Au milieu des années 1990, Jules Vuillemin (1920-2001) travaillait à la rédaction d'un grand ouvrage, intitulé Être et choix. Éléments de philosophie réaliste, destiné à présenter de façon systématique sa dernière philosophie. L'objectif de notre travail est de rendre compte de celle-ci à partir du texte, resté inachevé, détenu par les Archives Vuillemin (Laboratoire d'Histoire des Sciences et de Philosophie – UMR 7117). Pour y parvenir, nous avons organisé notre étude en deux parties.Dans la première partie, nous proposons une introduction générale au texte de Vuillemin. Celle-ci a à la fois pour but de rendre compte de manière factuelle du manuscrit (versions et datation), et d'en fournir une interprétation d'ensemble. Nous soutenons en particulier que la position philosophique de Vuillemin, que nous qualifions de réalisme sceptique, est indissociable de sa position méta-philosophique, que nous qualifions de pluralisme critique. D'après notre interprétation, ce sont essentiellement les faiblesses de la position intuitionniste qui ont orienté Vuillemin vers le choix du réalisme. Nous le montrons en particulier dans le domaine du monde sensible, de la morale, et des mathématiques, à partir de publications contemporaines à la rédaction de l'ouvrage étudié.Dans la seconde partie, nous présentons une transcription du manuscrit de Vuillemin accompagné d'un commentaire en vis-à-vis. Après l'approche synthétique de l'introduction, la méthode adoptée est ici l'analyse linéaire du texte. Dans le premier chapitre, « Qu'est-ce que la philosophie ? », nous montrons que le pluralisme défendu par Vuillemin est à l'origine d'un changement de méthode le conduisant à adopter une conception anti-fondationnaliste des croyances ontologiques. Dans le deuxième chapitre, « La réalité sensible », nous soutenons que Vuillemin tente de réfuter l'idéalisme d'un point de vue intuitionniste, par un recours à des arguments proches de ceux utilisés par Poincaré dans sa théorie de l'espace représentatif et par Merleau-Ponty dans sa phénoménologie de la perception, mais que cette tentative se solde par un demi-échec. Nous interprétons celui-ci comme un motif supplémentaire ayant motivé Vuillemin à rejeter l'intuitionnisme au profit du réalisme. Enfin, dans le troisième chapitre, « L'institution de l'homme », nous montrons que son enquête sur les signaux naturels de la perception devait logiquement se prolonger en une enquête sur les signes langagiers afin d'introduire la seule catégorie permettant de faire référence aux Idées platoniciennes, que Vuillemin nomme prédication pure. / In the mid-1990s, Jules Vuillemin (1920-2001) was working on a book entitled Être et choix. Éléments de philosophie réaliste, intended to present in systematic form his last philosophy. The aim of our work is to study it from the text, unfinished, held by the Archives Vuillemin (Laboratoire d'Histoire des Sciences et de Philosophie – UMR 7117). To achieve this, we organized our work in two arts. In the first part, we provide a general introduction to the text of Vuillemin. Its objective is to report factually the status of the manuscript (versions, dating), and to provide an overall interpretation of it. We support in particular that the philosophical position of Vuillemin, which we call skeptical realism is linked to his meta-philosophical position, which we call critical pluralism. According to our interpretation, it is mainly the weaknesses of intuitionistic position that guided Vuillemin to choose realism. We show it in particular in the field of the sensible world, morality, and mathematics. In the second part, we present a transcription of Vuillemin's manuscript accompanied by a linear comment. After the synthetic approach of the introduction, the method adopted here is an analysis of the text. In the first chapter, “Qu'est-ce que la philosophie ?”, we show that pluralism defended by Vuillemin produced a change in method leading it to adopt an anti-foundational conception of ontological beliefs. In the second chapter, “La réalité sensible”, we argue that Vuillemin tries to refute idealism from an intuitionistic point of view, using arguments close to those used by Poincaré in his theory of representative space, and Merleau-Ponty in his phenomenology of perception, but this attempt results in a partial failure. We interpret this as another reason that prompted Vuillemin to reject intuitionism in favor of realism. Finally, in the third chapter, “L'institution de l'homme”, we show that the investigation of the natural signals of perception should logically extend to a survey of linguistic signs to introduce the only category to refer to Platonic Ideas, which Vuillemin called pure predication.
Identifer | oai:union.ndltd.org:theses.fr/2015LORR0271 |
Date | 03 December 2015 |
Creators | Thomasette, David |
Contributors | Université de Lorraine, Heinzmann, Gerhard, Vidal-Rosset, Joseph |
Source Sets | Dépôt national des thèses électroniques françaises |
Language | French |
Detected Language | French |
Type | Electronic Thesis or Dissertation, Text |
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