Cette thèse s’intéresse aux dynamiques d’appropriation de l’espace en lien avec les mobilités touristiques Nord-Sud dans les médinas inscrites au patrimoine mondial. Elle engage la réflexion sur les conflits de voisinage entre les touristes-résidents occidentaux et les habitants dans la médina de Marrakech au Maroc classée patrimoine mondial de l'UNESCO en 1985. L’étude vise spécifiquement à analyser comment les usages renouvelés de l'espace en particulier les recompositions des modes d'habiter induits par les migrations touristiques influencent les rapports sociaux entres les touristes-résidents étrangers et des habitants de longue date. Un accent particulier sera porté sur le phénomène de « la riyadisation » par référence à l'achat et la reconversion des Riads (anciennes belles demeures) par les acteurs privés étrangers et ses effets sur la transformation des modes d’appropriation de l’espace et des liens de voisinage sur ce territoire spécifique et de haute valeur patrimoniale.
La thèse mobilise le concept de la gentrification touristique comme clé de lecture de ce processus considéré comme une forme d'embourgeoisement des quartiers historiques centraux de la médina. En étudiant une ville touristique et patrimoniale du Sud remodelée par des mobilités migratoires transnationales, la thèse développe une thématique relativement récente en géographie du tourisme, en lien avec les conflits touristes-résidents comme nouvel enjeu des centres historiques inscrits au patrimoine mondial en général et des villes arabo-musulmanes en particulier. L'originalité de cette recherche découle de son approche théorique inspirée des écrits urbains critiques et de la néolibéralisation de la ville afin de saisir la complexité des interactions touristes-résidents dans le contexte touristique notamment par le courant postcolonial de la géographie sociale. A travers une méthode qualitative croisée basée sur l’observation participante, les parcours commentés, les entretiens semi-directifs, les groupes focus et l’inventaire cartographique, les plaintes de voisinage, les conflits touristes-résidents/habitants sont saisis à une échelle fine, celle de la mitoyenneté résidentielle, dans des milieux de vie marqués par la coprésence des usages de l'espace locaux et globalisées, lucratifs et résidentiels, populaires et élitistes impliquant des frictions socioculturelles traduites par diverses formes de conflits de voisinage. / This thesis focuses on the dynamics of space appropriation in connection with North-South tourist
mobility in the medinas listed as World Heritage. It engages reflection on neighborhood conflicts
between Western tourist-residents and inhabitants in the medina of Marrakech in Morocco, classified
as a UNESCO World Heritage Site in 1985. The study specifically aims to analyze how the renewed
uses of space in particular, ways of living transformation induced by tourist migrations influence social relations between foreign tourist-residents and long-term residents. Particular emphasis will be placed
on the phenomenon of “riyadisation” by reference to the purchase and conversion of Riads (historic
residences) by foreign private actors and its effects on the transformation of space appropriation modes
and neighborhood in this specific territory of high heritage value.
The thesis mobilizes the concept of “tourism gentrification” as a key to understanding this process
considered as a form of gentrification of the central historic districts of the medina. By studying a tourist
and heritage city in the South remodeled by transnational mobilities, the thesis develops a relatively
recent theme in the geography of tourism, in connection with tourist-resident conflicts as a new
challenge for historic centers listed as World Heritage in general and for Arab-Muslim cities (medinas)
in particular.
The originality of this research lied on its theoretical approach inspired by critical urban writings and
the neoliberalization of the city in order to understand the complexity of tourist-resident interactions in
the tourist context, in particular by the postcolonial lens of social geography. Through a cross-qualitative
method based on participant observation, walking interviews, semi-structured interviews, focus groups,
cartographic inventory and neighborhood complaints, tourist-resident conflicts are analyzed on a fine
scale, in living environments marked by the co-presence of local and globalized, lucrative and residential,
popular and elitist uses of space involving socio-cultural frictions expressed in various forms of
neighborhood conflicts.
Identifer | oai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/28128 |
Date | 08 1900 |
Creators | Sadki, Aba |
Contributors | Jolivet, Violaine |
Source Sets | Université de Montréal |
Language | fra |
Detected Language | French |
Type | thesis, thèse |
Format | application/pdf |
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