Victimes des persécutions du régime national-socialiste, près d’un demi-million d’Allemands et d’Autrichiens furent contraints à l’exil entre 1933 et 1945, en Europe puis outre‑mer. Plusieurs milliers d’entre eux trouvèrent refuge en Bolivie, le pays le plus pauvre d’Amérique du Sud. Nous nous proposons d’étudier la crise identitaire provoquée par la rupture de l’exil chez les personnes concernées ainsi que les stratégies identitaires qu’elles mirent en place pour tenter de la dépasser. Nous avons ainsi choisi d’interroger les difficultés spécifiques des exilés de langue allemande qui furent confrontés dans la république andine à un environnement socio-culturel très différent de celui qu’ils connaissaient en Europe et qui n’offrait que peu de repères identificatoires. Devant l’impossibilité d’une acculturation rapide, les exilés germanophones en Bolivie durent activer des mécanismes de défense et de (re)construction identitaire qu’ils mirent en place dans des espaces interstitiels transnationaux recréés sur place. Cette étude a pour objet l’analyse de la nature de ces espaces et des processus de recomposition identitaire différents, parfois divergents, mis en place chez les exilés de langue allemande en Bolivie. Notre réflexion s’inscrit ainsi dans le cadre de la sociologie des identités en contexte migratoire centrée sur les espaces socio-culturels et politiques collectifs ainsi que sur la (re)définition d’individus victimes d’une assignation identitaire discriminante. / Nearly half a million of German and Austrian nationals, fleeing persecution at the hand of the national‑socialist regime, were forced into exile in Europe and overseas. A few thousands of them found refuge in Bolivia, then the poorest country in South America. In our study, this dissertaition will analyse the identity crisis caused by the rupture of exile as well as the identity strategies those who were affected developed to overcome this crisis. We chose to focus on the specific difficulties of the Germann speaking exile who in Bolivia had to face a sociocultural environment widely different from what they had known in Europe and in which they couldn’t find any references to relate to. Since fast acculturation was nearly impossible, the exiles had to recreate transnational in-between spaces that would enable them to activate defensive mechanisms to (re)build their identities.Our study aims to analyse the nature of these spaces as well as the different - or even divergent - processes of identity reconstruction the German–speaking exiles established in Bolivia. Our work relies on the sociology of identity in a migratory context with a specific focus on collective sociocultural and political spaces and on the redefining of identities for people who were the victims of a discriminating label.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2017USPCA156 |
Date | 13 December 2017 |
Creators | Brestic, Katell |
Contributors | Sorbonne Paris Cité, Saint Sauveur-Henn, Anne |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | English |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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