La recherche se donne pour objectif de définir comment la construction des régimes de valeurs artistiques, mémorielles et historiques du Guernica - œuvre d’art réalisée par Pablo Picasso en 1937 - participe à l’écriture patrimoniale du tableau-monument, d'une part, et devient opératoire dans la réactivation ou l’actualisation de la mémoire des événements auxquels il réfère, dans le cadre de la visite muséale, d'autre part. Trois niveaux de recherche ont été pensés. Le premier a été de circonscrire l’objet Guernica en tant qu’objet d’art en posant un socle d’analyse de l’objet détaché de tout contexte, et ce, afin de mieux appréhender ceux par lesquels il existe en tant qu’objet culturel signifié dans des contextes temporels et géographiques. Dans un deuxième temps, l’analyse des différentes mises en exposition du Guernica ont permis de saisir les différentes valeurs d’usage qui lui ont été attribuées et comprendre ainsi comment il s'est construit en tant qu’objet patrimonial. Enfin, dans un troisième temps, au regard d’une analyse détaillée de la mise en exposition du Guernica au MNCARS en 2009 et 2013, 60 entretiens menées selon une méthodologie qualitative après la visite ont été analysé afin de comprendre les valeurs d’usage que mobilisent les espagnols lors de la réception et pour quelles raisons. L’intérêt de l’enquête est d’avoir révélé qu’il existait un éventail de mémoires et d’appréhensions afférentes à l’objet Guernica. Les enquêtes ont été analysées sous le prisme de la sensibilité politique (Républicains et Nationalistes), mais surtout sous celui du prisme générationnel, et pour lequel quatre générations sont identifiées. Les résultats d’analyse par générations, permettent de distinguer deux types de rapport au Guernica : réactivation et actualisation. Les notions de réactivation et d’actualisation (Georgescu-Paquin, 2013) s’insèrent dans une logique de rupture-continuité, nécessaire à tout processus de patrimonialisation (Davallon, 2006). Dans ce cas d’étude, le MNCARS propose un cadre portant sur un versant de l’histoire qui, à défaut d’apaiser les tensions, les ravivent pour certains (Nationalistes) ; tandis que d’autres, se retrouvent dans un processus entamé depuis peu (Républicains), suite à la Loi dite de « mémoire historique » (2007). En revanche, les nouvelles générations présentent un regard apaisé et distancié qui leur permet de rendre opératoire l’écriture patrimoniale du Guernica. / The research aims to define how the construction of regimes of artistic, memorial and historical values of Guernica - a work of art made by Pablo Picasso in 1937 - participates in the patrimonial writing of the painting-monument, on the one hand, and becomes operative in the reactivation or updating of the memory of the events to which it refers, as part of the museum visit, on the other hand. Three levels of research have been thought out. The first was to circumscribe the Guernica object as an art object by placing a base of analysis of the object detached from any context, and this, in order to better understand those by which it exists as a cultural object signified in temporal and geographical contexts. In a second step, the analysis of the different exposures of Guernica made it possible to grasp the different values of use which were attributed to him and this to understand how it was constructed as a patrimonial object. Finally, in a third step, in the light of a detailed analysis of the exhibition of Guernica at MNCARS in 2009 and 2013, 60 interviews conducted according to a qualitative methodology after the visit were analyzed in order to understand the use values that mobilize the spaniards at the reception and for what reasons. The interest of the investigation is to have revealed that there was a range of memories and apprehensions related to the Guernica object. The surveys were analyzed under the prism of political sensitivity (Republicans and Nationalists), but especially under that of the generational prism, and for which four generations are identified. The results of analysis by generations, allow to distinguish two types of report to Guernica: reactivation and actualization. The notions of reactivation and actualization (Georgescu-Paquin, 2013) are part of a logic of rupture-continuity, which is necessary for any heritage-making process (Davallon, 2006). In this case of study, the MNCARS proposes a framework on a side of the history which, if not soothing the tensions, revives them for some (Nationalists); while others, find themselves in a process started recently (Republicans), following the so-called law of "historical memory" (2007). On the other hand, the new generations present a calm and distanced glance which allows them to make operative the patrimonial writing of Guernica.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2018AVIG1192 |
Date | 22 January 2018 |
Creators | Cendoya, Jessica |
Contributors | Avignon, Davallon, Jean |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | English |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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