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Ethnicité, tribalisme et sous-développement en Afrique : le cas de la République de Djibouti

Mémoire numérisé par la Direction des bibliothèques de l'Université de Montréal. / Ce mémoire se situe à la croisée de la sociologie du développement et de la sociologie des relations ethniques. Il porte sur le lien entre l'ethnicité, le tribalisme et le sous-développement en Afrique.

Le tribalisme, de même que l'ethnicité, sont perçus comme un des problèmes sociaux majeurs de l'Afrique. Plusieurs écrits (journaux, livres, revues spécialisées, etc.) paraissent régulièrement pour analyser ce phénomène généralement défini comme une manifestation du passé "primitif". Cette idéologie est celle qui alimente le plus la pensée politique des dirigeants africains. C'est dans cette logique que s'explique le geste de l'ancien dictateur somalien qui, peu de temps après son accession au pouvoir, a organisé des "funérailles populaires" laissant croire à l'inhumation du tribalisme.

Cependant, certains chercheurs en sciences sociales dépassent cette idéologie qui trouve ses origines dans l'anthropologie coloniale et envisagent l'ethnicité ou le tribalisme contemporain comme une expression de phénomènes d'ordre social, économique et politique. Cette position a permis la formulation de notre problématique.

En nous intéressant au rapport entre l'ethnicité, le tribalisme et le sous-développement, le sous-développement étant entendu comme un fait social total, nous pensons que, loin d'être une résurgence du traditionalisme pré-colonial, le tribalisme contemporain exprimerait des rapports sociaux (locaux) qui sont en partie constitutifs d'un mode de développement (global) conduisant au sous-développement. Par un fait social total, nous entendons un fait à la fois économique, social, politique, historique et culturel.

Afin de vérifier cette hypothèse, nous avons choisi la République de Djibouti pour en faire une étude de cas, car il est difficile, voire impossible, d'étudier tous les pays de l'Afrique dans une seule étude. Dans le but de démontrer la valeur méthodologique du cas, nous avons caractérisé Djibouti comme un pays sous-développé en privilégiant certains indicateurs comme l'hypertrophie du secteur tertiaire de l'économie, l'urbanisation accélérée, le faible niveau d'éducation, le chômage endémique et la dépendance. Ensuite, nous avons mis en relief le lien entre ces facteurs de sous-développement locaux et le développement inégal mondial.

À la lumière de nos analyses, nous avons constaté jusqu'à quel point l'articulation entre le développement inégal global et ses contradictions locales, ce qu'on appelle couramment "sous-développement", pourrait alimenter le tribalisme. Nous avons démontré comment l'ethnicité ou le tribalisme, sans se réduire à une simple expression du "traditionalisme", peut être influencé par la dépendance suscitée notamment par l'urbanisation accélérée et l'aide internationale. Par exemple, nous avons vu, entre autres, comment le chômage endémique et le manque d'éducation obligent la majorité des Djiboutiens à s'appuyer sur la solidarité tribale dont découle le loyalisme tribal.

Identiferoai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/33279
Date09 1900
CreatorsHoussein Chirdon, Osman
ContributorsMcAll, Christopher
Source SetsUniversité de Montréal
Languagefra
Detected LanguageFrench
Typethesis, thèse
Formatapplication/pdf

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