Thèse réalisée en co-tutelle à l'Université de Montréal et de Paris Sud / Ce travail de thèse traite de la construction des masculinités par des athlètes investis dans une carrière sportive de haut niveau. Notre enquête s’appuie sur des observations ethnographiques durant les entraînements et sur des entretiens (n=48) réalisés avec des athlètes (n=38) et entraineurs (n=10) dans un Pôle Espoir de handball (n=8), de rugby (n=13) et dans un Pôle France de boxe française (n=13), de patinage artistique dans la catégorie individuelle (n=11), ainsi que dans trois clubs au Québec (n=3).
Un premier apport de cette thèse réside dans la mise en relation entre deux cadres théoriques utilisés respectivement en sociologie du sport de langue anglaise et française. Nous avons analysé nos données en utilisant les concepts — d’ordre de genre, de régime de genre et de masculinité hégémonique — développés par Raewyn Connell et ceux de — champ, d’habitus et de capital — développés par Pierre Bourdieu. Nous avons proposé de considérer que le champ sportif est régi par une forme de masculinité hégémonique. Cette dernière se définirait comme une configuration idéale d’appartenances, de dispositions et de capitaux, propice à assurer la re-productivité des agents dans le jeu social. Nous avons vu que cette forme était malléable. Il existe une pluralité de masculinités hégémoniques en relation avec le régime de genre spécifique à chaque discipline et plus précisément avec l’ordre de genre local ancré géographiquement et institutionnellement. Un deuxième apport de cette thèse réside dans l’étude du processus d’hybridation des masculinités en relation avec la multiplication des exigences institutionnelles. En rupture avec une conception essentialiste de la masculinité hégémonique, nous relevons que cette dernière se caractérise par la pluralité de ces facettes et par sa plasticité. Les athlètes les plus conformes à la forme hégémonique dans leur discipline développent une capacité à entrer dans des registres dispositionnels variés, voire contrastés. Ils sont toujours plus aptes au combat, mais plus fins dans les usages de la violence et de leur corps, qu’ils apprennent à gérer comme un capital (esthétique, hygiénique). Par ailleurs, ils mettent à distance l’expression de sexisme et d’homophobie, ce qui ne permet pas pour autant de remettre en question l’inégale valeur des sexes, des genres et des sexualités dans le champ sportif / This thesis examines the construction of masculinities by athletes invested in a high-level sporting career. Our investigation is based on ethnographic observations during sports training and interviews (n = 48) conducted with athletes (n = 38) and coaches (n = 10) in a Pole Espoir of handball (n = 8) of rugby (n = 13) and in a Pole France of french boxing (n = 13), in two Poles France of ice skating in the individual category (n = 11), and in three clubs at Quebec (n = 3).
The first contribution of this thesis lies in the linkage between the two theoretical frameworks used in Sport Sociology respectively in English and French language. We analyzed our data using the concepts - gender order, gender regime and hegemonic masculinity - developed by Raewyn Connell and those - field, habitus and capital - developed by Pierre Bourdieu. We proposed to consider that the sports field is governed by a form of hegemonic masculinity. This form would be defined as an ideal configuration of affiliations, dispositions and capital favourable to promote the re-productivity of agents in the social game. We have seen that this form was malleable. There is a plurality of hegemonic masculinities in relation to specific gender regime of each discipline and more precisely with the local gender order which is geographically and institutionally anchored. The second contribution of this thesis lies in the study of the process of masculinities hybridization in relation to the increase of institutional requirements. Contrary to an essentialist conception of hegemonic masculinity, we note that this latter is characterized by the plurality of its facets and its plasticity. The athletes, who are the most conform to the hegemonic form in their discipline, develop a capacity to enter into a variety or mixed dispositional uses. They are always more "fit for fighting", but more subtle in the uses of violence and their bodies, that they learn to manage as a capital (aesthetic, hygienic). In addition, they put away the expression of sexism and homophobia, which still does not really allow reconsidering the unequal value of sexes, genders and sexualities in sports field.
Identifer | oai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/11945 |
Date | 11 1900 |
Creators | Clément, Xavier |
Contributors | Laberge, Suzanne, Louveau, Catherine |
Source Sets | Université de Montréal |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Thèse ou Mémoire numérique / Electronic Thesis or Dissertation |
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