Dans cette thèse, j’examine l’effet de l’incertitude sur les comportements de consommation dans les modèles de cycle de vie. Bien qu’on ait fait le constat depuis les années 1980 que l’incertitude peut modifier de manière substantielle les prédictions des modèles de cycle de vie, certains des mécanismes en jeu sont encore mal connus. Dans le chapitre 1, j’étudie les conséquences de la présence d’incertitude sur la croissance de la consommation, et je montre qu’elles mettent en cause la croyance existante selon laquelle la consommation obéirait une marche aléatoire dans les modèles de cycle de vie standards. En effet, l’incertitude pousse les ménages prudents (c'est-à-dire qui ont une utilité marginale convexe) à réallouer une partie de leur consommation présente vers le future, qui est incertain, et donc à choisir un niveau de consommation présent inférieur à leur niveau de consommation future espérée. Cela implique que des variables autres que la consommation présente améliorent la prédiction de la consommation future, car elles permettent de prédire la différence de précaution entre consommation présente et consommation future. Dans le chapitre 2, je considère l’impact de l’incertitude sur le niveau de consommation des ménages, comment il varie selon leur revenu et leur richesse, et donc comment leur consommation répond à des chocs de revenus. Puisque la présence d’incertitude induit les ménages à allouer une part plus grande de leurs ressources aux périodes futures, ils épargnent davantage à la période présente. Je mets en évidence le fait que cette épargne supplémentaire, baptisée épargne de précaution, varie de manière décroissante et concave avec la part transitoire du revenu et avec la richesse, mais de manière croissante et convexe avec la part permanent du revenu. Dans le chapitre 3, je tire les conséquences de ces résultats pour la mesure empirique de la réponse de la consommation à des chocs de revenu. Je m’appuie sur les résultats des chapitres 1 et 2 pour montrer que, dans les modèles de cycle de vie standards, la croissance de la consommation est négativement corrélée aux réalisations des chocs transitoires passés, à cause du comportement de précaution. Une telle corrélation induirait un biais dans une méthode fréquemment utilisée pour estimer la réponse de la consommation à des chocs de revenu transitoires, développée par Blundell, Pistaferri and Preston (2008). En effet, leur méthode attribuerait aux chocs transitoires présents les variations de la consommation expliquées par les chocs passés, prédisant ainsi une réponse trop faible aux chocs transitoires. Je généralise cette méthode pour prendre en compte l’influence possible des chocs passés sur la croissance de la consommation. Avec cet estimateur plus flexible, j’obtiens que la réponse de la consommation à des chocs transitoires est statistiquement significative et que sa magnitude concorde avec les études sur la réponse de la consommation à des baisses d’impôts transitoires. / In this dissertation, I examine the impact of uncertainty on consumption decisions, known as precautionary saving, a life-cycle model.In the first chapter, I generalize and correct previous findings comparing consumption and its response to variations in assets and permanent income in the presence and in the absence of uncertainty. I establish that, in a multiperiod life-cycle model, under some conditions on the marginal utility function that are verified by standard preferences, the presence of uncertainty increases saving. The variations in this additional saving makes consumption more responsive to variations in assets, concave in assets, less responsive to variations in permanent income, and concave in permanent income.In the second chapter, I draw the implications of these results for existing expressions of consumption. Precautionary saving implies a departure from random walk representations of consumption. It remains inadequate when considering approximation of the life-cycle model around small income shocks or small variance parameters.In the third chapter, I build on these results to explain the discrepancies between two methods used for the estimation of the consumption response to transitory income shocks. Indeed, the presence of precautionary behavior induces a correlation between consumption growth and the realization of past shocks. Some of the existing estimation methods neglect this correlation, so that, in the presence of precautionary behavior, the variations caused by past shocks are attributed to consumption's response current transitory shocks, causing an estimation bias. A number of other mechanisms can induce a correlation with past shocks, such as liquidity constraints or habit persistence, generating a similar bias. I develop a generalized version of these estimators that takes into account the possibility of a correlation between consumption growth and past shocks. The results that I obtain is consistent with the findings derived from other methods.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2017SACLX028 |
Date | 26 June 2017 |
Creators | Commault, Jeanne |
Contributors | Université Paris-Saclay (ComUE), Challe, Édouard |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | English |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
Page generated in 0.0025 seconds