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La mise en nourrice en Nouvelle-France : l'île de Montréal, 1680-1768.

Les médecins et autres écrivains de l’Ancien Régime qui ont décrié les effets néfastes de la mise en nourrice l’ont tenue en partie responsable de la forte mortalité infantile. L’habitude de confier l’allaitement et les soins de l’enfant à une femme autre que sa mère est présente dès le XIIIe siècle
dans les milieux aristocratiques français. Bourgeois et autres citadins feront de même dès le XVIIe siècle. Transportée outre-Atlantique par les colons du Canada, la mise en nourrice a laissé de nombreuses traces dans les sources paroissiales, notariales et judiciaires de la colonie. Les
démographes et historiens se sont penchés sur le phénomène dans le cadre d’études portant sur différents groupes sociaux (noblesse, « bourgeoisie ») ou populations (ville de Québec et l’ensemble
du Canada sous le Régime français). Ils ont privilégié l’étude des nourrissons et de leurs familles. Ce mémoire s’intéresse à la mise en nourrice à Montréal et aux alentours des années 1680 aux années 1760. Il s’emploie d’abord à suivre le parcours de 436 nourrissons, décédés pour la plupart en bas âge : milieu socio-professionnel des parents connus, profil démographique, lieu d’accueil par une nourrice. Il étudie ensuite 245 femmes qui ont pris soin de ces enfants : leur parcours migratoire, les
différents paramètres socio-démographiques de leur existence. Plusieurs de nos observations
correspondent à celles d’autres chercheurs ou, du moins, ne les contredisent pas, tout en offrant une
perspective montréalaise sur le phénomène. Au chapitre de l’inédit, citons l’élargissement, au XVIIIe
siècle, de la gamme des professions exercées par les pères de nourrissons, ainsi que l’existence de plus
d’un profil de nourrice, du point de vue de l’âge (et de la capacité à allaiter), de l’état matrimonial et
du degré de vulnérabilité. / The physicians and other Ancien-Régime writers who denounced the harmful effects of wetnursing assigned part of the blame for high rates of infant mortality to the practice. The habit of
entrusting the nursing and care of one’s child to a woman other than its mother had taken hold among
French aristocrats by the thirteenth century. Bourgeois and other city-dwellers had followed suit by the
seventeenth century. Brought across the Atlantic by the colonists of Canada, wet-nursing left many
traces in the colony’s parish, notarial and judicial records. Demographers and historians have
investigated the phenomenon in studies on different social groups (nobility, « bourgeoisie ») or
populations (Quebec City or French-Régime Canada as a whole). They were particularly interested in
the infants and their families. This thesis studies wet-nursing in and around Montréal from the 1680s
to the 1760s. It begins by following the trajectory of 436 nursed children, most of whom died in
infancy : the socio-professional group of the parents (when known), demographic profile, place of
residence of the wet-nurse to whom they were entrusted. It then examines 245 women who took care
of these children : their migration patterns and the different socio-demographic parameters of their
lives. Although they offer a Montréal perspective on wet-nursing, several of the observations
correspond to (or at least do not contradict) the results of other studies. New findings include the
eighteenth-century widening of the range of infants’ fathers’ professions, as well as the existence of
more than one profile of wet-nurse, from the point of view of age (and capacity to nurse), marital
status, and degree of vulnerability.

Identiferoai:union.ndltd.org:LACETR/oai:collectionscanada.gc.ca:QMU.1866/6870
Date09 1900
CreatorsRobert, Emilie
ContributorsWien, Thomas, Baillargeon, Denyse
Source SetsLibrary and Archives Canada ETDs Repository / Centre d'archives des thèses électroniques de Bibliothèque et Archives Canada
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeThèse ou Mémoire numérique / Electronic Thesis or Dissertation

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