Partant du postulat selon lequel la principale justification de la répression de formes d’expressions réside dans leur nocivité supposée, nous tentons de répondre à la question suivante : comment définir des limites claires et cohérentes à la liberté d’expression ? L’analyse des controverses relatives à la pornographie, et en particulier de la manière dont les notions de liberté d’expression et de nuisance ont été articulées, contribue à répondre à cette question générale. À travers l’analyse des débats portant sur la restriction des représentations sexuelles, nous tentons de montrer que les parties en présence ne sont pas parvenues à définir la notion de « nuisance » de manière claire et satisfaisante, et ne permettent pas, dès lors, de définir avec précision les limites légitimes de la liberté d’expression. Les deux voies théoriques alternatives que nous avons identifiées, les conceptions instrumentales et déontologiques de la liberté d’expression, ne se révèlent pas plus convaincantes. Nous montrons néanmoins qu’il est possible de préciser le principe de non-nuisance en y intégrant deux éléments auparavant négligés : la subjectivité du récepteur, et les rapports d’autorité qui existent entre le locuteur et le récepteur. Nous défendons ainsi l’idée que le principe de non-nuisance reste l’instrument le plus clair et le plus cohérent pour fonder les limites de la liberté d’expression, à condition de l’amender et de le compléter. / Acknowledging the fact that the main justification to restrict some forms of expression lies in the harm they may cause to others, this thesis aims at answering the following question: how do we define clear and coherent limits of the freedom of expression? The study of the controversies regarding pornography, and particularly the way in which the concepts of freedom of expression and harm are closely linked together, is an important contribution in order to answer this vast subject. Through the analysis of debates with regard to sexual representations, this thesis aims at gaining a deeper understanding on how the authors were unsuccessful in defining the notion of « harm » in a clear and convincing way, and fail at allowing to set precisely the legitimate limits of freedom of expression. The two alternative theoretical approaches that were identified and established - the instrumental and deontological conceptions of freedom of expression – were not proven to be more satisfactory either. However, this research confirms that the harm principle can be clarified if two previously neglected aspects are included in the analysis: the receiver’s subjectivity, and the authority relationship established between the speaker and the viewer. Thus, it is argued that the harm principle, given that it is modified and completed, remains the most effective and adequate tool in order to ground the limits of freedom of expression.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2015IEPP0042 |
Date | 14 December 2015 |
Creators | Ramond, Denis |
Contributors | Paris, Institut d'études politiques, Donegani, Jean-Marie |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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