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Transformation de l'enracinement social de l'activité économique : Plessisville 1960-1990Michaud, Benoît January 1996 (has links)
Mémoire numérisé par la Direction des bibliothèques de l'Université de Montréal. / Notre mémoire se pose en continuité de travaux sur l'économie québécoise francophone, dans le cadre d'une problématique de la transition de l'économie québécoise du statut de dominée mais participant de l'économie dominante à une insertion concurrentielle dans cette économie dominante. Nous nous proposons ici d'expliquer ce passage pour la période 1960-1990. Ces travaux ont pu établir, à partir des études de cas de la compagnie Forano, à Plessisville, que les caractéristiques des rapports sociaux pendant cette économie étaient des rapports de parenté et d'alliance au sein desquels s'opérait une redistribution. En 1963, cette compagnie a été nationalisée via la Société générale de financement pour être reprivatisée en 1984, suite à des années largement déficitaires.
Cette privatisation s'est soldée par une faillite à la fin des années 1990. Parallèlement à la période de nationalisation ainsi qu'à celle du retour au privé, il y a eu émergence d'un entrepreneuriat local dans les mêmes secteurs d'activités que la Forano et dont les acteurs sont d'anciens employés. Nous avons posé cette émergence comme étant relative aux transformations qu'a connues la Forano, compte tenu que pour la période précédant la nationalisation, la Forano était pratiquement la seule à occuper, dans le milieu, ces secteurs d'activité.
Notre perspective théorique s'est intéressée à qualifier ces transformations par l'analyse socio-historique de l'enracinement social de l'activité économique de la Forano, enracinement posé comme condition sociale de l'émergence de l'entrepreneuriat local. Nous avons pu montrer que les transformations de l'enracinement social de la Forano ont été tributaires des changements de direction qu'elle a connus sur l'ensemble de la période étudiée. Pendant les premiers dix ans sous la SGF, la direction locale a été maintenue en place ; l'aspect communautaire de cette économie locale s'est vu reconduit, notamment par le maintien des emplois à Plessisville et un premier cas d'entrepreneuriat dont l'émergence n'a pas été problématique.
De 1975 à 1984, des dirigeants nommés par le gouvernement du Québec se sont succédés à la barre de l'entreprise ; cette période est marquée par une transformation de l'enracinement social de l'activité de l'entreprise. Un recours sans précédent à des consultants, l'embauche de personnel étranger au milieu et le transfert de certaines portions de l'activité de production vers des entreprises en dehors du milieu sont révélateurs du clivage politique relatif à cette période. Enfin, la période du retour au privé, avec l'arrivée de propriétaires dont les visées de rentabilité constituaient l'objectif central, s'est révélée être aussi conflictuelle : une rationalisation drastique de l'entreprise, un transfert accéléré de la production et une insertion problématique dans le milieu sont révélateurs d'un enracinement posé comme économique. Les limites de cet enracinement proprement capitaliste ont pu être observées dans les difficultés qu'a rencontrées la Forano depuis 1984. L'émergence d'entreprises durant cette période s'est avérée constituer une tentative de réappropriation par le milieu des outils de son développement.
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Security, displaced : understanding refugees' sense of safety and security through their resettlement experiencesTennessee, Krystal 08 1900 (has links)
Le concept de sécurité fait référence aux notions de sauvetage, de protection et de refuge.
Le Canada se présente comme un site sécuritaire de réinstallation pour les personnes réfugiées
(Gouvernement du Canada 2019) bien qu'il ait été suggéré qu'elles peuvent être accueillies avec
des soupçons de criminalité, de terrorisme et d'agression. Dans ce climat de peur, les personnes
réfugiées font l'objet de stéréotypes et de malentendus culturels ou de communications erronées
dans les sociétés d'accueil (Rousseau 2002), même si, dans les discours juridiques aux niveaux
local et mondial, les droits des personnes réfugiées sont garantis par la Convention des Nations
Unies relative au statut des réfugiés. Par conséquent, la définition légale d'une personne réfugiée
au Canada est liée à la définition sociopolitique qui contribue au discours national sur les
personnes réfugiées. Néanmoins, l'acceptation légale des personnes réfugiées ne signifie pas
nécessairement qu'elles sont acceptées dans le contexte sociopolitique de la société canadienne
(Razack 2002). Ce mémoire de maîtrise apporte une contribution aux études sur les réfugiés au Canada
en examinant le sentiment concurrent de sécurité éprouvé par des personnes réfugiées dans la
ville de Montréal entre 2012 et 2021. Les données issues d'entretiens semi-structurés mettant en
évidence la manière dont la catégorisation politique, juridique et sociale de l'étiquette
« réfugié », contribue positivement et/ou négativement à la construction de la sécurité par les
personnes réfugiées. Ce mémoire soulève des questions sur les politiques de réinstallation et la
manifestation sociale de ce que, où et quand une personne réfugiée est supposée être. / The concept of safety/security speaks to the notions of being safe, being saved, being
protected and being in a safe haven. Canada presents itself as a safe resettlement site for refugees
(Government of Canada 2019) although there is evidence that refugees may be welcomed with
suspicions of criminality, terrorism, and aggression. In this climate of fear, refugees are
subjected to stereotypes and cultural misunderstandings or miscommunications in receiving
societies (Rousseau 2002), even though in legal discourses at a local/global level, their rights
are guaranteed by the United Nations Convention Relating to the Status of Refugees. The legal
definition of a refugee in Canada is linked to the sociopolitical definition that contributes to the
national discourse on refugees. Notwithstanding, the legal acceptance of refugees does not
necessarily mean that they are accepted in the socio-political context of Canadian society
(Razack 2002). This master’s thesis makes a contribution to refugee studies in Canada by examining the
competing sense of security experienced by refugees in the city of Montreal between 2012 and
2021. Data collected from semi-structured interviews highlights how political, legal and social
categorization of the label "refugee", contribute positively and/or negatively to refugees'
construction of safety. This thesis raises questions about resettlement policies, the social
manifestation of what, where or when a refugee is supposed to be and problematizes the
normative discourse of safety and security in Canada.
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Ethnicité, tribalisme et sous-développement en Afrique : le cas de la République de DjiboutiHoussein Chirdon, Osman 09 1900 (has links)
Mémoire numérisé par la Direction des bibliothèques de l'Université de Montréal. / Ce mémoire se situe à la croisée de la sociologie du développement et de la sociologie des relations ethniques. Il porte sur le lien entre l'ethnicité, le tribalisme et le sous-développement en Afrique.
Le tribalisme, de même que l'ethnicité, sont perçus comme un des problèmes sociaux majeurs de l'Afrique. Plusieurs écrits (journaux, livres, revues spécialisées, etc.) paraissent régulièrement pour analyser ce phénomène généralement défini comme une manifestation du passé "primitif". Cette idéologie est celle qui alimente le plus la pensée politique des dirigeants africains. C'est dans cette logique que s'explique le geste de l'ancien dictateur somalien qui, peu de temps après son accession au pouvoir, a organisé des "funérailles populaires" laissant croire à l'inhumation du tribalisme.
Cependant, certains chercheurs en sciences sociales dépassent cette idéologie qui trouve ses origines dans l'anthropologie coloniale et envisagent l'ethnicité ou le tribalisme contemporain comme une expression de phénomènes d'ordre social, économique et politique. Cette position a permis la formulation de notre problématique.
En nous intéressant au rapport entre l'ethnicité, le tribalisme et le sous-développement, le sous-développement étant entendu comme un fait social total, nous pensons que, loin d'être une résurgence du traditionalisme pré-colonial, le tribalisme contemporain exprimerait des rapports sociaux (locaux) qui sont en partie constitutifs d'un mode de développement (global) conduisant au sous-développement. Par un fait social total, nous entendons un fait à la fois économique, social, politique, historique et culturel.
Afin de vérifier cette hypothèse, nous avons choisi la République de Djibouti pour en faire une étude de cas, car il est difficile, voire impossible, d'étudier tous les pays de l'Afrique dans une seule étude. Dans le but de démontrer la valeur méthodologique du cas, nous avons caractérisé Djibouti comme un pays sous-développé en privilégiant certains indicateurs comme l'hypertrophie du secteur tertiaire de l'économie, l'urbanisation accélérée, le faible niveau d'éducation, le chômage endémique et la dépendance. Ensuite, nous avons mis en relief le lien entre ces facteurs de sous-développement locaux et le développement inégal mondial.
À la lumière de nos analyses, nous avons constaté jusqu'à quel point l'articulation entre le développement inégal global et ses contradictions locales, ce qu'on appelle couramment "sous-développement", pourrait alimenter le tribalisme. Nous avons démontré comment l'ethnicité ou le tribalisme, sans se réduire à une simple expression du "traditionalisme", peut être influencé par la dépendance suscitée notamment par l'urbanisation accélérée et l'aide internationale. Par exemple, nous avons vu, entre autres, comment le chômage endémique et le manque d'éducation obligent la majorité des Djiboutiens à s'appuyer sur la solidarité tribale dont découle le loyalisme tribal.
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Mise à l'épreuve critique des thèses de la (sur)médicalisation du suicideRacicot, Justine 08 1900 (has links)
Ce mémoire vise à mettre à l'épreuve les contributions scientifiques des auteurs qui
critiquent la médicalisation de l'enjeu suicidaire. Selon eux, l'idée d'une relation causale
entre le suicide et la maladie mentale est devenue une évidence acceptée dans les milieux
scientifiques et profanes. Cette conception dominante est critiquée car elle oriente les
stratégies de prévention du suicide vers des interventions médicales, négligeant ainsi
l'importance des facteurs structurels. Nous proposons d'explorer comment ces critiques
résonnent avec le contexte québécois.
Nous interrogeons également ces critiques en les replaçant au sein d'un large éventail
d'approches concernant le suicide, y compris les expertises élaborées en sociologie,
psychologie et épidémiologie. En étayant notre examen de la littérature par une
démonstration de la complexité théorique du suicide, nous explorons la manière dont les
experts intègrent les discours "médicalisés" parmi la diversité de ces connaissances.
L'analyse proposée se concentre spécifiquement sur l'établissement d'une cartographie des
représentations concernant les causes du suicide et les pratiques de prévention privilégiées.
Pour mener cette analyse, nous étudierons les discours de douze professionnels québécois
et analyserons le contenu de divers documents institutionnels rédigés par le gouvernement
du Québec. / This master’s thesis aims to challenge the scientific contributions of authors who criticize
the medicalization of concepts and treatments surrounding the topic of suicide. According
to their arguments, the notion of a causal link between suicide and mental illness has
become widely acknowledged within scientific and non-expert circles. This prevailing
notion also plays a significant role in the public management of suicide, as it narrows down
suicide prevention strategies to medical interventions. We intend to investigate how these
critiques resonate within the context of Quebec.
Furthermore, we also suggest interrogating these criticisms by situating them within a
broad a broad range of approaches concerning suicide, including expertise from sociology,
psychology, and epidemiology. By grounding our literature review in a demonstration of
the intricate theoretical nature of suicide, we will delve into how professionals incorporate
"medicalized" discourses within the scope of these competencies. The proposed analysis is
specifically directed towards constructing a map of representations regarding the causes of
suicide and prevention practices.
To accomplish this, we will analyze the viewpoints of twelve Quebec-based professionals,
as well as scrutinize the content of various institutional documents produced by the Quebec
government.
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Décentralisation et autonomisation des CEGEP : la production d'un effet-établissementDe Saedeleer, Sylvie 08 1900 (has links)
Thèse numérisée par la Direction des bibliothèques de l'Université de Montréal. / En matière d'éducation, le Québec est entré dans une ère de décentralisation depuis le milieu des années 1980. Avec le transfert de compétences de l'État vers les CEGEP et leurs acteurs, les questions liées à l'autonomie des établissements se multiplient. De plus, de nouvelles portant sur la production ce que les sociologues de l'éducation appellent un effet-établissement c'est-à-dire, d'accords locaux sur ce qu'il est « bon et juste » de faire dans l'exercice de l'autonomie de l'établissement, voient le jour. L'étude doctorale présentée ici vise à apporter de nouvelles connaissances en sociologie des établissements scolaires sur (1) la décentralisation du palier collégial au Québec, (2) l'autonomie des CEGEP et (3) le processus de production d'un effet-établissement.
Dans un premier temps, la thèse dresse le portrait historique de l'évolution des CEGEP, du rapport Parent à aujourd'hui. Cette étape permet d'identifier les dynamiques sociales qui sont à l'origine du mouvement de décentralisation actuellement en cours.
Dans un second temps, les concepts de décentralisation (Lemieux, 1997), d'autonomie (Rocque et al., 1999) et d'effet-établissement (Picquenot, 1997) font l'objet d'une attention particulière. Utilisés dans diverses disciplines pour l'étude de différents objets, ces concepts sont repris et redéfinis dans un cadre propre à l'étude de l'autonomie des CEGEP. Deux hypothèses de recherche permettent d'orienter notre réflexion: l'une porte sur l'interprétation de la dynamique globale pour la qualifier non pas de décentralisation mais de centradécentralisation (Lemieux, 1997); l'autre s'appuie sur la théorie des arrangements locaux de Derouet (1992) et considère qu'une disparus. La méthode employée pour recueillir nos données est de nature qualitative. Elle s'appuie sur des entrevues réalisées avec des experts du milieu collégial et des acteurs d'un CEGEP reconnu comme étant particulièrement autonome.
Les résultats visent à (1) qualifier le mouvement de décentralisation à l' oeuvre dans les CEGEP ( dévolution ou délégation), (2) identifier les marges d'autonomie nouvellement acquises grâce à la législation, (3) mettre à jour le point de vue des répondants sur ce qu'ils pensent être l'autonomie d'un CEGEP, et (4) dégager les éléments qui influencent les points de vue des répondants. Le dernier chapitre présente le cas d'un établissement particulièrement autonome et permet de vérifier si les éléments mentionnés par les experts comme influençant la capacité d'autonomie d'un CEGEP sont pertinents et se retrouvent dans l'observation d'un cas concret. Il met également en lumière des éléments internes qui viennent compléter la première analyse.
Les résultats mettent de l'avant qu'au Québec, dans la législation, l'État décentralise effectivement les moyens mais, en même temps, centralise les prises de décisions concernant les fins. Dans les établissements, un double mouvement de centralisation et de décentralisation oppose les administrateurs et les enseignants. Ce contexte provoque des confrontations, et parfois des conflits, peu propices à la prise locale de décisions nécessaire à l'exercice de l'autonomie d'un établissement. L'analyse des pratiques argumentatives permet de conclure que l'exercice de l'autonomie d'un CEGEP dépend de caractéristiques objectives (taille, situation, carte des programmes, etc.) mais également d'éléments subjectifs comme la capacité des acteurs à produire un effet établissement. / As regards education, since the mid 1980's, Quebec entered an era of decentralization. With the transfer of competences from the State towards the CEGEP system, questions relating to the autonomy of school-establishments have multiplied. Moreover, new interrogations relating to the production of what sociologists of education call a school-effect i.e., local agreements on what is « good and right» to do in the exercise of an establishment's autonomy are coming up. The doctoral study presented here aims at bringing new knowledge in sociology of the school establishments on (1) the decentralization of the collegial system in Quebec, (2) the autonomy of CEGEP and (3) the production process of a school-effect.
Initially, the thesis draws a historical portrait of the evolution of the CEGEP system, from the Parent Report to today. This initial phase of the study makes it possible to identify the social dynamics which are at the origin of the now existing decentralization process. Secondly, the concepts of decentralization (Lemieux, 1997), autonomy (Rocque and al, 1999) and school-effect (Picquenot, 1997) are presented. Used in various disciplines, these concepts are reconsidered and redefined within a framework suitable for the study of CEGEPs' autonomy. Two assumptions guide our discussion: One relates to the interpretation of total dynamics in terms of center-decentralization (Lemieux, 1997) instead of decentralization; the other rests on Derouet' s (1992) theory of local arrangements and considers that the use of autonomy is possible if the actors conclude local agreements in order to replace national agreements which no longer exist. The data collection method is qualitative. Interviews were carried out with experts within the colleges as well as with actors from a CEGEP recognized as being particularly autonomous.
The results aim to (1) qualify the movement of decentralization within the CEGEP ( devolution or delegation), (2) identify the margins of autonomy lately acquired through legislation, (3) document the points of view of actors on what is a CEGEP's autonomy, and (4) sort out the elements which influence these points of view. The final chapter presents the particular case of an autonomous establishment and validate the factors mentioned by the experts as influencing the autonomy of a CEGEP. It also clarifies internai elements which supplement the first analysis.
The results show that, in the legislation, the State does in fact decentralize the means and, at the same time, centralizes the required decision-making processes. In school establishments, a movement of centralization and a movement of decentralization opposes administrators and teachers. This context causes confrontations, and sometimes conflicts, not favourable to local decision making necessary for the autonomy of an establishment. Analysis of the argumentative practices makes it possible to conclude that the exercise of autonomy of a CEGEP depends on objective factors (size, situation, chart of the programs, etc.) and also on subjective elements such as the capacity of the actors to produce a school-effect.
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La jeunesse comme espace de tri : l'évolution des modes de vie des jeunes au Canada de 1981 à 1998Doray, Amélie 08 1900 (has links)
Mémoire numérisé par la Direction des bibliothèques de l'Université de Montréal. / Notre étude porte sur l'évolution des modes de vie des jeunes au Canada entre le début des années 80 et la fin des années 90 et prolonge une recherche déjà réalisée par Dominique Meunier, Paul Bernard et Johanne Boisjoly en 1995. Cette dernière portait sur l'évolution des modes de vie des jeunes Canadiens durant les années 80. En prolongeant l'analyse jusqu'à la fin des années 90, nous avons cherché à savoir comment s'articulent, depuis les 20 dernières années, les liens que les jeunes entretiennent avec les études, avec le travail rémunéré et avec les différents modes de cohabitation, afin de cerner les principaux modes de vie qui caractérisent leur entrée dans l'âge adulte. Nous avons aussi cherché à connaître les principales différences entre l'évolution des modes de vie des femmes et des hommes.
En plus de chercher à re-vérifier, pour une période plus récente, les hypothèses de Meunier, Bernard et Boisjoly, soit celle d'un retardement dans l'atteinte des seuils d'entrée dans la vie adulte, celle d'une désynchronisation de ces seuils et celle d'une atténuation des différences entre les parcours masculins et féminins, nous avons élaboré une autre hypothèse, qui rend bien compte de la nouvelle configuration structurelle de la jeunesse. Nous avons en effet mis de l'avant le fait que depuis les 20 dernières années, le contexte de précarité qui domine l'ensemble des processus d'intégration sociale et professionnelle a contribué à faire passer la jeunesse d'un état de passage à celui d'espace. De plus, nous avons voulu insister sur le caractère « sélectif » de l'espace jeunesse, où différences et inégalités agissent pour trier les jeunes et les acheminer vers l'âge adulte.
En somme, l'essentiel de notre principale hypothèse de recherche consistait à dire que la jeunesse est véritablement scindée à la fin des années 90; elle est le lieu d'une polarisation, où certains sont avantagés et d'autres pas. Non seulement les jeunes n'appartiennent pas aux même milieux sociaux, mais ils ne naissent pas non plus dans un même contexte socio-économique et historique. Des facteurs de classe, d'origine sociale et de contexte créent nécessairement des inégalités au sein de la jeunesse, inégalités qui se manifestent dans la capacité des jeunes à sortir de la dépendance caractéristique de l'adolescence. Nous avons aussi émis l'hypothèse de la poursuite de l'atténuation des différences entre les hommes et les femmes, se traduisant essentiellement par une plus grande place faite aux jeunes femmes dans le marché du travail.
Afin de vérifier la validité de nos hypothèses, nous avons utilisé les données de l 'Enquête sur les finances des consommateurs, que Statistique Canada mène annuellement auprès d'environ 80 000 personnes. Cette enquête nous a procuré des informations sur les trois grandes dimensions à partir desquelles l'entrée dans la vie adulte est cernée: les rapports de cohabitation, les rapports aux études et les rapports au travail rémunéré.
Les résultats de nos analyses indiquent que la jeunesse comme espace précaire est l'objet d'une double polarisation à la fin des années 90. Chez les jeunes « plus vieux », âgés de 25 à 34 ans, bien que la majorité soit établie à la fois au plan professionnel et au plan résidentiel, une proportion croissante présente toujours certaines caractéristiques de la dépendance. De plus en plus de ces « vieux » jeunes manifestent de la difficulté à s'extirper complètement de la jeunesse. Cette difficulté se traduit par une insertion précaire et fragile dans le marché du travail, par une cohabitation prolongée avec la famille d'origine ou encore par l'obligation de partager les frais domestiques quotidiens avec d'autres personnes -la colocation-, des personnes avec qui ils n'entretiennent pas de liens conjugaux. Chez les jeunes « plus jeunes », âgés de 15 à 24 ans, la tendance principale est à la scolarisation accentuée. Ces « jeunes » jeunes mettent de plus en plus le cap sur les études, non seulement comme priorité mais comme activité exclusive. Ils adoptent une stratégie qui, certes, les maintient plus longtemps dans un état de dépendance face à leurs parents, mais qui tend à réduire les effets négatifs de l'adoption de statuts dits « hybrides ».
Alors qu'une proportion croissante de « vieux » jeunes semblent souffrir des stratégies adoptées antérieurement, les «jeunes» jeunes ont majoritairement adopté une stratégie différente pour tenter de mettre les chances de leur côté. Les résultats de nos analyses nous indiquent aussi que bien des femmes de plus de 25 ans connaissent une trajectoire nouvelle : ayant, au cours de la décennie 1980-1990, massivement accru leur présence à l'école, elles prennent, à la fin des années 90, de plus en plus leur place sur le marché du travail, réduisant considérablement l'écart qui les sépare des hommes, mais elles tendent aussi, dans une proportion croissante, à ne plus vivre en couple.
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Une analyse typologique des régimes providentiels des pays avancésSt-Arnaud, Sébastien 04 1900 (has links)
Mémoire numérisé par la Direction des bibliothèques de l’Université de Montréal / Plusieurs auteurs se sont intéressés à définir les différents régimes providentiels en
Europe et en Amérique du Nord. Parmi les typologies que l'on peut repérer dans la
littérature, Costa Esping-Andersen (qui a développé un modèle qui comprend les régimes
social-démocrate, conservateur et libéral) et Stephan Leibfried (qui a ajouté au modèle
d'Esping-Andersen le régime latin) ont sans doute élaboré les types les plus intéressants.
Ces auteurs ont construit leurs typologies sur la base de considérations théoriques quant aux
principales politiques publiques en matière de sécurité sociale ainsi que sur l'examen
quantitatif de certains indicateurs sociaux. Notre projet de recherche était de voir s'il était
possible de confirmer l'existence de ces régimes providentiels proposés dans la littérature
scientifique en examinant quantitativement une multitude d'indicateurs sociaux. Plus
précisément, l'objectif théorique de cette recherche était de démontrer qu'il existe des
différences quant aux choix faits par les sociétés en matière de décisions politiques en regard
de l'interdépendance entre les dépenses sociales et la performance économique.
Par l'entremise de la méthode d'analyse de classification hiérarchique, qui regroupe
des cas ou des variables possédant des caractéristiques similaires, une première étude a été
réalisée en utilisant tous les pays de l'OCDE comme échantillon de départ et une série de
variables reliées à la modernité (éducation, santé, dépenses militaires, économie, condition
de la femme, situation démographique et géographique, ordre social et culture). Suite au
retrait de certains pays (pour lesquels les données n'étaient pas disponibles pour des
analyses plus précises sur des programmes sociaux), des analyses ont été réalisées sur un
modèle théorique (à trois axes) comprenant des variables se référant aux programmes
gouvernementaux, aux situations sociales et à la participation politique, tels qu'ils
apparaissent au milieu des années 90. L'analyse a permis de retrouver quatre types (libéral,
conservateur, social-démocrate et latin) car presque tous les pays se sont regroupés comme
le précisait la typologie d'Esping-Andersen et Leibfried. Ce modèle d'analyse, qui permet
d'observer les régimes providentiels au moyen de séries de variables, a ensuite été appliqué
à des données des années 80, afin de voir si on pouvait déceler une évolution des situations.
Sur la base des résultats obtenus par les différents régimes providentiels sur chacune des
variables, le Canada a pu être caractérisé comme un pays libéral sur les diverses variables
économiques; mais, sur des questions d'ordre institutionnel, le Canada se détache un peu du modèle libéral, ce qui peut s'expliquer en partie par sa subordination au parcours (« path dependancy »). Les conclusions les plus intéressantes de cette étude correspondent aux analyses portant sur chacun des axes théoriques du modèle qui ont permis de constater que la typologie pouvait être reproduite (avec quelques variantes) en analysant seulement les caractéristiques des programmes, ou les variables décrivant les situations sociales ou encore les variables portant sur les processus politiques. Ces résultats permettent de démontrer l'existence de liens étroits entre l'organisation des programmes sociaux dans les sociétés, les situations sociales qui sont en partie le résultat des politiques élaborées, et, enfin, les processus politiques qui amènent les gens à se mobiliser pour donner forme aux programmes sociaux. Ce modèle théorique ouvre la porte à des analyses plus locales comme des comparaisons inter-provinciales ou régionales, surtout dans un État fédéral comme le Canada, où les provinces ont la responsabilité principale des programmes sociaux.
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L'effet des attitudes des interviewers sur la non-réponse aux sondagesLemay, Michael 10 1900 (has links)
La présente recherche visait l'exploration d'une nouvelle approche du travail
d'interviewer intégrant les études méthodologiques et les considérations sur la
performance dans un cadre de sociologie et de psychologie du travail.
Un questionnaire a été administré aux interviewers de trois firmes de sondages
privées du Canada durant la campagne électorale fédérale de novembre 2000. Les
réponses des interviewers ont été mises en relation avec le taux de coopération de
ces derniers, élaboré à partir des bases administratives.
Les résultats supportent partiellement les hypothèses. Les interviewers qui sont
plus motivés ont tendance à avoir de meilleurs taux de coopération. De plus, les
interviewers ayant un taux de coopération élevé ont moins d'attributions externes,
c'est à dire qu'ils invoquent moins les facteurs ne relevant pas d'eux pour expliquer
la non-coopération au sondage. Les comportements associés à la perception
d'efficacité personnelle sont aussi reliés à la performance des interviewers. Le
tailoring de l'introduction et un style d'interview autoritaire sont aussi positivement
associés à l'efficacité. Comme prévu, les caractéristiques personnelles des
interviewers telles que l'âge, le sexe et le niveau de scolarité ne sont pas liées à la
performance. Cependant, l'ancienneté et le nombre hebdomadaire d'heures
travaillées ont une relation positive avec le taux de coopération des interviewers.
Certains résultats des analyses complémentaires laissent présager des effets
d'interaction que le nombre limité de cas empêche d'étudier plus à fond. Cette étude
est donc avant tout exploratoire et les résultats rapportés demandent à être validés
sur des populations différentes et plus importantes numériquement, ce qui permettrait
l'utilisation de méthodes d'analyse plus complexes.
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Inverser le regard sur la catégorie NEET : rapport à la normativité du travail, à la méritocratie, et à la réussite des jeunes ni aux études ni en emploi au QuébecGuatieri, Quentin 08 1900 (has links)
Construite à la fin des années 90 et désormais régulièrement employée comme instrument de mesure et d’analyse dans de nombreux pays, la catégorie NEET, désignant les jeunes ni en emploi, ni aux études, ni en formation établit un pont entre deux « problèmes publics » : le décrochage scolaire et le chômage des jeunes. Enjeu institutionnel et scientifique émergent au Canada et au Québec, les jeunes en situation NEET figurent comme premier axe d’intervention du Secrétariat à la jeunesse québécois depuis 2016. Cette catégorie permet une mesure plus précise et un portrait plus fin des jeunes en retrait des sphères traditionnellement reconnues d’intégration des études et de l’emploi. Cependant, les orientations institutionnelles et les représentations sociales sous-jacentes à son usage ouvrent la voie à un ensemble de stigmatisations. Ainsi, dans le contexte québécois au sein duquel la focale institutionnelle se concentre sur la « pénurie de main-d’œuvre », il émerge un répertoire d’arguments symboliques alimentant une lecture institutionnelle et sociale de la situation NEET à travers le « désengagement », la « passivité » et la responsabilité individuelle.
S’appuyant sur 36 entretiens réalisés avec des jeunes en situation NEET dans différentes régions du Québec, cette thèse prend le parti d’inverser le regard en étudiant le rapport de ces jeunes aux normes sociales à travers lesquelles ils sont eux-mêmes jugés et catégorisés comme non-conformes aux attentes institutionnelles et sociales. Tout en rendant compte des épreuves communes auxquelles font face ces jeunes, cette recherche explore ainsi les déterminants et fondements des différentes manières qu’ont ces jeunes d’interagir avec la normativité du travail et les principes du modèle méritocratique. Trois logiques d’interaction avec les normes de travail, de mérite et de réussite émergent, nous renseignant également sur les différentes façons de donner sens à leur situation NEET :
- Une logique de résistance, se traduisant par un retrait assumé du système éducatif et du marché du travail, subjectivement justifiée par une indignation vis-à-vis des conditions du marché du travail et une mise à distance des normes socialement valorisées de mérite et de réussite.
- Une logique d’intériorisation, à ne pas confondre avec l’apathie, s’inscrivant dans un fort sentiment de dévalorisation de soi et de responsabilité individuelle dans la difficulté à se sortir d’une situation source de souffrance sociale. Un fort pessimisme quant à un avenir désirable émerge et s’incarne dans un repli sur le présent.
- Une logique de compromis au sein de laquelle les jeunes s’appuient sur l’espoir et la confiance en la réversibilité de leur situation, ainsi que la valorisation des efforts, afin de maintenir leur adhésion à la normativité du travail et à la méritocratie.
En filigrane, cette thèse montre le déplacement d’une catégorie d’action publique vers une catégorie sociale à fortes connotations morales, nous renseignant autant sur ces jeunes que sur nos propres normes et grilles de lecture. Elle permet ainsi de comprendre la manière dont l’étiquetage de non-conformité attribué aux jeunes en situation NEET s’inscrit dans une perspective de l’utilité sociale mesurée et restreinte au productif, illustrant tout le mal que l’on a à reconnaitre et légitimer, en tant que société, les manières d’être et agir s’écartant des assignations capitalistes.
Sans adopter une démarche de prescription d’actions publiques, cette thèse rend compte de la nécessité de réorienter les logiques d’adaptation de ces jeunes vers une interrogation collective quant aux conditions dans lesquelles ces derniers sont pressés à se réintégrer. À rebours des représentations du « désengagement » et de « l’apathie », les jeunes rencontrés dans le cadre de cette recherche, bien que s’inscrivant dans une condition précaire et une constellation de désavantages, interrogent les normes sociales structurant nos parcours de vie. Il en résulte la nécessité, d’un point de vue scientifique, de ne pas présupposer que la capacité à remettre en cause le système de valeurs dominantes soit l’apanage des jeunes diplômés. Dans la continuité de cette idée, cette thèse invite à considérer un ensemble de registres subjectifs dans l’appréhension des aspirations, du mérite et de la réussite, et offre des pistes afin de saisir les colères, frustrations, mais également les ressources, de jeunes davantage invisibilisés qu’« invisibles ». / Developed at the end of the 1990s and now regularly used as a measurement and analysis tool in many countries, the NEET category, which refers to young people who are neither in employment, education nor training, bridges two "public problems": school dropout and youth unemployment. As an emerging institutional and scientific issue in Canada and Quebec, youth in NEET situations have been the primary focus of the Quebec Youth Secretariat since 2016. This category allows for a more precise measurement and a finer portrait of young people who are outside the traditionally recognized spheres of integration of education and employment. However, the institutional orientations and social representations underlying its use open the way to a series of stigmatizations. Thus, in the Quebec context, where the institutional focus is on the "labour shortage", a repertoire of symbolic arguments emerges that feeds an institutional and social reading of the NEET situation through "disengagement", "passivity" and individual responsibility.
Based on 36 interviews conducted with young people in NEET situations in different regions of Quebec, this thesis takes the approach of reversing the perspective by studying the relationship of these young people towards the social norms through which they themselves are judged and categorized as not conforming to institutional and social expectations. While accounting for the common challenges faced by these young people, this research explores the determinants and foundations of the different ways in which these young people interact with the normativity of work and the principles of the meritocratic model. Three logics of interaction with the norms of work, merit and success emerge, also informing us about the different ways they make sense of their NEET situation:
- A logic of resistance, resulting in an assumed withdrawal from the educational system and the labor market, subjectively justified by an indignation towards the conditions of the labor market and a distancing from socially valued norms of merit and success.
- A logic of internalization, not to be confused with apathy, inscribed in a strong feeling of self-depreciation and individual responsibility for the difficulty of getting out of a situation that is a source of social suffering. A strong pessimism about a desirable future emerges and is embodied in a withdrawal into the present.
- A logic of compromise in which young people rely on their confidence in the reversibility of their situation and the valuing of their efforts to maintain their adherence to the normativity of work and meritocracy.
This thesis shows the shift from a category of public action to a social category with strong moral connotations, giving us information about these young people as well as our own norms and reading grids. It thus allows us to understand the way in which the label of non-conformity attributed to young people in NEET situations is part of a vision of social utility measured in terms of productivity, illustrating the difficulty we have in recognizing and legitimizing, as a society, ways of being and acting that deviate from capitalist assignments.
Without adopting an approach of prescribing public actions, this thesis considers the need to reorient the logics of adaptation of these young people towards a collective questioning of the conditions under which these young people are pressed to reintegrate. In contrast to the representations of "disengaged" and "apathetic" youth associated with NEET, the young people we met in this research, although in a precarious condition and a constellation of disadvantages, question the social norms structuring our life paths. As a result, it is necessary, from a scientific point of view, not to presuppose that the ability to question the dominant belief system and values is the prerogative of young graduates. In line with this idea, this thesis invites us to consider a set of subjective registers in the apprehension of aspirations, merit, and success, and offers avenues to grasp the anger, frustrations, but also resources of young people who are more invisiblized than "invisible".
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Changer de vie : les bifurcations vers l’agriculture au 21e siècle au QuébecMoriceau, Mélissa 08 1900 (has links)
À l’heure où des milliers de producteurs délaissent leur métier et où des rapports alarmants dénoncent les conditions de travail difficiles et la détresse psychologique au sein du milieu agricole, de nouveaux acteurs décident de « retourner à la terre ». Cette thèse s’intéresse à la démarche en apparence « paradoxale » de ces nouveaux venus qui ne sont pas issus du milieu agricole et qui choisissent l’agriculture comme seconde carrière. Au Québec, ces nouvelles installations prennent la forme de reconversions graduelles et visent principalement les secteurs biologiques. Elles s’opèrent sur de petites surfaces d’exploitation, en privilégiant l’insertion dans des échanges marchands durables et territorialisés. Ces bifurcations vers l’agriculture, qui répondent initialement, entre autres, à une quête de sens ou au désir de contribuer positivement à la société, se heurtent néanmoins à de nombreuses difficultés avec l’expérience concrète de travail.
À la croisée de la sociologie des migrations néo-rurales et de celle de la profession d’agriculteur, cette recherche examine le processus de ces « retours à la terre » pour mieux comprendre les épreuves et défis qui jalonnent ces carrières agricoles. Elle mobilise une analyse de la bifurcation sur le temps long autour de trois temporalités (la bifurcation – la transition – le maintien en agriculture) révélant ainsi le caractère dynamique des trajectoires agricoles. La confrontation du travail imaginé avec le travail réel montre la façon dont les néo-agriculteurs modifient le rapport qu’ils entretiennent avec leur travail, mettent en place des stratégies de survie et recomposent leurs engagements pour s’adapter à une réalité parfois plus rude que prévue. À travers la construction de trois profils idéal-typiques (les « entrepreneurs », les « activistes » et les « terriens »), cette thèse cherche également à montrer la diversité des expressions du « retour à la terre ». Loin d’être un bloc monolithique, ces bifurcations agricoles sont teintées d’idéaux, d’attentes et d’aspirations qui s’inscrivent dans une trajectoire personnelle passée. Les analyses montrent la manière dont ces parcours agricoles se forment et évoluent en fonction d’aspirations professionnelles spécifiques, invitant alors à penser ces retours à la terre au pluriel. / At a time when thousands of producers are abandoning their profession and alarming reports denounce the difficult working conditions and psychological distress within the agricultural community, new actors are deciding to « go back to the land ». This thesis focuses on the seemingly "paradoxical" approach of those newcomers who do not come from a farming background and who choose farming as a second career. In Quebec, these new installations take the form of gradual reconversions and are mainly aimed at the organic sector. They are carried out on small farm areas, with the emphasis on integration into sustainable and territorialized market exchanges. These shifts towards agriculture, which initially respond, among other things, to a quest for meaning or a desire to make a positive contribution to society, are nonetheless encountering numerous difficulties with the concrete experience of work.
At the crossroads of the sociology of neo-rural migration and that of the farming profession, this research examines the process of these « returns to the land» in order to better understand the trials and challenges that mark these agricultural careers. It mobilizes an analysis of the bifurcation over time around three temporalities (the bifurcation - the transition - the maintenance in agriculture) revealing the dynamic character of agricultural trajectories. The confrontation of imagined work with real work shows how neo-farmers modify their relationship with their work, implement survival strategies and recompose their commitments to adapt to a reality that is sometimes harsher than expected. Through the construction of three ideal-typical profiles (the "entrepreneurs", the "activists" and the "nature lovers"), this thesis also seeks to show the diversity of expressions of the return to the land. Far from being a monolithic block, these agricultural bifurcations are tinged with ideals, expectations and aspirations that are part of a past personal trajectory. The analyses show how these agricultural paths are formed and evolve according to specific professional aspirations, thus inviting us to think of these returns to the land in the plural.
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