Au croisement de l’histoire des juifs d’Algérie et de celle du mouvement anticolonialiste algérien, cette thèse analyse les trajectoires de la minorité de juifs algériens qui ont participé à la lutte anticolonialiste, de l’entre-deux-guerres à leur départ d’Algérie indépendante (survenu le plus souvent à la fin des années 1960).Avant l’étude biographique à proprement parler, la première partie interroge quand et pourquoi « les juifs » forment, dans les discours et pratiques de l’administration et des mouvements politiques, une catégorie politique en Algérie coloniale, et confronte ces discours et ces pratiques à la diversité des subjectivités politiques qui s’affirment parmi les juifs d’Algérie des années 1930 à 1962.Premier moment de l’étude biographique, la seconde partie s’intéresse au processus de « devenir-Algérien » qui touche les hommes et femmes étudiés, qui grandissent dans l’ordre du monde de l’Algérie coloniale et développent un rapport dissident à ce monde autour d’un moment de rupture structurant dans la plupart des trajectoires : Vichy. Dans ce cadre, lesmouvements de jeunesse et d’étudiants communistes sont analysés comme un des lieux d’incubation, entre 1946 et 1954, d’une algérianité fondée sur une radicalité politique et des sociabilités transgressives au regard de l’ordre social colonialEnfin, la troisième partie, consacrée aux parcours de ces militants pendant la guerre d’indépendance et en Algérie indépendante, met en lumière la confrontation entre les algérianités qui s’inventent dans les épreuves de la guerre et l’algérianité officielle que les élites du nouvel État imposent dans les premiers mois de l’indépendance / This dissertation, at the crossroads of the history of the Algerian Jews and the Algerian anticolonial movement, studies the trajectories of the minority of Algerian Jews who shared in the struggle against colonialism, during the period spanning the end of the First World War to their departure from an independent Algeria mostly at the end of the 1960s.The first part, coming before the actual biographical study, looks at the timeframe and reasons "the Jews" of colonial Algeria are considered to be a political entity by the administration and the political movements, and confronts this political discourse and these practices with the many political subjectivities that emerged among the Algerian Jewish population from 1930 to 1962.The second part introduces the actual biographical study and looks at the process of Algerian identification that the male and female study population is engaged in, men and women who grew up under a colonial world order definition and who developed a dissident attitude to that order, with the Vichy era appearing to be, in most cases, the clenching factor for this break. In this context, the Youth and Student Communist movements, from 1946 to 1954, are approached as hotbeds for a politically radical Algerianness and transgressive sociabilities in view of the colonial social order.Lastly, the third part focuses on the journeys of those militants during the Algerian War of independence and after, and highlights the conflict between the Algerian identities that emerged during the trials of the War for independence and the official version of a national identity the governing elite of the new State decided to impose in the first months followingindependence
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2013REN20023 |
Date | 24 June 2013 |
Creators | Le Foll-Luciani, Pierre-Jean |
Contributors | Rennes 2, Joly, Vincent |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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