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Le vécu de mauvais traitements et l'implication dans les comportements sexuels à risque à l'adolescence

Dans les dernières années, plusieurs études ont montré l’influence des mauvais traitements vécus en enfance dans l’implication dans les comportements sexuels à risque. Or, plusieurs lacunes ont été identifiées dans ces recherches, dont l’intérêt pour un nombre restreint de mauvais traitements dans les devis de recherche, ainsi que le manque d’attention envers les mécanismes impliqués dans ces associations. Le but principal de cette thèse est donc d’approfondir les liens existant entre différentes formes de mauvais traitements et l’implication dans les comportements sexuels à risque chez les adolescents. Afin de répondre à ces objectifs, le sous-échantillon des adolescents sexuellement actifs de 17 ans et moins de l’Enquête Parcours Amoureux des Jeunes a été utilisé (N = 1 940; 61% filles; Mâge : 15 ans). Dans la première étude, les effets indépendants, uniques, cumulatifs et interactifs de quatre formes de mauvais traitements (c.-à-d., agression sexuelle, agression physique, négligence et exposition à la violence interparentale) dans l’implication dans les comportements sexuels à risque ont été examinés. Six comportements sexuels à risque ont été étudiés : le nombre de partenaires sexuels, les contacts sexuels avec des inconnus, l’échange de services sexuels contre rétribution, l’âge à la première relation sexuelle, l’usage inconstant du condom et le diagnostic d’infection transmissible sexuellement. Lorsque les formes de mauvais traitements étaient considérées de manière séparée dans les analyses (effets indépendants), toutes les formes de mauvais traitements étudiées ont été associées à un plus grand nombre de partenaires sexuels, des contacts sexuels avec des inconnus, de l’échange de services sexuels contre rétribution et un plus jeune âge à la première relation sexuelle. Lorsque les formes de mauvais traitements étaient considérées simultanément dans les analyses (effets uniques), les mauvais traitements ont montré des associations spécifiques avec certains comportements sexuels à risque. Un plus grand nombre de formes de mauvais traitements vécus a été associé à davantage d’implication dans tous les comportements sexuels à risque (effet cumulatifs). L’analyse des effets interactifs a montré que l’effet de la négligence sur le nombre de partenaires sexuels était non significatif en présence d’un vécu d’agression sexuelle. Finalement, les associations entre les mauvais traitements et les comportements sexuels à risque étaient similaires, de façon générale, pour les garçons et les filles. Dans la deuxième étude, le rôle médiateur de l’attachement anxieux et de l’attachement évitant dans l’association entre les mauvais traitements et les comportements sexuels à risque a été exploré. Les résultats ont appuyé le rôle médiateur de l’attachement anxieux dans l’association entre la négligence et un plus grand nombre de partenaires sexuels, ainsi que l’attachement évitant comme médiateur entre la négligence et un plus grand nombre de partenaires sexuels, des contacts sexuels avec un inconnu et un plus jeune âge à la première relation sexuelle (garçons seulement). Enfin, l’agression sexuelle a montré une association directe avec les trois comportements sexuels à risque, l’attachement n’étant pas un médiateur. En somme, cette thèse approfondit les connaissances actuelles sur l’influence des mauvais traitements dans l’implication dans les comportements sexuels à risque. Plus particulièrement, elle montre la spécificité des liens entre les mauvais traitements et les comportements sexuels à risque, et donc l’importance de tenir compte de l’ensemble des mauvais traitements vécus dans l’étude des comportements sexuels à risque. Elle souligne l’influence particulière de l’agression sexuelle dans l’implication dans tous les comportements sexuels à risque étudiés. Finalement, elle propose l’attachement comme levier d’intervention efficace afin de prévenir les comportements sexuels à risque durant l’adolescence. Les implications pour la recherche et la prévention sont abordées. / In the last decades, numerous studies have shown that child maltreatment increase involvement in sexual risk behaviors. However, some gaps have been identified in these studies, such as their focus on a single form of maltreatment and the lack of attention for mechanisms by which exposure to child maltreatment fosters sexual risk behaviors. The purpose of this thesis is thus to deepen our understanding of the association between forms of child maltreatment and involvement in sexual risk behaviors among adolescents. In order to achieve this goal, the subsample of sexually active adolescents 17 years and under from the Quebec Youths’ Romantic Relationships survey was used (N = 1 940; 61% girls; Mage: 15 years). In the first study, independent, unique, cumulative, and interactive effects of four forms of child maltreatment (i.e., sexual abuse, physical abuse, neglect, and witnessing interparental violence) on sexual risk behaviors have been investigated. Six sexual risk behaviors have been examined: number of sexual partners, casual sexual behavior, sex exchange, age at first consensual intercourse, inconsistent condom use, and sexually transmitted infection diagnosis. Regressions not controlling for other forms of child maltreatment (independent effects), showed that all maltreatment forms were associated with having a higher number of sexual partners, casual sexual behavior, sex exchange, and a younger age at first intercourse. Regressions controlling for the four forms of maltreatment (unique effects) showed that sexual abuse, physical abuse, neglect, and witnessing interparental violence remained statistically associated depending on the sexual risk behavior. A greater number of forms of maltreatment was associated with more sexual risk behaviors (cumulative effects). Moreover, when sexual abuse was experienced, neglect was no longer associated with a higher number of sexual partners (interactive effects). Finally, associations between maltreatment and sexual risk behaviors were similar between genders. In the second study, the mediating roles of anxious attachment and avoidant attachment in the association between child maltreatment and sexual risk behaviors were explored. Results supported anxious attachment as a mediator between neglect and a higher number of sexual partners, and avoidant attachment as a mediator between neglect and a higher number of sexual partners, involvement in casual sexual behavior and a younger age at first intercourse (boys only). Results showed a direct effect of sexual abuse on all three sexual risk behaviors; attachment not having a mediating role. In summary, this thesis adds to existing knowledge of the influence of child maltreatment on sexual risk behaviors during adolescence. More specifically, it highlights the specificity of the association between some forms of child maltreatment and their associated sexual risk behaviors, and thus the importance of controlling for all forms of child maltreatment that may have been experienced when studying sexual risk behaviors. It also underlines the particular influence of sexual abuse on all sexual risk behaviors investigated. Finally, it supports attachment as a valuable target for intervention to prevent sexual risk behaviors during adolescence. Research and practice implications are addressed. / Résumé en espagnol

Identiferoai:union.ndltd.org:LAVAL/oai:corpus.ulaval.ca:20.500.11794/28351
Date24 April 2018
CreatorsThibodeau, Marie-Ève
ContributorsLavoie, Francine
Source SetsUniversité Laval
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
Typethèse de doctorat, COAR1_1::Texte::Thèse::Thèse de doctorat
Format1 ressource en ligne (xvi, 90 pages), application/pdf
Rightshttp://purl.org/coar/access_right/c_abf2

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