Cette thèse visait à contribuer aux connaissances sur les différenciations sociales des comportements de santé en France et à une meilleure compréhension des mécanismes sous-jacents à ces différenciations. Nous nous sommes plus particulièrement intéressés au rôle de certains facteurs sociocognitifs (perceptions, croyances…) inspirés de théories issues de la sociologie du risque et de la déviance. En utilisant les données des enquêtes Baromètre cancer 2010 et Baromètre santé 2016, nos travaux ont porté sur des comportements relatifs à la prévention primaire de certains cancers (consommation d’alcool et protection solaire) et des maladies infectieuses (vaccinations infantiles). Un faible statut socio-économique était associé à une relativisation accrue du risque de cancer lié à la consommation d’alcool et à des connaissances et croyances vis-à-vis du risque solaire plus éloignées du « savoir expert ». Ces derniers facteurs expliquaient en partie la moindre utilisation des moyens de protection solaire chez les personnes ayant un faible statut socio-économique. Dans le domaine de la vaccination, nous avons constaté une prévalence plus élevée de l’hésitation vaccinale chez les parents ayant un niveau de diplôme supérieur ou égal au baccalauréat. Cette association s’expliquait en partie par le fait que les parents diplômés avaient un moindre niveau de confiance dans les autorités et la médecine conventionnelle et un degré d’implication dans les décisions de santé accru. Ces résultats fournissent des pistes pour conduire des actions de promotion de la santé tenant compte du contexte social dans lequel sont inscrits les comportements des individus, plus efficaces et équitables. / This thesis aimed to contribute to current scientific knowledge about the social differentiation of health behaviours in France and to a better understanding of the mechanisms underlying this differentiation. We focused on the role of specific sociocognitive factors (perceptions and beliefs) based on theories derived from the sociology of risk and the sociology of deviance. This work used data from the 2010 Baromètre cancer survey and the 2016 Baromètre santé survey to examine health behaviours related to primary prevention of some cancers (alcohol consumption and sun protection) and infectious diseases (childhood vaccinations). People of low socioeconomic status were more prone to relativize the alcohol-related risks of cancer and to have substantially less knowledge about sun health and more “false beliefs” about sun protection than people of high socioeconomic status. This knowledge and these false beliefs were significant mediators of the positive association between socioeconomic status and sun-protection behaviours. In the field of vaccination, we found a higher prevalence of vaccine hesitancy among parents who had at least passed the “bac”. This association was partly explained by their lower level of trust in health authorities and mainstream medicine than among the least educated group and by their greater commitment to making “good” health-related decisions. From a public health perspective, these results furnish avenues for designing health promotion interventions that take into account the social context in which people’s health behaviours are embedded to improve both effectiveness and equity.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2018AIXM0713 |
Date | 04 December 2018 |
Creators | Bocquier, Aurélie |
Contributors | Aix-Marseille, Verger, Pierre, Peretti-Watel, Patrick |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French, English |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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