Le città invisibili de Calvino (1972), recueil de descriptions de villes inscrites dans un récit-cadre, posent à nouveau la question de l’écriture, grâce aux deux personnages Marco Polo et Kublai Kan devisant des villes de l’empire, des hommes et des choses, de leur existence, leur utilité, leur durée, leur sens ; mais aussi, mis en abyme, des problèmes de la ville moderne et du vivre ensemble, ou encore de ceux de l’art d’écrire, histoire de décrire ou plutôt de raconter encore la réalité de façon philosophiquement onirique, à moins que ce ne soit oniriquement philosophique. Notre travail de recherche se propose de lire cette œuvre comme un prisme des recherches calviniennes sur la création littéraire, alors que l’écrivain est sur le point d’être coopté à l’Oulipo. Ce livre se rattache à un ensemble d’idées présentes dans une grande partie de son œuvre, narrative tout autant que théorique et épistolaire, ou médiatique, comme une variation partiellement oulipienne et un écho persistant de son amusement perplexe ou de sa perplexité amusée mais parfois inquiète, devant cet acte curieux, intellectuel et expérimental, qu’est l’écriture. Désirs d’écrire ou de dire le monde extérieur traversent Calvino qui veut aussi en offrir une image construite et maîtrisée, conscient néanmoins de la part inhérente de hasard qui les détermine. Grâce à l’écriture combinatoire et à la réécriture parodique, l’écrivain s’ouvre la possibilité d’un espace fantastique et personnel à travers une poétique réflexive originale puisant à la fois dans le symbolique et l’ironie et une réflexion poétique, où se rencontrent, profondes et détachées, intelligence du monde et intelligence de l’écriture. / Invisible Cities by Calvino (1972), is a collection of cities’s descriptions registred in a frame story. It raises again the question of writing, through two characters Marco Polo and Kublai Kan who have a conversation on some different subjects, such as empire’s cities, human beings and things, their existence, utility, duration, meaning, but also creating a mise en abyme of problems of modern city and living together, or those of the Art of writing, another way of describing or rather recounting reality in a philosophically oneiric way unless it is oneirically philosophic. Our research work intends to read this book like a prism of Calvino’s thought about literary creative writing, while the writer is just about to be coopted into joining the Oulipo, linking it to ideas we find in most of his work, narrative as well as theoritical and epistolary or mediatised, like a partially oulipienne variation and a persistent echo of his perplexed pleasure or amused perplexity but sometimes troubled in front of this strange act, intellectual and also experimental, which is writing. Desires to write or to express the outside world go through Calvino but he wants to give us a constructed image and a also controlled one, still aware that an inherent part of hazard is determinant on these. Thanks to combinatorial writing and rewriting parodies the writer has the opportunity to open a fantastic and personal area, through an original reflective poetic drawing from symbolism and irony, and a poetic reflection where the intelligence of the world and the intelligence of writing meet, both deep and detached.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2015AIXM3131 |
Date | 15 December 2015 |
Creators | Granat-Robert, Sandrine |
Contributors | Aix-Marseille, Abbrugiati, Perle |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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