Les sociétés caribéennes de legs plantationnaire sont souvent associées à des sociétés « matrifocales » à tendance matriarcale où les femmes seraient détentrices d’un potentat féminin et les hommes dépossédés de leur autorité « naturelle ». Les femmes sont certes dotées d'une autorité féminine mais la « matrifocalité » ne nie pas des rapports de pouvoir inégaux entre les hommes et les femmes. Le champ politique en constitue un terrain d'expression privilégié. Le décalage paradoxal entre le pouvoir prêté aux femmes et leur position dans le système politique sert de point de départ à ce travail de thèse qui cherche à étudier les relations entre ordre social et représentation politique du point de vue du genre. Il analyse l'évolution de la représentation des femmes dans les assemblées politiques centrales en Guadeloupe (Conseil départemental et Conseil régional) et en Jamaïque (Chambre des représentants et Sénat) depuis 1944 au prisme des renégociations permanentes entre les contraintes structurelles des deux contextes politiques étudiés et les contraintes symboliques intériorisées par leurs acteur.rices.s porteur.se.s d'une histoire sociale particulière, ainsi que les modalités de professionnalisation politique des représentantes recouvrant une hétérogénéité de trajectoires personnelles, professionnelles et politiques. La méthode de recherche adoptée mobilise des sources archivistiques par le recueil de données de type statistique et monographique, donnant lieu à la réalisation d'une base de données sur les femmes siégeant dans les assemblées politiques et d'une typologie de leurs trajectoires, ainsi que la réalisation d’une série d'entretiens semi-directifs biographiques auprès de certaines d’entre elles afin d'approfondir l'analyse de leurs trajectoires. La perspective comparatiste entre la Guadeloupe et la Jamaïque souligne les spécificités de leurs systèmes de représentation politique en dépit de leurs similitudes socioculturelles. / The Caribbean plantation societies are often described as “matrifocal” or even matriarchal societies in which women hold a female power which deprives their male counterparts of their “natural” authority. Women indeed possess a female power but “matrifocality” does not prevent men from holding more power than women in some domains. The study of the political arena is insightful in this regard. This thesis considers the paradoxical gap between the power women are believed to have in society and their position within the political system, and studies the relationship between the Caribbean social order and its gendered political representation. It analyzes the evolution of women’s representation in the central political assemblies of Guadeloupe (Departmental Council and Regional Council) and Jamaica (House of Representatives and Senate) since 1944, drawing on the permanent evolutions between the structural constraints of the two studied political systems and the symbolic constraints interiorized by the parliamentarians that carry a specific social history; as well as their diversified pathways to political professionalization, echoing their different personal, professional and political trajectories. The research method uses archival data, through the collection of statistical and monographic data which enabled the construction of a database of women seated in the political assemblies of Guadeloupe and Jamaica, as well as interviews conducted with some of them in order to deepen the analysis of their trajectories. The comparative study between Guadeloupe and Jamaica highlights the specificities of their political representation systems despite their similar sociocultural history.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2019BORD0092 |
Date | 28 June 2019 |
Creators | Brohan, Soizic |
Contributors | Bordeaux, Chivallon, Christine, Achin, Catherine |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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