La cognition sociale a récemment connu un intérêt croissant en neuropsychologique clinique. Cet engouement s’explique notamment par le caractère transdiagnostique mais aussi invalidant des troubles. Cependant, ce construit se heurte encore à de nombreux écueils, tant conceptuels que méthodologiques. Ainsi, dans la schizophrénie, les données de la littérature internationale divergent. Nous faisons l’hypothèse que ces contradictions peuvent être sous-tendues par : 1) le manque de considération pour le caractère multidimensionnel de la cognition sociale, et 2) l’hétérogénéité interindividuelle du fonctionnement. L’objectif général de ce travail de thèse était de réaliser une étude comparée des profils de fonctionnement en cognition sociale dans la population générale et dans la schizophrénie. Pour ce faire, une première étape a été consacrée à une revue systématique des études sur la structure factorielle de la cognition sociale en neuropsychologie clinique (Article 1). Cette revue a permis de proposer un modèle bidimensionnel de la cognition sociale, où les processus de bas et de haut niveau croisent les processus affectifs et cognitifs. Une deuxième étape a consisté à fournir des éléments de validation supplémentaires au PECS-B, une batterie d’évaluation de la cognition sociale composée de sept tâches évaluant cinq dimensions (Article 2). Les résultats ont révélé des qualités psychométriques satisfaisantes en population générale (N = 131) comme dans la schizophrénie (N = 101). Enfin, la troisième étape a consisté à réaliser des analyses en clusters pour explorer l’hétérogénéité interindividuelle dans ces mêmes populations (Article 3). Trois profils différents dans l’échantillon population générale ont été mis en évidence, dont deux caractérisés par des faiblesses spécifiques. En revanche, les trois profils obtenus dans l’échantillon schizophrénie étaient caractérisés par trois niveaux de fonctionnement en cognition sociale : capacités efficientes (similaires aux témoins), moyennes et faibles. Ces deux derniers niveaux étaient également caractérisés par des difficultés d’ordre alexithymique ou neurocognitive. Dans une perspective de pratique basée sur la preuve, ces résultats ont des implications importantes tant pour l’évaluation de la cognition sociale que pour l’orientation des interventions thérapeutiques. / Social cognition has received a growing interest in clinical neuropsychology. This popularity can be explained by the transdiagnostic and negative outcome of social cognition disorders. However, this construct faces many difficulties, conceptual as well as methodological. Thus, concerning schizophrenia, data from the international literature is inconsistent. We hypothesize that these contradictions may be underpinned by: 1) a lack of consideration for the multidimensionality of social cognition, and 2) interindividual heterogeneity of functioning. The overall goal of this thesis was to explore and compare the social cognition functioning profiles in the general population with those for schizophrenia. To do this, a first step was devoted to a systematic review of studies that explored the factor structure of social cognition in clinical neuropsychology (Article 1). This review allowed the proposition of a two-dimensional model of social cognition, in which low and high-level processes cross affective and cognitive ones. A second step was to provide additional validation elements to the PECS-B, a social cognition assessment battery with seven tasks assessing five dimensions (Article 2). The results reported satisfactory psychometric qualities in the general population (N = 131) as well as in schizophrenia (N = 101). Finally, the third step was to carry out cluster analyses to explore interindividual heterogeneity in these same populations (Article 3). Three different profiles in the general population sample were highlighted, of which two were characterized by specific weaknesses. In contrast, the three profiles in the schizophrenia sample were characterized by three levels of social cognition functioning: good (similar to controls), medium and low. The last two levels were also characterized by alexithymic or neurocognitive difficulties. From an evidence-based practice perspective, these findings have important implications for both the assessment and the direction of therapeutic interventions.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2017BORD0922 |
Date | 22 December 2017 |
Creators | Etchepare, Aurore |
Contributors | Bordeaux, Prouteau, Antoinette |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
Page generated in 0.0021 seconds