Longtemps ignorée voire niée du fait de ses films jugés peu sérieux et de piètre qualité, l’industrie du cinéma indien basée à Mumbai est pourtant l’une des plus importantes et puissante au monde. Bollywood est à l’origine de classiques du cinéma à davantage considérer dans nos sociétés européennes et nord-américaines, et même en Inde. La vision occidentale de Bollywood, de par les productions en série de l’industrie cinématographique mumbaïte et de ses codes culturels spécifiques, est empreinte de stéréotypes. « Colorés », « kitsch », « acidulés », le cinéma indien pâtit de son image et peine à trouver l’audience qu’il mérite. Pour autant, les regards extérieurs au monde indien évoluent au miroir des mutations de la vision indienne portée sur l’Occident. Bollywood attire de plus en plus l’attention, ce qui explique une multiplication de définitions, d’articles, de sites Internet, de reportages consacrés notamment au star system mais peu d’intérêt a été accordé à l’envers du décor : Bollywood demeure une « usine à rêve » (H. Powdermaker). Les années 1930, avec l’arrivée d’une nouvelle innovation, le parlant, représentent une étape extrêmement importante dans l’histoire des cinémas indiens et du cinéma hindi en particulier. Le cas de la compagnie Prabhat (1929-1953), à la tête d’un des studios indiens les plus modernes de la période, semble pertinent à analyser pour comprendre l’émergence de ce système industriel, de l’intérieur. Du fait d'un parcours original de la compagnie de Kolhapur à Poona et de ses étroites relations avec Bombay, l'analyse de ce studio innovant permet véritablement de comprendre ses choix industriels, entre régionalisme, nationalisme et mondialisation. Ainsi, au regard de ce studio, il serait possible de saisir les multiples facettes du système Bollywood émergent alors. En effet, l'équipe de la Prabhat a pu produire au sein d'une "atmosphère industrieuse", des films de qualité en langues marathi et hindi, contribuant à l'essor de l'industrie du cinéma de Bombay, territoire de diffusion privilégié de la compagnie. Cette recherche consacrée à une industrie qui semble prendre dernièrement une envergure mondiale souligne qu'elle a pu connaitre des premières heures de gloire sur l’échiquier cinématographique international dans ces années 1930-1940, fresque historique qui semble se perdre aujourd'hui dans les mémoires du studio. / For a long time ignored even denied because of its movies considered less serious and mediocre, the industry of Indian cinema based in Mumbai is nevertheless one of the most important and powerful in the world. Bollywood produced several classic films that should be more considered in our societies in particular in Europe and North America but also in India itself. However, views outside India are evolving in the mirror of new Indian visions of West. Bollywood is being more attractive which explains an increase of articles, web sites, documentaries, especially on the star system, but less attention was paid to the industry and its history. The 1930's constitutes an important step in Bombay film history as Brian Shoesmith demonstrated. With the arrival of a new innovation, talkies, this decade represents a keystone in Indian cinemas' s history and Hindi cinema's in particular. The case of the Prabhat company (1929-1953), one of the leading studios in the 1930s, is in this connection extremely interesting to analyze in order to understand the emergence of this industrial system, from within. Due to its history from Kolhapur to Poona and its narrow relations with Bombay, the analysis of this company producing quality films in Marathi and Hindi contributed to the development of the cinematographic industry in Bombay. Moreover, it allows us to understand its industrial choices, between regionalism, nationalism and globalization. Thanks to Prabhat example, we are able to seize the multiple facets of this emergent Bollywood system and its territories. Although this industry seems to become renowned nowadays, Hindi films were already present at an international scale since the 1930s-1940s. Nowadays, this history seems to be lost in the memories of the studio.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2019BOR30027 |
Date | 03 July 2019 |
Creators | Hamache, Soraya |
Contributors | Bordeaux 3, Bouneau, Christophe |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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