Cette thèse interroge la/les réalité(s) des lieux culturels intermédiaires. Ces derniers, appelés aussi Nouveaux Territoires de l'Art, friches culturelles ou lieux alternatifs apparaissent comme mouvants, difficilement saisissables. L'enquête qui s'est déployée au sein de quinze lieux en France révèle cette diversité en termes de statuts, de tailles de bâtiment ou de modes de fonctionnement. Toutefois, le postulat est celui qu'au-delà des singularités, un espace du commun se dégage, s'actualisant à un niveau géographique tout en faisant valoir des éléments symboliques. Si le point de départ de la réflexion se résume à un seul mot : lieu, il est précisé par la notion d'expérience. En effet, en questionnant la dimension expérientielle, peuvent se saisir les différentes lignes significatives qui traversent les lieux. Ces derniers se constituent au travers d'une double dynamique définie par la tension entre inscription et subversion. L'expérience du lieu associe les individus impliqués au sein d'une démarche collective à la fois chaotique et formalisée. L'agencement collectif et les conditions de l'expérience sont le cadre du développement d'arts de faire, de tactiques, d'une pratique du bricolage qui définissent le lieu comme une institution en mouvement. Entre pragmatisme et expérimentation, le lieu culturel intermédiaire témoigne d'une altérité dans le territoire. Le désir de lieu, à l'origine de ces expériences, est en fait un désir de ville et de culture. Le lieu s'inscrit dans le territoire en tissant des relations avec les habitants et en devenant une ressource au niveau culturel. Pourtant, dans le même mouvement, le territoire est subverti, les modes de faire et penser la culture sont remis en cause et du désordre est porté dans la ville. Ainsi, ces lieux apparaissent comme des interstices qui ouvrent des questions politiques, du niveau individuel (émancipation) au niveau territorial (démocratie locale). / This thesis interrogates the realities of the cultural intermediate places. These, also called art's new territories, cultural wastelands or alternative spaces, appear hardly apprehensible. The investigation unfolded within fifteen places in France reveals the diversity in terms of statutes, buildings size or ways of operating. However, the assumption is that beyond singularities, a common space emerges, actualizing itself in a geographical level. This common space highlights symbolic elements. The starting point of the question boils down to one word: place, specified by the notion of experience. Indeed, by questioning the experiential dimension, we can capture the different significant lines that cross the places. These are formed through a double dynamic defined by the tension between inclusion and subversion. The place's experience links the involved individuals in a collective approach which is both chaotic and formalized. The collective layout and the experience conditions are the framework of the development of arts to do, tactics, of a DIY practice defining the place as an institution in motion. Between pragmatism and experimentation, the cultural intermediate place shows a kind of otherness in the territory. The original desire of place is actually a desire of city and culture. By the links with the inhabitants, the territory includes the place. This one becomes a cultural resource. Yet, in the same movement, the territory is subverted, the ways of doing and thinking about culture are challenged and disorder is brought into city. Thus, these places appear as interstices that open political issues, from individual level (emancipation) to territorial level (local democracy).
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2012GRENH033 |
Date | 05 December 2012 |
Creators | Joanny, Julien |
Contributors | Grenoble, Saez, Guy |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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