La crise de la modernité est synonyme chez Hannah Arendt d'une crise de la durabilité dans la mesure où le monde humain semble être toujours requis aux fins de l'idéal de l'animal laborans et au procès de consommation dévorant et dévastateur. En analysant la crise de la modernité, nous avons relevé l'avènement de l'hybride social traversé par un individualisme économicisant et dont la résultante est l'apologie de l'intérêt privé. En outre, la dépolitisation de l'homme et sa propension à tout juger d'un point de vue individualiste semblent avoir déchainé les forces anthropiques productivistes en minant la durabilité même de l'artefact humain. Ce faisant, la naturalisation de l'artefact semble avoir irrévocablement transformé la durabilité de ce que l'homme fabrique. En définitive, l'analyse de la pensée développementaliste nous a permis de décrire l'arrière-plan idéologique naturalisant et historicisant du concept de développement qui s'impose comme discours totalisant indiscutable. Le développement durable sera ainsi analysé comme un accomplissement de l'idéologie moderne fluidifiante dans la mesure où la durabilité que prône Arendt s'est vue accordée à la nature. L'accomplissement de l'idéologie développementaliste à partir du concept de durabilité tendrait à rendre incontestable la nécessité du développement. En dernière analyse, nous avons ébauché certaines considérations sur la durabilité du monde en invoquant un retour à la durabilité de la production humaine destinée à une pluralité politique déterminante. / For Hannah Arendt, the crisis of modernity amounts to a durability crisis to the extent that the modern human world seems to requisite an ideal of the animal laborans as well as a devouring and destructive consumption process. By analyzing the modernity crisis, we identify the advent of a social hybrid crossed by an economical individualism resulting in the glorification of private interests. In addition, the depoliticization of man and his propensity to judge everything from an individualistic stance appear to have unleashed anthropogenic production forces while eroding the very durability of the human artifact. In doing so, the naturalization of the artifact seems to have irrevocably shifted the idea one makes of the durability. Ultimately, the analysis of the developmentalist thinking allow us to describe the ideological background historicizing and naturalizing the concept of development, which imposes itself as a totaling indisputable narrative. Sustainable development will then be analyzed as an accomplishment of a modern liquefying ideology insofar as the durability advocated by Arendt has been granted to nature. The fulfilment of the developmentalist ideology from the concept of durability tends to produce an undeniable need for development. Ultimately, we outline some considerations about the durability of the world by invoking a return to the durability of human production aimed at a decisive political plurality.
Identifer | oai:union.ndltd.org:LAVAL/oai:corpus.ulaval.ca:20.500.11794/27667 |
Date | 24 April 2018 |
Creators | Abi Daoud, Antoine |
Contributors | Kash, Soheil, Parizeau, Marie-Hélène |
Source Sets | Université Laval |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | thèse de doctorat, COAR1_1::Texte::Thèse::Thèse de doctorat |
Format | 1 ressource en ligne (xiv, 288 pages), application/pdf |
Rights | http://purl.org/coar/access_right/c_abf2 |
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