En plus de ce qu’il avait écrit auparavant sur la libido dans le Traité du libre arbitre, Augustin a consacré deux passages de la Cité de Dieu à la question de l’affectivité. Dans ces deux textes, qu’on trouve aux livres IX et XIV, il s’affronte aux théories stoïciennes et platoniciennes et s’efforce de montrer la particularité de la conception chrétienne de l’affectivité, en liant les affects à la volonté ; ainsi réintégrés dans l’ordo amoris qui structure l’univers augustinien, les affects sont bons si l’amour qui les motive est orienté vers le bien véritable. Toutefois, dans ces textes, Augustin ne détaille pas ce que sont les affects : il n’en définit aucun, il n’analyse pas les relations qu’on peut établir entre eux. Pourtant, si l’on envisage l’ensemble de son œuvre, on découvre des descriptions variées d’affects nombreux. Ce travail cherche à rendre compte de l’affectivité augustinienne. Il découvre la structure essentielle qui la supporte, qui n’est pas l’ordonnancement de la volonté au bien, mais d’abord l’espérance d’atteindre lavie heureuse. Cette espérance éloigne tout à fait la pensée d’Augustin de celle des philosophes stoïciens ou néoplatoniciens. Elle permet de penser l’affectivité dans sa relation au langage, de comprendre que les affects sont portés par la voix, le souffle, le rire ou les larmes, et comment ils forment eux-mêmes un langage, qui raconte le cheminement (peregrinatio) vers la vie heureuse. / First in De libero arbitrio, then in De ciuitate Dei, Augustine describes his theory of affectivity. In books IX and XIV of De ciuitate Dei, he objects to the Stoician theory of apatheia and the Platonician dualism. He points out the Christian idea of affectivity, which considers the affects depending on the will. In this way, emotions are parts of the Augustinian ordo amoris. They are good if they reveal a true love of the good. In these texts however Augustine does not explain what kind of emotions heis thinking about. He gives no definition of them and does not analyse their interconnections. But in the rest of his writings, we can find various descriptions of several emotions. In this work we try to appreciate Augutine’s affectivity, by understanding that it is not predicated on the good will, but on the hope in the beata uita. This hope makes the thought of Augustin different from Stoician or Neoplatonician philosophy. From this point of view, we can understand how affectivity is linked tolanguage, how emotions are embodied by the voice, the respiration, the laughter and the tears, and how they are also a langage, which tells us the peregrinatio to the uita beata.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2017PA040031 |
Date | 10 March 2017 |
Creators | De Saxcé, Anne |
Contributors | Paris 4, Chrétien, Jean-Louis |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
Page generated in 0.0025 seconds