with their cast of solitary characters frequently reduced to their own subjectivity. In this context, isolated individuals are trying with great urgency to revive the ties that bind them with their fellow men and women, but without much success. Thereby, in different ways, the concept of community appears in a nostalgic light, on the screen as much as in Morin’s ways of dealing with the medium, his practice being very influenced by those of the sixties and the seventies. As this thesis tries to suggest, the unbind subject which is represented in Morin’s works, torn between his awareness of aloneness and his desire to be part of a social community (whether national or not), experience this ongoing process of social erosion, while simultaneously trying to stop it.
Identifer | oai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/13963 |
Date | 11 1900 |
Creators | Fortin, Israël |
Contributors | Monnet, Rodica-Livia |
Source Sets | Université de Montréal |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Thèse ou Mémoire numérique / Electronic Thesis or Dissertation |
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