Alexandre Vialatte (1901-1971) se définissait de son vivant comme « notoirement méconnu ». Les ambiguïtés de l’écrivain-traducteur l’ont relégué en marge de la littérature française, mais elles suscitent de façon paradoxale une attention critique modeste aujourd’hui. Son premier roman Battling le ténébreux ou la mue périlleuse (1928) – roman d’apprentissage peu étudié et encore inédit en anglais – incarne parfaitement la qualité inclassable de l’auteur. Cette thèse se concentre sur le fait que Vialatte était traducteur ; elle avance l’hypothèse qu’une rencontre précaire entre les cultures française et allemande façonne Battling et, en parallèle, elle examine l’idée d’une identité « en traduction ». À ce titre, nous adoptons une « lecture traductionnelle » du texte où la pratique de la traduction (vers l’anglais) alimente une étude littéraire. En raison de la nature interdisciplinaire de la traduction, nous nous appuyons non seulement sur la traductologie, mais aussi sur la littérature comparée, la création littéraire et les études féministes, afin de donner corps à un espace polyphonique et créatif entre sujets et cultures. Notre analyse du texte porte sur la « mue périlleuse » du héros moderniste et s’organise autour de deux rencontres intersubjectives : tandis que le protagoniste du roman rencontre son objet de désir (une femme allemande) et se trouve déstabilisé, le traducteur rencontre l’écrivain pour problématiser le texte original. À travers ces deux affrontements, nous bouleversons les dichotomies de soi et autre, original et traduction, pour finalement imaginer une identité plurielle et éthique en traduction. / Alexandre Vialatte’s (1901-1971) self-proclaimed label – ‘notoirement méconnu’ – continues to define him today. The writer-translator’s incongruities have relegated him to the margins of the French literary canon yet paradoxically attract a modest academic following. His first novel Battling le ténébreux ou la mue périlleuse (1928) – a little-studied and currently untranslated coming of age tale – exemplifies the rich placelessness that defines the author. This thesis contextualises Battling in light of Vialatte’s position as translator. It suggests the text is informed by an uneasy encounter between French and German cultures and geographies and, in parallel, it investigates the very notion of an identity ‘in translation’. This thesis adopts a translational approach whereby my own process translating Battling into English frames a literary study of the text. Given the multifaceted nature of translation, such an approach is interdisciplinary: it draws not only from translation studies (both theory and practice), but also from comparative literature, creative writing, and feminist studies, to map a polyphonous and multifaceted space between subjects and cultures. The analysis centres on the modernist hero’s ‘mue périlleuse’, or coming of age, and structures itself around two intersubjective encounters; as Vialatte’s protagonist meets his foreign and feminine Other to find insecurity, translator meets writer to problematise the original text. Through these two encounters, this thesis works to unsettle the binaries of self and other, original and translation, to ultimately present a plural and ethical identity in translation.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2019USPCA043 |
Date | 18 June 2019 |
Creators | Egan, Frances |
Contributors | Sorbonne Paris Cité, University of Melbourne, Davison, Claire, Duché-Gavet, Véronique |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | English, French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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