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Enjeux des modèles politiques d'intégration pour les relations intergroupes.

Le processus de catégorisation sociale occupe une place centrale dans la psychologie des relations intergroupes comme fondement des stéréotypes, des préjugés et de la discrimination. Il est aussi au cœur des débats sur les modèles politiques d’intégration interrogeant différentes voies possibles du vivre ensemble. Pour construire une société harmonieuse et cohésive, doit-on être aveugle aux différences ethniques, culturelles ou religieuses comme le prône la tradition républicaine française et donc éviter la catégorisation, ou faut-il, au contraire, reconnaître et mettre en valeur les différences culturelles et religieuses à l’instar d’une politique de multiculturalisme ? L’objectif général de cette thèse est de combler le manque de recherche sur une telle problématique en France en examinant de manière systématique l’influence du modèle républicain et du multiculturalisme sur les relations intergroupes, croisant le point de vue du groupe majoritaire et des populations minoritaires.Une première série d’études (N=338) visait à développer un instrument mesurant l’adhésion aux principes du modèle républicain. Elles révèlent deux facteurs distincts caractérisant cette adhésion : la citoyenneté, associée au à des attitudes favorables à l’égard du multiculturalisme et des minorités, et la laïcité, porteuse de préjugés et de conservatisme. L’étude 3 menée auprès de minoritaires (N=42) atteste du traitement égalitaire qui caractérise la citoyenneté, promotrice d’intégration et non d’assimilation.Dans une deuxième partie, l’étude 4 s’intéressait à analyser l’incidence causale des modèles d’intégration par leur induction expérimentale auprès de minoritaires Maghrébins (N=126). Les résultats montrent que ces modèles génèrent des effets positifs sur le bien-être, l’identification aux groupes et des orientations égalitaires. Elle souligne aussi le rôle du contact occasionné par la présence d’un expérimentateur du groupe majoritaire ou minoritaire.Usant du même protocole expérimental, une troisième et dernière partie empirique étudiait les attitudes du groupe majoritaire après induction des modèles d’intégration et des situations de contact. L’étude 5 (N=82) atteste que le multiculturalisme véhicule moins d’intolérance comparée au modèle républicain français au contact d’un expérimentateur majoritaire, mais conduit à une augmentation de l’hostilité intergroupe après rencontre d’un expérimentateur immigré. L’étude 6 (N=93) réduisant le statut hiérarchique avec un compère Maghrébin confirme la responsabilité du multiculturalisme dans l’expression d’un biais défavorable aux minorités. L’ensemble de ces résultats appuie l’idée d’effets bénéfiques partagés par les deux modèles mais distingue aussi des conditions limites à leur application. / The process of social categorization is central to the psychology of intergroup relations as the cognitive basis of stereotyping, prejudice and discrimination. It is also very much involved in current political debates about integration models and ways of managing cultural and religious diversity. In order to develop an harmonious and cohesive society, should one be blind to cultural, ethnic or religious differences as advocated by the French republican tradition, and thus avoid ethnic or religious categorization, or to the contrary, should one recognize, accept and value cultural and religious differences as advocated in a multiculturalism policy? The general aim of this thesis is to examine in a systematic manner the impact of the Republican model, and of the multiculturalism model, on intergroup relations from the perspective of both majority and minority group members.In a first series of studies (N = 338), an instrument designed to measure attitudes toward the principles of the Republican model was developed. The results indicate two distinct dimensions underlying these attitudes: republican citizenship, a dimension related to positive attitudes toward multiculturalism and minority groups, and secularism, a dimension related to prejudice and conservatism. Study 3 confirms among minority group members (N = 42) that citizenship is an egalitarian dimension, positively related to integration as an acculturation strategy rather than assimilation.In a second part, Study 4 tested the experimental effects of the integration models among participants of North African origin (N = 126). The results revealed a positive effect of both models on well-being, group identification and egalitarianism. The group membership of the experimenter (minority vs. majority group member) was also shown to be important.Using the same experimental paradigm, a third and final part concerns the reactions of majority group members. Study 5 (N = 82) showed that multiculturalism is more effective than the Republican model to reduce prejudice but only when the experimenter is a majority group member. The reverse is observed when the experimenter is a member of a minority group. Study 6 (N=93) showed that this effect does not stem from the fact that the minority group member has the high status of the experimenter..Overall, the results suggest that both models can generate positive effects but that there are conditions that can prevent the materialization of these effects.

Identiferoai:union.ndltd.org:theses.fr/2011CLF20015
Date12 December 2011
CreatorsKamiejski, Rodolphe
ContributorsClermont-Ferrand 2, Guimond, Serge
Source SetsDépôt national des thèses électroniques françaises
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeElectronic Thesis or Dissertation, Text

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