Le point de départ de cette étude est un sujet d’actualité qui fait l’objet de controverses au
Québec depuis 2011 : le Plan Nord, un projet de développement économique visant la mise en
valeur et l’exploitation des ressources naturelles au nord du Québec. En particulier, cette étude
s’intéresse à la résistance des innu ishkueu (femmes innues) à ce projet, plus précisément dans
un contexte d’exploitation minière. L’angle choisi est celui du parcours d’engagement des
actrices participant à ces mouvements de résistance. L’analyse proposée s’appuie sur une
enquête de terrain de trois mois, réalisée au sein des communautés de Uashat mak Mani-
Utenam et Matimekush-Lac John, au cours de laquelle des entretiens semi-dirigés furent
réalisés. Conjuguant les théories féministes autochtones, la notion de résistance au quotidien et
l’étude des carrières militantes, cette recherche a pour objectif de démystifier certaines
dimensions des voix politiques féminines innues dans la défense du territoire. Dans un premier
temps, elle présente une perspective ethnohistorique de la résistance des femmes innues face à
l’exploitation minière. Le but est de contribuer aux initiatives offrant une alternative à la
version dominante de l’histoire minière du Québec (blanche, masculine), qui a doublement
occulté les savoirs situés des femmes autochtones. Dans un second temps, elle s’attarde aux
parcours d’engagement des femmes rencontrées et à leur engagement communautaire. Ceci
nous a amené à examiner dans quelle mesure les modes d’action locale des femmes innues au
sein de leur communauté se transfèrent dans la défense du territoire. Enfin, elle s’intéresse à la
construction des subjectivités politiques des innu ishkueu en s’appuyant sur des repères
théoriques situant la politique de résistance des femmes autochtones. / The Plan Nord, an economic strategy to develop and extract natural resources in northern
Quebec, and the departure point of this study, has been a matter of controversy in Quebec
since 2011. This study looks specifically at the resistance of the innu ishkueu (Innu women) to
the mining-related aspects of the Plan by examining the involved women’s paths of
engagement. Analysis is based on a three-month field study carried out in the communities of
Uashat mak Mani-Utenam and Matimekush-Lac John, during which semi-structured
interviews were conducted. This research jointly uses aboriginal feminist theories, the concept
of everyday resistance, and the study of militant careers, in order to demystify aspects of the
innu ishkueu political voices that are being raised in defence of the land. First, an ethnohistorical
perspective of Innu women’s resistance to mining is presented. This is intended to
contribute to other initiatives to provide alternatives to the dominant narrative of Quebec’s
mining history (white, male), which has had the effect of doubly obscuring aboriginal
women’s perspectives. This is followed by an examination of the paths of engagement and the
types of community involvement of the women interviewed. This section leads to examination
of the extent to which Innu women’s local modes of action are being transferred to their
struggle to defend the land. Lastly, the paper presents an analysis of the construction of innu
ishkueu political subjectivities using theories on the politics of resistance of aboriginal women.
Identifer | oai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/13683 |
Date | 09 1900 |
Creators | Delisle L'Heureux, Catherine |
Contributors | Bousquet, Marie-Pierre, Bernier, Bernard |
Source Sets | Université de Montréal |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Thèse ou Mémoire numérique / Electronic Thesis or Dissertation |
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