Le phénomène de mondialisation constitue après celui de la guerre froide, l'un des événements majeurs des transformations économiques et politiques contemporaines. Ces mutations ont conduit à la reconfiguration de l'espace monde et des relations internationales. Dans cette perspective, le régionalisme est apparu comme l'une des réponses à la faveur de ces changements économiques au niveau global et de l'exemple historique sans commune mesure du NEPAD. C'est dire que la coopération entre Etats est dominée dorénavant par la dynamique de partenariat. Le partenariat au développement est aujourd'hui devenu un des thèmes politiquement parlant des relations internationales à l'ère du nouveau régionalisme. Il s'agit d'un événement international qui, sur le plan théorique renouvelle et enrichit l'analyse internationale en combinant flux transnationaux et formation des institutions et, sur le plan pratique, diffuse tout une vision du monde en redéfinissant le jeu de la puissance mondiale. Face à l'institutionnalisation du NEPAD, le continent africain tente de se créer de nouvelles marges de manœuvre pour s'arrimer à la mondialisation afin d'essayer de modifier sa position marginale internationale afin d'éviter son « confinement à la périphérie de la politique mondiale ». En cela, le NEPAD est à la fois une réponse politique au fait international de régionalisation et une alternative à la souffrance des institutions, mieux un moyen de réagir face à l'impossibilité de la démocratie qui fonctionne mal sur ce continent. Ce qui justifie ce glissement de légitimité du pouvoir au comptable, issu dans le « mécanisme africain d'évaluation par les pairs ». <br />L'entrée du Gabon dans cette dynamique transnationale est due avant tout à l'inspection externe des bailleurs de fonds. Il s'agit donc pour ce pays de transformer une contrainte d'inspection externe en ressource politico-stratégique interne afin de se conformer à la loyauté du système international et régional. En s'attachant à appréhender les figures du pouvoir dans leur banalité, on peut se rendre compte que la diplomatie gabonaise essaie de s'adapter au « temps mondial », passant ainsi pour un modèle d'application des injonctions internationales. Ce faisant, ce pays fait preuve d'inventivité avec des jeux tantôt d'esquive, de ruse, mais également de contournement. Dans ces conditions, ici l'énonciation du politique se nourrit, en effet, de cet imaginaire particulier fondé sur la dérision et dont le résultat est d'aboutir à des régimes hybrides et inédits où les dynamiques formelles et informelles s'agencent pour donner sens à des systèmes d'intérêt. C'est ce qui explique la promotion d'une certaine homologie sociale et institutionnelle entre les pays africains et le monde développé. Le facteur externe influence, sans conteste l'environnement interne. <br />Cette thèse qui s'inscrit dans le thème plus global de la formation des institutions autour d'une dynamique collective de changement politique, est au centre des problématiques contemporaines de la science politique africaniste. Portant spécifiquement sur les nouveaux enjeux du développement de l'Afrique, elle prend appui sur le Gabon, en dressant à partir des temporalités successives un bilan de la trajectoire historique du Gabon et du NEPAD et examine l'évolution des forces politiques en Afrique, leurs interactions avec le niveau local, les stratégies véhiculées par les acteurs influents ainsi que leur emprise sur le jeu politique, tout en rendant compte, -à partir d'une méthodologie reposant sur les lectures d'ouvrages et les entretiens-, des représentations que les populations africaines se font de ce programme.
Identifer | oai:union.ndltd.org:CCSD/oai:tel.archives-ouvertes.fr:tel-00350423 |
Date | 19 December 2008 |
Creators | Moundounga Mouity, Patrice |
Publisher | Institut d'études politiques de Bordeaux |
Source Sets | CCSD theses-EN-ligne, France |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | PhD thesis |
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