Return to search

Réécriture et dialogue avec la tradition dans l’œuvre de Irmtraud Morgner : de Schahrazade à Mnèmosunè

Thèse de doctorat effectuée en cotutelle au Département de littérature comparée, Faculté des arts et des sciences de l'Université de Montréal et à l'Institut für Deutsche und Niederländische Philologie, Fachbereich Philosophie und Geisteswissenschaften de la Freie Universität Berlin / Cette thèse, intitulée « Réécriture et dialogue avec la tradition dans l’œuvre de Irmtraud Morgner : de Schahrazade à Mnèmosunè », vise à comprendre le recours à la réécriture comme modalité de dialogue avec la tradition dans l’œuvre de l’auteure est-allemande Irmtraud Morgner. L’analyse porte sur divers cas de réécriture tirés de Hochzeit in Konstantinopel, Gauklerlegende, Leben und Abenteuer et Amanda, sur les déplacements narratifs introduits par la reprise, ainsi que sur l’emboîtement des récits les uns aux autres. Cette démarche permet de repérer une structure narrative récurrente qui organise le travail de réécriture en trois temps : par une conteuse romantique, par une narratrice critique héritière de l’Aufklärung et par une auteure qui intervient pour souligner les limites de la pensée critique imposée par la narratrice. Cette structure de réécriture en trois temps organise le travail d’expérimentation narrative dans l’ensemble des textes. Elle vise à chaque fois un matériel différent : les récits hérités des traditions du conte, des jongleurs, du roman courtois, du roman moderne, mais également les récits modernes de l’Histoire, de la Science, de la Mémoire. Le moment de la troisième réécriture, confiée par Morgner à la figure de l’auteure, est déterminant car il lui permet de préciser la nature de ce « Tat », de cette « action » de la réécriture, qu’elle tente de définir pour elle-même et ses narratrices, qui rendrait possible le maintien d’un rapport vivant à l’Histoire, à la Mémoire et à la Tradition. C’est en insérant la question du rapport à la tradition dans le cadre plus large d’une interrogation sur le travail de la représentation, que Morgner parvient à la repenser en des termes autres que ceux définis par le Erbedebatte ou par une pensée marxiste ou féministe de la réappropriation de la tradition. Son travail fictionnel contribue ainsi à la réflexion sur le phénomène littéraire contemporain, sur l’évolution de la forme du roman et sur la fortune du récit dans la modernité. Son œuvre est porteuse de questionnements à l’égard du phénomène littéraire contemporain qui dépassent largement le cadre plus étroit souvent attribué à la production littéraire est-allemande. Elle suggère la nécessité d’une réévaluation de la place octroyée à Morgner dans la littérature allemande. / This dissertation entitled, «Rewriting and dialogue with tradition in the works of Irmtraud Morgner : from Schahrazade to Mnèmosunè», tries to understand how and why, in her works, East German writer Irmtraud Morgner turns to strategies of rewriting as a mean of establishing a dialogue with tradition. The analysis examines various cases of rewriting found in Hochzeit in Konstantinopel, Gauklerlegende, Leben und Abenteuer and Amanda, the narrative shifts thus introduced and the way in which narratives interlock with one another. It makes it possible to identify a narrative structure which organizes the work of rewriting into three distinct moments : first, that of a storyteller using the idiom of romanticism, second, that of a narrator whose critical discourse represents the Enlightenment heritage, and third, that of an author who intervenes to underline the limits of critical thought imposed by the narrator. This structure of rewriting in three stages is shown to organize the work of narrative experimentation in all the texts under study. It applies in each case to a different narrative material inherited from various traditions : the fairy tale, minstrel stories, the courtly novel, as well as modern narratives such as History, Science and Memory. The third rewriting, which Morgner assigns to the figure of the author is the most significant since it characterizes the nature of this « Tat », of this «work» of rewriting which Morgner is attempting to define for herself and her women narrators as that, which would open the possibility of maintaining a living relationship with History, Memory and Tradition. By reframing the question of the nature of the relation to tradition within the larger context of an interrogation on the question of Representation, Morgner manages to rethink the question of the relation to tradition in terms other than those established by the Erbedebatte or by Marxist and feminist theories of re-appropriation of tradition. Thus her fictional works contribute to the reflection on contemporary literature, on the evolution of the novel and on the heritage of the tradition of storytelling in modernity. Her work shares a questioning about contemporary literature which go far beyond the narrower frame through which East German literary production has usually been defined. This suggests the need for a reevaluation of Morgner’s works within German literature.

Identiferoai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/4132
Date08 1900
CreatorsLessard, Marie
ContributorsDespoix, Philippe, Albert, Claudia
Source SetsUniversité de Montréal
LanguageFrench
Detected LanguageEnglish
TypeThèse ou Mémoire numérique / Electronic Thesis or Dissertation

Page generated in 0.0023 seconds