En tant que sociétés, en tant qu’individus, nous fabriquons nos lieux de vie et en retour ceux-ci nous façonnent. Tout comme notre corps et notre esprit, le lieu fait partie de notre être. Être situé est axiomatique avec notre existence, et les conditions d’habitabilité des lieux sont concomitantes avec la condition humaine elle-même. Dans ce travail, nous visons à interroger ce qui fait lieu, en explorant une série de principes fondant la notion du lieu. Notion périlleuse, dans la mesure où l’acte de généralisation qu’elle implique est en porte-à-faux avec le constat que chaque lieu est irréductiblement singulier, géographiquement situé, pareil à nul autre. Si un lieu peut être envisagé comme étant un personnage, pour chaque individu et collectif qui l’investit, ce lieu constitue une affaire éminemment personnelle. Objet protéiforme, véritable « vrac », le lieu se présente à nous à la fois spatialement, par sa configuration morphologique, et socialement, comme un complexe constitué de récits, enjeux et situations. Sa représentation nécessite de recourir à des modalités d’expression visuelles et textuelles. À cet effet, nous prenons appui sur une discipline cartographique pratiquée dans l’Antiquité, ressuscitée à la Renaissance et oubliée depuis, la chorographie. Celle-ci étudie chaque lieu dans tous ses détails, visant à rendre compte de son caractère singulier. Nous pensons que la réactualisation de la chorographie, art et science, est d’une grande pertinence, face à ce que nous percevons comme une crise de lieu. À cet effet, une partie du travail consiste en l’expérimentation d’une cartographie interactive du Grand Paris / As societies and as individuals, we make the places where we live, and in return, these places make us. Just like our body and mind, place forms part of our being. To be situated is axiomatic of our existence, and the conditions that make places live able coincide with the human condition itself. In our work, we have aimed to question what makes place, by exploring a series of principles that found it as a notion. Perilous notion indeed, insofar as the act of generalization that study implies is at odds with the fact that each place is irreducibly singular, geographically situated, unlike any other. If one might envisage a place as if it were a person, such a place constitutes, for each individual and group involved with it, an eminently personal affair. Multifaceted, a « jumble », a place imposes upon us both spatially, through its morphological features, and socially, as a complex composed of narratives, issues and situations. Its representation necessitates the application of both visual and textual means of expression. Taking all this into account, we have based our argument upon a cartographic discipline, chorography, which was exercised in Classical antiquity, resuscitated during the Renaissance and since forgotten. Chorography involves the study of a place in all its details, the objective being to expose its singular nature. An art and a science, we believe that this ancient discipline should be brought up to date, that it is of particular pertinence for dealing with what we perceive as being a crisis of place. Part of our work has consisted in the experimentation of an interactive mapping of Greater Paris
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2017PESC1241 |
Date | 11 December 2017 |
Creators | Rabie, Joseph |
Contributors | Paris Est, Paquot, Thierry |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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