Dans le premier livre du Traité de la nature humaine (1739), David Hume avance plusieurs arguments paraissant avoir des conséquences sceptiques radicales à l'effet que les procédures inférentielles à la base de nos croyances tant empiriques que non empiriques ne sont pas fondées par la raison, en conséquence de quoi ces croyances ne sont pas épistémiquement justifiées. Pourtant, le Traité poursuit un projet positif de type naturaliste, celui de construire une science de la nature humaine par la méthode expérimentale, et ce projet amène Hume à défendre des principes théoriques empiriques se voulant de bonnes explications des phénomènes cognitifs, passionnels et moraux humains. Or, il semble que Hume ne puisse pas défendre une telle théorie sans se commettre à la thèse que certains procédés inférentiels sont fondés et permettent de produire des croyances justifiées, ce que semble contredire son scepticisme. Comment Hume peut-il tenir une position philosophique cohérente en défendant à la fois un scepticisme épistémique radical et une théorie de la nature humaine? Notre étude de ce problème s'intéresse à deux arguments de type sceptique présentés par Hume: son argument sur les croyances causales, couramment désigné comme son argument sceptique sur l'induction, et son argument sceptique sur la raison basé sur la faillibilité de nos facultés inférentielles. Nous présentons une analyse de ces arguments montrant en quoi ce sont des arguments sceptiques radicaux mettant en cause la justification de nos croyances. Nous montrons ensuite que le texte de Hume ne permet pas de trancher clairement la question interprétative de savoir comment celui-ci envisage de défendre la poursuite de son projet d'une théorie de la nature humaine face à ses arguments sceptiques, mais que seulement deux possibilités demeurent à cet égard: la possibilité que Hume soit conduit à une conception non épistémique du fondement normatif des croyances, et la possibilité que Hume croie pouvoir encore, malgré ses arguments sceptiques, défendre le caractère raisonnable des croyances issues de sa recherche en référence à des caractéristiques qui différencient épistémiquement sa méthode philosophique expérimentale de ses concurrentes. Nous montrons toutefois qu'aucune de ces deux possibilités ne semble épargner à Hume des difficultés importantes. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Hume, Scepticisme, Croyances, Justification, Théorie de la connaissance.
Identifer | oai:union.ndltd.org:LACETR/oai:collectionscanada.gc.ca:QMUQ.2485 |
Date | January 2009 |
Creators | Turmel-Huot, Mélanie |
Source Sets | Library and Archives Canada ETDs Repository / Centre d'archives des thèses électroniques de Bibliothèque et Archives Canada |
Detected Language | French |
Type | Mémoire accepté, NonPeerReviewed |
Format | application/pdf |
Relation | http://www.archipel.uqam.ca/2485/ |
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