Si les Kurdes du Rojava (terme par lequel ils désignent le Kurdistan de Syrie après 2011) ont pu, comme leurs frères d’Irak dans les années 1990, profiter de l’affaiblissement du pouvoir central pour gagner une autonomie de facto, leurs orientations sont très différentes. Ce travail vise à étudier celles-ci et à évaluer défis et possibilités politiques futures s’offrant à eux. Un premier travail d’archives a examiné l’ancienneté de la présence des Kurdes en Syrie et les racines historiques de leurs revendications politiques présentes, focalisé particulièrement sur l’évolution des tribus kurdes et à leur sédentarisation rapide durant la période mandataire française (1920-1946) et les premières revendications politiques (notamment le mouvement autonomiste de 1937 en Haute Djézireh). La situation politique des Kurdes dans la Syrie de l’indépendance (1946) à la révolution (2011), a été largement déterminée par la prédominance du nationalisme arabe. L’étude des orientations des différents partis politiques kurdes, notamment dans la période de 2011 à aujourd’hui, a été menée à partir des sources et surtout de nombreux séjours de terrain, permettant de rencontrer des responsables politiques, et à partir desquels une cartographie inédite du Rojava a été élaborée. Ce mouvement, qui, au niveau international, opte après la bataille de Kobané (2014) pour l’insertion dans la coalition anti-Daech, se caractérise localement à la fois par une volonté de dépassement du nationalisme kurde et une stratégie de développement d’alliances avec les communautés non-kurdes. / Kurds of Rojava (as they have been designing Kurdistan of Syria since 2011) were able, as their Iraqi brethren from the 90s onwards, to take advantage of a weakened central government to gain de facto autonomy, with, however, very different orientations. This research aims to study these and to evaluate political challenges and opportunities awaiting them. We relied on archival work to study the history of Kurdish presence in Syria and the roots of their present political demands, particularly during the French mandate (1920-1946), with the fast evolution and settlement of the Kurdish tribes and the first political expression (in particular the 1937 autonomist movement in Upper Djezireh). Next we studied the political situation of the Kurds in Syria from independence (1946) to revolution (2011), a situation that we think was largely determined by the predominance of Arab nationalism. Studying the orientations of the Kurdish political parties in the period from 2011 to today was carried out through numerous field trips, during which we met political leaders and collected data allowing us to build an original cartography of Rojava. We concluded that this movement, which, at international level, chose after the Kobane battle to integrate the anti-ISIS coalition, is locally characterised by both a drive to move on from Kurdish nationalism and a strategy of alliance with non-Kurdish communities.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2018SORUL106 |
Date | 17 October 2018 |
Creators | Hesso, Aimad |
Contributors | Sorbonne université, Korinman, Michel |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text, Image |
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