Généralement considéré à l’aune de significations historiques, pour le rôle qu’il joue dans l’économie sociale et l’éclairage qu’il permet de porter sur la production musicale, le concert est aussi, plus rarement, envisagé selon le rapport qu’il entretient naturellement avec le monde du spectacle et l’univers religieux. Mais la question de son ontologie reste suspendue. Cherchant à saisir ce qui le constitue dans sa radicalité, nous élaborons dans ces pages une réflexion en deux temps. Le premier est consacré à un tableau, Le Concert, peint par Nicolas de Staël en 1955 après qu’il a assisté à deux concerts du Domaine musical. Le second propose de penser une poétique du concert, c’est-à-dire de s’intéresser au faire. De l’un à l’autre apparaît puis s’affirme la trace d’une discontinuité foncière, constitutive du concert. Ce que le tableau donne à voir, à la jointure des préoccupations anciennes du peintre et d’un événement musical, c’est une essence fragmentaire laissée nue. Nous saisissant de cette matière, nous nous interrogeons sur le rapport du concert à l’œuvre : qu’est le concert en regard de l’œuvre musicale, du morceau de musique, de l’opéra ? La question de l’unité et celle du sens s’imposent en contrepoint, constituant progressivement un dialogue avec l’univers du livre, depuis les origines didactiques du concert jusqu’à la désignation d’un geste poétique qui le fonde. Cette profonde intimité avec la poésie nous mène à l’orée d’une pensée politique de l’événement : fabriqué et fabriquant, le concert n’accède à la cohérence que dans un virtuose tissage de rapports. / Considered for the most part according to its historical significance, both for its role in the social economy and for the light it sheds on musical production, the concert is only rarely studied in terms of the theatrical and religious worlds to which it is, by its very nature, related. The question of its ontology, however, remains deferred. In an effort to understand what constitutes the concert’s radicality, a two-pronged approach has been developed here. The first is applied to Nicolas de Stael’s The Concert (1955), which he painted after having attended two Domaine musical concerts. The second attempts to elaborate a poetics of the concert, that is, to explore its doing. The trace of a fundamental discontinuity that is vital to the concert appears as we move from one to the other, faintly at first, and then more clearly. What this painting shows us, at the intersection of the old preoccupations of the painter and of a musical event, is a fragmentary essence laid bare. Using this subject as the basis of our study, we examine the relations between the concert and the work itself: how is the concert related to the musical opus, the musical piece, the opera ? In counterpoint, the questions of meaning and unity are crucial here, gradually opening a dialogue with the world of the book, from the didactic origins of the concert to the defining of the poetic gesture on which it is based. This deep intimacy with poetry leads us to a political approach to the event : fabricated and fabricating, the concert can only attain its coherence through the virtuous interweaving of connections.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2011PA040124 |
Date | 21 June 2011 |
Creators | Barbedette, Sarah |
Contributors | Paris 4, Guénoun, Denis |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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