Dans cette recherche, nous nous intéressons aux discours de professionnels de la petite enfance sur la diversité des formes et des situations familiales en France, et plus particulièrement à deux types de professionnels que sont les éducateurs de jeunes enfants et les enseignants des écoles maternelles. Après un passé distancié, les relations parents-professionnels sont aujourd'hui devenues une injonction. Elles sont présentées comme la base incontournable de l’accueil de l’enfant, dans une visée de bien-être et de bien-devenir de celui-ci. Dans ce contexte, nous cherchons à savoir si la forme et la situation familiale sont identifiées par les praticiens de la petite enfance comme un paramètre influant la trajectoire de l’enfant. L’objectif de cette recherche est d’étudier, au prisme de l’éducation comparée, deux s professionnelles à l’égard de cette question. Nous nous demandons quels facteurs, mais aussi quelles compétences peuvent être utiles à un accueil de qualité de la diversité. Pour aborder ces questions, nous avons choisi de croiser les méthodes quantitatives et qualitatives, mais aussi de travailler avec plusieurs approches qui, bien que différentes, s’avèrent complémentaires pour la compréhension de notre objet d’étude. C’est ainsi que nous évoquerons les évolutions historiques des lieux d’accueil de la petite enfance, celles de l’institution familiale, le champ de l’éducation comparée et le concept de représentation sociale.Pour mener notre étude, nous avons dans un premier temps étudié les textes qui organisent l’accueil des enfants de 0 à 6 ans, sur la question des relations parents-professionnels, tant au niveau de la réglementation que des dispositifs de formation initiale et continue. Puis nous avons recueilli les points de vue et les discours d’étudiants, de professionnels – aussi bien éducateurs de jeunes enfants que professeurs des écoles – mais aussi de parents, en utilisant quatre outils méthodologiques : des questionnaires, des entretiens, des situations-problèmes et l’analyse de forums de discussion sur Internet. Les résultats de cette recherche montrent que, face à l’objet à la fois familier et pourtant complexe que représente la famille, des représentations sociales tenaces existent sur la forme familiale. En effet, une référence à la famille intacte et un idéal familialiste persistant sont apparus dans notre étude et ce, pour les deux groupes d’étudiants, en dépit de formations pourtant très différentes en la matière (au niveau des contenus, des outils et de l’architecture du cursus). Si la confrontation au réel de la pratique professionnelle vient par la suite conforter les EJE dans leurs compétences, il semble que cela ne soit pas le cas pour les PE. En outre, les moyens mis à disposition sur le terrain en matière de formation continue et de processus de travail en équipe, viennent amplifier cet écart. Ainsi, lors de situations « extra-ordinaires » du point de vue des professionnels, les EJE convoquent principalement leur formation (initiale et continue) et à leur expérience professionnelle, alors que les PE font principalement référence à leur expérience personnelle, comme si les éléments théoriques apportés par la formation initiale n’avaient pas pris sens dans l’opérationnalité. Au regard des enjeux de société à la fois pour le bien-être et le bien-devenir de l’enfant mais aussi pour la construction identitaire des parents, nous plaiderons en faveur d’une réflexion sur la formation des enseignants de l’école maternelle afin de permettre à chaque enfant et à chaque parent d’être accueilli dans sa diversité. / This research focuses on the discourse of early childhood professionals on the diversity of family situations and patterns in France. Particular attention is paid to two types of professionals : early childhood educators and preschool teachers. After having being neglected for a long time, collaboration between professionals and parents has become today an injunction. Indeed it appears as the essential basis for every child’s welfare and well-becoming. In this context, the research intends to find out whether family patterns and situations are identified by early childhood practitioners as a parameter influencing the child's path. The aim is to study, through the prism of comparative education, how two professional s relate to this issue. What parameters, but also what skills can be useful to improve how diversity is embraced? To address these issues, quantitative and qualitative methods have been crossed. Additionally several approaches have been used – though different, they prove to be complementary to the understanding of our subject. Thus, the evolution of early childhood education institutions, of family patterns, of the comparative education field and of the concept of social representation is discussed.To conduct this research, the study has focused on texts which organize the care and education of children from 0 to 6 years. These texts approach the issue of parent-professional relationships, in terms of both regulation as well as initial and continuing training devices. In addition different views and speeches have been collected: students, professionals – both early year’s educators and preschool teachers – but also parents. Four methodological tools have been used: questionnaires, interviews, problem-situations and analysis of internet discussion forums. The results of this research show that, when facing a familiar yet complex subject such as the family, stubborn social representations exist on the familial pattern. Indeed, a persistent reference to the intact and idealistic family is present in both students’ groups, despite having followed very different trainings in the field – in terms of content, tools and organization of the curriculum. If the confrontation with the reality of professional practice has subsequently consolidated early year’s educators in their skills, it seems that this is not the case for the preschool teachers. Furthermore, the resources made available on the ground in terms of continuing training and team work process can amplify the difference. Thus, when “extra-ordinary” situations arrive (from the professionals point of view), two positions are observed: early year’s educators mainly summon their training – initial and ongoing – and their professional experience, while preschool teachers mainly refer to their personal experience, as if the theoretical elements provided by the initial training had not taken an operational sense. In view of social issues for both the child’s welfare and well-becoming but also for the building of the parents’ identity, this research argue in favor of a reflection on preschool teachers training in order to allow every child and every parent to be considered in its diversity.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2015LYO20013 |
Date | 03 March 2015 |
Creators | Martin, Claire |
Contributors | Lyon 2, Acioly-Régnier, Nadja Maria |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
Page generated in 0.0028 seconds