Depuis le début du 21 e siècle, la Thaïlande fait face à une énième période de bouleversements politiques. Le pouvoir politique et économique des élites traditionnelles telles que l’armée, les bureaucrates et le monarque a été progressivement menacé par l’ascension politique de Thaksin Shinawatra et de ses partisans. L’ordre social et politique est déstabilisé en raison de la division idéologique croissante entre les partisans de Thaksin et ceux du roi et de ses alliés, en particulier l’armée. Pour maintenir l’ordre et le statu quo, entre 2000 et 2020, deux coups d’État militaires et un coup d’État judiciaire, ainsi que des élections frauduleuses ont eu lieu, entraînant l’affaiblissement du régime démocratique dans le pays. Ces évènements mettent en évidence la nature semi-autoritaire de la politique thaïlandaise contemporaine. Ce mémoire démontre que la consolidation autoritaire peut se produire en période d’instabilité sociale et politique. Puisque les pandémies peuvent agir comme vecteur d’instabilité au sein des États, ce mémoire étudie les impacts potentiels de leur sécuritisation sur la consolidation autoritaire en Thaïlande. Ainsi, nous explorons la contradiction potentielle entre la sécurisation des pandémies, caractérisée par la mise en œuvre de mesures d’urgence au nom du bien commun, et la consolidation du pouvoir des politiciens au sein d’un régime politique semi-autoritaire, marquée par une réduction des droits et libertés civiles. En s’appuyant sur les cas des pandémies H5N1, H1N1 et COVID-19, inscrites dans le début du 21 e siècle de l’Asie du Sud-Est, ce mémoire évalue la contribution de la théorie de la sécurisation à la littérature des régimes hybrides pour expliquer les dynamiques politiques liées à la résilience semi-autoritaire en Thaïlande et potentiellement dans d’autres États de la région. / Since the beginning of the 21 st century, Thailand has been facing another period of political upheaval. The political and economic power of the traditional elites made of the military, bureaucrats and the monarch has been incrementally threatened by the political ascension of Thaksin Shinawatra and his supporters. The social and political order is destabilized due to the growing ideological division between the supporters of Thaksin and those of the King and his allies, particularly the army. To maintain the order and the status quo, between 2000 and 2020, two military and one judiciary coup, as well as fraudulent elections have occurred, resulting in the weakening of democratic rule in the country. These events highlight the semi-authoritarian nature of contemporary Thai politics. This thesis demonstrates that authoritarian consolidation can occur at times of social and political instability. Because pandemics can act as a vector of instability within states, this thesis examines the potential impacts of pandemic securitization on authoritarian consolidation in Thailand. Hence, we explore the potential contradiction between pandemic securitization, characterized by the implementation of emergency measures in the name of the common good, and the consolidation of politicians’ power within a semi-authoritarian political regime, marked by a reduction in civil rights and freedoms. Drawing on the cases of H5N1, H1N1, and the COVID-19, three pandemics of the early 21st century of Southeast Asia, this thesis assesses the contribution of securitization theory to the hybrid regimes literature in explaining political dynamics related to semi-authoritarian resilience in Thailand and potentially in other states of the region.
Identifer | oai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/26596 |
Date | 08 1900 |
Creators | Désormeaux, Michaël |
Contributors | Caouette, Dominique, Monnais, Laurence |
Source Sets | Université de Montréal |
Language | fra |
Detected Language | French |
Type | thesis, thèse |
Format | application/pdf |
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