Cette étude vise à démontrer que les propos des protagonistes libertins de Sade tendent toujours vers une démarche autarcique, qu’on peut associer à une volonté exacerbée d’autonomie. Pour faire état de ce postulat, nous examinerons les convictions naturalistes et matérialistes de Sade, qui le poussent à critiquer si fortement le système religieux, qu’il considère comme une antinomique au geste de libération entamé par les philosophes. C’est que Sade est radical par son matérialisme et par son athéisme. Lorsqu’il se prononce quant au mouvement prioritaire de la nature, en faisant d’elle une force destructrice et meurtrière, Sade annihile toute possibilité d’un objet absolu et, par le fait même, de la possibilité du bonheur dans un cadre moral. Nous montrerons que c’est ce qui le force à fonder les conditions de possibilités du bonheur sur l’individualité, en ce que le plus grand plaisir est un choc issu de l’acte criminel. Influencé par le libertinage, Sade examine les conditions de possibilités du plaisir absolu, de la jouissance, comme une dernière tentative d’adéquation avec le monde. La démarche est donc complexe, ardue et interminable. Devant la difficulté de faire état d’un monde qui se conforme à ses préceptes, Sade est forcé de recourir à la communauté close, qu’on associera à l’autarcie. Cette société ne respecte pourtant pas le formalisme immoral dont on l’accuse, bien qu’elle soit souvent associée à un prosélytisme pour le despotisme. / This study aims to demonstrate that Sade’s libertine protagonists tend towards an autarchic approach, which can be associated with an exacerbated desire for autonomy. To demonstrate this premise, we will examine Sade's naturalistic and materialistic convictions, which lead him to so strongly criticize the religious system. To demonstrate this postulate, we will examine Sade's naturalistic and materialist convictions, which lead him to so strongly criticize the religious system, which he sees as an antithesis to the gesture of liberation initiated by philosophers. When he speaks out about the movement of nature, making it a primarily destructive and murderous force, Sade annihilates all possibility of an absolute object and, therefore, of the possibility of happiness in a moral framework. We will show that this is what forces him to base the conditions of happiness on individuality, in that the greatest pleasures come from a shock resulting from criminal acts. Patently influenced by libertinism, Sade is brought to examine the conditions of possibility of absolute pleasure as a last attempt at equilibrium with the world. The process is therefore complex, arduous and unending. Faced with the difficulty of describing a world that conforms to its precepts, Sade is forced to resort to the closed community, to autarky, that however does not respect the immoral formalism of which he is accused, although it is sometimes akin to proselytize for despotism.
Identifer | oai:union.ndltd.org:umontreal.ca/oai:papyrus.bib.umontreal.ca:1866/27078 |
Date | 12 1900 |
Creators | Desbiens, Justine |
Contributors | Dumouchel, Daniel |
Source Sets | Université de Montréal |
Language | fra |
Detected Language | French |
Type | thesis, thèse |
Format | application/pdf |
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