Cette thèse analyse les processus de politisation et dépolitisation de films documentaires attachés à l'urbain stigmatisé et prend pour objet 42 films tournés dans les quartiers du Centre-ville Basilique à Saint-Denis et de la Joliette à Marseille entre 2000 et 2010. L'enquête s'appuie sur une série d'entretiens semi-directifs auprès des réalisateurs et d'analyses filmiques, ainsi que sur un ensemble de sources afférentes à l'activité promotionnelle ou théorique des réalisateurs. Au croisement des sociologies de l'art, du cinéma, du journalisme et des professionnels engagés, cette thèse vise à dresser les contours d'un espace documentaire en voie d'autonomisation. Elle propose une analyse des trajectoires sociales et professionnelles des documentaristes, des clivages qui le constituent et des collaborations nécessaires à la fabrique et la diffusion des documentaires. Elle est l'occasion de revenir sur nombre de représentations couramment accolées à cette pratique allant du rapport à la politique entendu au sens large, à la place accordée au réalisateur dans le processus de création et à la division entre cinéma et journalisme. En plaçant au centre les logiques de professionnalisation et les relations avec des acteurs, intervenants filmés et publics, étrangers à l'espace documentaire, ce travail reconsidère les conditions d'un engagement politique par et au travers des films. / This thesis analyzes the process of politicization and de-politicization of documentary films that focus on stigmatized urban areas. It is based on 42 films made between 2000 and 2010 in the neighborhoods of Centre-ville Basilique in Saint-Denis and La Joliette in Marseille. This research draws from open-focused interviews with directors and content analysis of the studied films, as well as of other promotional or theoretical productions by the same directors. This thesis aims at understanding the structure and logics of a “documentary world” which is gaining structural autonomy towards other social fields. At the intersection of the sociologies of art, cinema, journalism and politically involved professionals, this study analyses the ambiguous positioning of the filmmakers when it comes to taking a political stand in the light of their social and professional backgrounds, of the professional collaborations that develop around the making and distribution of the films, and of the structural divisions organizing the documentary world. This approach allows us to question several dimensions of documentary film making that are often taken for granted: from the creative power of the director and his/her place in the creative process, to the opposition between cinema and journalism, and the relationship between documentary and politics generally speaking. By placing professionalization mechanisms and the relationships that directors develop with filmed participants and the public at the center of the study, this work sheds new light on the process of political commitment by and through cinematographic productions.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2017PA080067 |
Date | 11 September 2017 |
Creators | Marsaud, Gael |
Contributors | Paris 8, Roussel, Violaine |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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