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Développement des fonctions exécutives, langage et problèmes socioaffectifs chez l'enfant : une approche multidimensionnelle et longitudinale

Les fonctions exécutives (FE) sont des habiletés cognitives de haut niveau impliquées dans le contrôle volontaire des émotions, des pensées et des comportements. Ces fonctions cognitives sont cruciales pour l'adaptation et le fonctionnement optimal de l'enfant dans plusieurs sphères. Bien qu'elles émergent vers l'âge d'un an, leurs trajectoires développementales et leurs liens avec d'autres sphères importantes du développement de l'enfant durant la deuxième année de vie s'avèrent méconnus. À l'aide d'une approche longitudinale à mesures répétées, l'objectif de cette thèse composée de deux études empiriques était de mieux comprendre les trajectoires de développement des FE et leurs relations avec le langage et les problèmes socioaffectifs durant la deuxième année de vie. Trois composantes des FE (mémoire de travail, inhibition et flexibilité cognitive), le vocabulaire réceptif et expressif et les problèmes socioaffectifs de l'enfant ont été évalués à trois reprises entre l'âge de 11 et 32 mois à l'aide de mesures reconnues et validées au sein d'une cohorte de 170 enfants issus de la communauté. Les résultats de la thèse ont mis en lumière une croissance significative de la mémoire de travail, de l'inhibition et de la flexibilité cognitive durant la deuxième année de vie. Ils ont aussi montré que de meilleures compétences langagières à un âge aussi précoce qu'un an sont associées à des capacités d'inhibition et de flexibilité cognitive plus optimales et que ces liens persistent dans le temps. En s'appuyant sur deux approches statistiques complémentaires, soit l'analyse de courbes de croissance multiniveaux et de modèles autorégressifs croisés, la thèse a également révélé qu'une meilleure capacité d'inhibition est associée de manière persistante à moins de problèmes socioaffectifs durant la deuxième année de vie ainsi qu'à une augmentation moindre de ces problèmes vers la fin de cette période développementale, soit entre 19 et 28 mois. Elle a aussi démontré que cette relation est unidirectionnelle, la capacité d'inhibition étant prédictive de l'évolution des problèmes socioaffectifs et non l'inverse. En somme, les résultats de la thèse suggèrent que l'inhibition agirait comme un facteur de protection dans le développement des problèmes socioaffectifs, alors que les capacités langagières constitueraient des piliers pour le développement de l'inhibition et de la flexibilité cognitive. Les deux études qui composent la thèse appuient aussi l'importance d'adopter une approche multidimensionnelle qui distingue les différentes composantes exécutives puisque les associations entre celles-ci, le langage et les problèmes socioaffectifs varient selon les composantes examinées. En conclusion, la thèse souligne la pertinence de se pencher sur le développement précoce des FE et leurs relations avec d'autres sphères majeures du développement de l'enfant dès la deuxième année de vie. Elle soulève aussi la nécessité de poursuivre les efforts de recherche afin de mieux comprendre les mécanismes qui sous-tendent les liens précoces entre les FE, le langage et les problèmes socioaffectifs. Les résultats de la thèse ont plusieurs implications théoriques et pratiques et mènent à des pistes de recherches futures qui sont discutées à la lumière des écrits pertinents. / Executive functions (EF) are higher-level cognitive abilities involved in the voluntary control of emotions, thoughts, and behaviors. EF are crucial for children's adaptation and optimal functioning across various spheres. Although they begin to emerge during the first year of life, their developmental trajectories and associations with other important spheres of development remain largely misunderstood during toddlerhood. Using a longitudinal design with repeated measures, the main objective of this doctoral thesis, encompassing two empirical studies, was to identify the developmental trajectories of EF and their associations with language and social-emotional problems during the second year of life. Three components of child EF (working memory, inhibitory control, and cognitive flexibility), child receptive and expressive vocabulary, and social-emotional problems were assessed at three time points between the ages of 11 and 32 months using well-validated measures within a community sample of 170 children. The findings of the thesis highlighted significant growth in working memory, inhibitory control, and cognitive flexibility during the second year of life. They also demonstrated that greater language skills during toddlerhood are associated with better inhibitory control and cognitive flexibility capacities, and that these links persist over time. Relying on two complementary statistical approaches, namely multilevel growth modeling and cross-lagged panel modeling, the thesis further revealed that greater inhibitory control capacity is persistently associated with fewer social-emotional problems during toddlerhood, as well as with a lesser increase in these problems towards the end of this developmental period (between 19 and 28 months). It also showed that this longitudinal association is unidirectional, with inhibitory control being predictive of later social-emotional problems and not the reverse. Overall, the results of the thesis suggest that inhibitory control acts as a protective factor in the development of social-emotional problems, while language abilities are foundational for the development of inhibitory control and cognitive flexibility. The thesis also supports the importance of using a multidimensional approach that distinguishes different EF components, as the associations between language and social-emotional problems vary according to the specific EF component examined. In conclusion, the thesis underscores the relevance of focusing on the early development of EF and their relations with other major developmental spheres from the second year of life. The thesis also highlights the necessity of pursuing research efforts to elucidate the mechanisms underlying the links between EF, language, and social-emotional problems. The thesis has several theoretical and practical implications and leads to future research avenues that are discussed in light of relevant literature.

Identiferoai:union.ndltd.org:LAVAL/oai:corpus.ulaval.ca:20.500.11794/146945
Date19 July 2024
CreatorsThériault-Couture, Frédéric
ContributorsMatte-Gagné, Célia
Source SetsUniversité Laval
LanguageFrench
Detected LanguageFrench
TypeCOAR1_1::Texte::Thèse::Thèse de doctorat
Format1 ressource en ligne (xv, 117 pages), application/pdf
Rightshttp://purl.org/coar/access_right/c_abf2

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