Dans les années 1990, l’Australie met en place une politique de réconciliation s’étalant sur dix ans et visant à développer une meilleure relation entre Australiens aborigènes et non-aborigènes. Cette politique est fondée sur la reconnaissance de l’existence continue de tensions entre les deux communautés, et ce malgré une plus grande reconnaissance de la place des Aborigènes en Australie depuis les années 1970. La relation complexe entre Australiens aborigènes et non-aborigènes – en particulier "blancs" et dont les origines sont anglo-celtes – est le résultat du processus de colonisation, des politiques ultérieures conçues pour contrôler la population aborigène, et de la domination des Aborigènes par l’Australie "blanche" au cours de l’histoire. Du fait des politiques discriminatoires, de nombreuses familles aborigènes décidèrent de cacher leurs origines et de se faire passer pour blanches. De nombreux enfants métisses à la peau claire furent enlevés à leurs familles et perdirent leurs liens avec leurs familles aborigènes. Aujourd’hui, un nombre grandissant d’Australiens choisissent de revendiquer leur identité Aborigène et de reprendre possession d’un héritage dont ils ont été privés. Mais si avoir des origines aborigènes n’est plus source de honte, en revanche, le chemin à parcourir pour retrouver son identité aborigène peut être difficile. Cette étude analyse les parcours identitaires de onze Australiens élevés dans une culture "blanche" anglo-celte et qui ont des origines aborigènes. L’analyse de leurs perceptions de l’identité aborigène révèle la prédominance des discours "blancs" sur les Aborigènes en Australie aujourd’hui, mais aussi la présence de discours essentialistes restreignant la définition de l’identité aborigène, et maintenant utilisés par la communauté aborigène afin de contrôler cette définition. L’analyse de la relation d’opposition entre Aborigènes et Australiens "blancs" dans l’Australie contemporaine révèle la difficulté à revendiquer à la fois des origines "blanches" et "noires", ainsi que des identités multiples. / In the 1990s, Australia set up a ten-year policy of reconciliation aiming at developing a better relationship between Indigenous people and the wider Australian community. This policy was based on the recognition of the enduring dichotomy between both communities despite an increasing acknowledgement of the place of Indigenous people in Australia since the 1970s. The complex relationship between Indigenous and non-Indigenous Australians – and especially ‘white’ Anglo-Celtic Australians – is the result of the process of colonisation, of the subsequent policies designed to control Indigenous people, and of the historical domination of ‘white’ Australia over Indigenous people. As a result of discriminatory policies, many Indigenous families decided to hide their heritage and ‘passed’ into ‘white’ society. Many mixed-race and fair-skinned children were taken from their families and lost their connection with their Indigenous relatives. Today, an increasing number of Australians choose to identify as Indigenous and to reclaim a heritage they were deprived of. But although having Indigenous heritage is no longer regarded as shameful, the road back to Indigeneity can be a difficult one. This study is the analysis of the identity journeys of eleven Australians who were raised in a ‘white’, Anglo-Celtic Australian culture and who have Indigenous heritage. Their perceptions of Indigeneity are analysed to reveal the dominance of ‘white’ discourses about Indigeneity in today’s Australia, but also the presence of restricting essentialist discourses now used by the Indigenous community to keep control over the definition of Indigenous identity. The analysis of the oppositional relationship between Indigenous and ‘white’ Australians in contemporary Australia reveals the difficulty of embracing both ‘white’ and ‘black’ heritages and of claiming multiple identities.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2017USPCC179 |
Date | 27 February 2017 |
Creators | David, Delphine |
Contributors | Sorbonne Paris Cité, Piquet, Martine |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | English |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text, Collection, StillImage |
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